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"Si j’avais été contrôlé quinze jours plus tard, j’aurais été clean !" : retour en prison pour le récidiviste cantalien

Il le jure, il était en plein sevrage. Pas assez pour les tests de la gendarmerie : le trentenaire était positif au cannabis au volant de son cyclomoteur.

Il le répète, tout au long de l’audience : « J’étais à deux doigts d’arrêter. Il ne me restait que deux, trois pétards par jour, j’avais une mobylette pour limiter la délinquance… Si j’avais été contrôlé quinze jours plus tard, j’aurais été clean ! »

Oui, mais c’est le 17 juillet que cet habitant d’Antignac a été dépisté positif au cannabis au volant de son cyclomoteur, qu’il conduisait sans gants. Et pour cet homme de 36 ans au casier chargé de vingt-deux mentions, la sanction est immédiate : une ancienne peine a été mise à exécution et il comparaissait, ce vendredi 9 août, incarcéré à la maison d’arrêt d’Aurillac.

L’homme, aujourd’hui agriculteur, a un parcours de vie compliqué, fait de vols, de violences et d’une consommation de stupéfiants qui l’a toujours mis en difficulté et mené devant la justice. Il connaît bien ses rouages, regrette un peu la vitesse des audiences en comparution immédiate. « Aux assises, j’aurais eu plein de témoignages qui vous auraient dit que j’étais à deux doigts de m’en sortir. »

C’est l’essentiel de sa défense : il était sur la bonne voie, jure-t-il, « mais je suis à Antignac. Fatalement, il fallait bien que je me déplace ». Et ce n’est pas la prison qui va l’aider à se sevrer : « J’ai plus de mal à trouver du cannabis au fond de ma forêt là-haut qu’en détention. J’ai déjà fait dix piges, je sais comment ça marche ».

« Cela fait une commission d’infraction permanente. »

Le procureur Paolo Giambiasi nuance le tableau. Depuis sa précédente sortie de détention, en 2022, c’est la quatrième fois qu’il se retrouve devant le tribunal. « Cela fait une commission d’infraction permanente. » Il note l’effort d’arrêter la voiture pour se concentrer sur une mobylette : « Il faut se satisfaire de peu, mais de ce que l’on a… »

Et il s’adresse au prévenu en requérant quatre mois ferme ainsi que la révocation de six mois avec sursis, reliquat d’une précédente peine. « L’objectif n’est pas de vous jeter aux oubliettes, mais il faut arrêter les infractions. » Le tribunal a suivi les réquisitions, ajoutant 100 € d’amende pour l’absence de gants au guidon. 

Pierre Chambaud

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