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Faute d'un repreneur, la pharmacie de Chamboulive devrait fermer ses portes en 2025

Faute d'un repreneur, la pharmacie de Chamboulive devrait fermer ses portes en 2025

La pharmacie de Chamboulive est appelée à disparaître dans un projet de regroupement avec celle de Seilhac. La pharmacienne Patricia Bordillon déplore qu’aucun repreneur ne se soit manifesté en un an. Très mécontente, la maire de Chamboulive a lancé une pétition et en appelle à l’Agence régionale de santé.

« Je suis moi aussi tout à fait désolée, ce n’est satisfaisant pour personne », lance Patricia Bordillon, la pharmacienne de Chamboulive. Un an maintenant qu’elle cherche un pharmacien, repreneur de sa pharmacie du boulevard de La Cambuse dans la traversée de la commune. « Les jeunes pharmaciens ne veulent pas reprendre en dessous d’un million d’euros de chiffre d’affaires et la perspective de devoir faire mes horaires de travail les effraie, ce n’est pas dans l’air du temps », poursuit la pharmacienne.

La colère du maire Betty Dessine

Sauf miracle, l’officine de Chamboulive fermera ses portes en juin 2025. Le dossier de regroupement avec la pharmacie Perrier à Seilhac a été déposé à l’Agence régionale de santé (ARS) le 14 mai et une réponse de l’administration doit intervenir le 14 septembre.  La maire, Betty Dessine, ne cache pas sa surprise et même sa colère. Dans un communiqué, elle affirme « qu’il n’est pas acceptable ni entendable de priver la commune de ce service au moment où nous devons tout faire pour lutter contre les déserts médicaux ». Betty Dessine estime que la pharmacie est « un pilier de la vie communautaire […] qu’elle offre un ensemble de premiers services » dont les habitants ne peuvent pas se passer sans conséquences graves pour eux mais également pour toute l’activité de la commune.Pour sa part, Patricia Bordillon fait valoir qu’elle a 64 ans, qu’elle a « beaucoup, beaucoup donné à Chamboulive et aux Chamboulivois ». « Depuis vingt ans, j’ai investi beaucoup d’énergie, je travaille du lundi 9 heures au samedi 12 h 30 avec des fermetures jusqu’à 19 h 30, nous avons fait beaucoup avec les deux préparatrices pendant le Covid… Je crois que je devrais pouvoir partir à la retraite sans me sentir fautive ou coupable ».

« Je devrais pouvoir partir à la retraite sans me sentir coupable… »

Patricia Bordillon a en effet peu goûté les mots de Betty Dessine dans son communiqué : « La gérante doit prendre la mesure des conséquences sur l’offre de santé sur notre territoire rural ».« Nous nous sommes parlé, reconnaît Betty Dessine, et sur le fond je suis d’accord. Mme Bordillon a beaucoup donné à Chamboulive et elle a le droit de prendre sa retraite, mais sur la forme, je continue de trouver inacceptable que les élus n’aient été informés que fin juillet de la probable fermeture de la pharmacie, et encore, par le biais d’un syndicat de pharmaciens ».

La maire garde espoir

Une autre solution était-elle envisageable ? La maire de Chamboulive en convient : dans le cadre de la législation, la municipalité n’a aucun droit ni aucun levier pour exiger le maintien de la pharmacie.Et sur ce point, Patricia Bordillon le rappelle, « parce que beaucoup de gens l’oublient, même si je suis professionnelle de santé, je ne suis pas un service public ! »« J’ai fait partir un courrier à l’Agence régionale de santé mercredi pour demander au directeur de ne pas signer ce projet de regroupement, informe encore Betty Dessine, je veux garder espoir, il est arrivé récemment que l’ARS d’Occitanie refuse un projet de regroupement ».Le regret de la maire, « c’est qu’on ne s’est pas donné les moyens de trouver une solution et mon devoir d’élue est de tout faire pour défendre la commune, ses services, son développement, son attractivité ».Mercredi, Betty Dessine a lancé une pétition en ligne sur le site chang.org. En deux jours, elle a recueilli 390 signatures.Que peut-elle en espérer ? Infléchir en sa faveur la décision de l’ARS ? « En tout cas, associer la population dans la défense de la pharmacie », insiste la maire.Si la fermeture est validée par l’ARS, la pharmacie Perrier de Seilhac s’engagerait à effectuer les livraisons quotidiennement à Chamboulive et à reprendre les deux salariées de la pharmacie de Chamboulive.Lagraulière déjà. Il y a deux ans, en janvier 2022, la pharmacie de Lagraulière avait dû fermer, faute de repreneur. Déjà, un regroupement s’était opéré avec la pharmacie de Seilhac  qui s’est engagée à assurer la livraison des médicaments. Le maire de Lagraulière, lui aussi, n’avait pu que déplorer n’avoir aucun levier pour peser sur la décision. On se souvient aussi qu’un peu plus loin, à Tulle, trois pharmacies se sont regroupées en une seule officine, il y a deux ans.Arnaud Besnard

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