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Une nouvelle salle d'exposition au musée Bargoin de Clermont-Ferrand

Depuis décembre 2022, le musée Bargoin a réalisé des travaux pour donner un nouveau souffle à la salle de collection d’ex-voto. Le coût des travaux s'élève à 1,8 million d’euros. Le musée a bénéficié de 80 % d’aides de l’État et 20 % ont été financés par Clermont Auvergne Métropole. Dans cette salle, vous retrouverez l’histoire du sanctuaire de la Source des Roches, qui a conduit à des fouilles archéologiques. La collection constitue la plus grande d’ex-voto gallo-romains en bois d’Europe jamais trouvée, provenant du sanctuaire gallo-romain de la Source des Roches à Chamalières.

Solliciter les dieux

La collection est datée du 1er siècle avant J-C jusque dans le courant du 1er siècle de notre ère. C’est un prêt de l’État que le musée possède depuis 1981. 3 500 ex-voto entiers ont été découverts sur le site de la Source des Roches en 1968, lors de la construction d’immeubles à Chamalières. Les fouilles archéologiques se sont poursuivies jusqu’en 1971.

Le terme « ex-voto » signifie « d’après le vœu ». Ce sanctuaire de la source des Roches, utilisé à des fins thérapeutiques, constituait un bassin naturel dans lequel s’écoulait la source. Dans l’Antiquité, les malades ou leurs proches se rendaient pour solliciter les dieux de la source afin d’obtenir une guérison. En guise d’offrandes, ils déposaient des ex-voto en bois. "Le principe était de faire faire, ou de la faire soi-même une sculpture en bois de chêne ou de hêtre pour invoquer les forces divines, leur demander leur aide ou les remercier pour leur intervention. Il fallait ensuite la jeter dans la source", explique Marion Veschambre Patrac, chargée des collections archéologiques.

Les ex-voto prenaient alors la forme de la partie du corps malade ou d’une représentation du demandeur. Dans la salle, on retrouve des bras, des seins, des jambes, des organes et même des représentations animales.

Marion Veschambre Patrac, guide de la visite. Photo Thierry NICOLASD’autres objets ont été ajoutés à la collection depuis la mise en place de la nouvelle salle. « On suppose que des rites étaient pratiqués dans le sanctuaire et que l’eau de source était consommée à des fins thérapeutiques puisque de la vaisselle en céramique a été retrouvée sur le site. »

Des ossements d’animaux et des restes de fruits complètent la collection et « laissent penser qu’il s’agit de restes de repas ou d’offrandes alimentaires. »

Le jet de pièce était aussi pratiqué sur le site parce qu’une soixantaine de pièces a été retrouvée. Des objets comme des fibules, des pendentifs, des dés ont été recueillis par les archéologues. Une mappemonde est aussi en exposition pour observer différentes pratiques votives actuelles dans le monde.

Des reconstitutions d’ex-voto sont exposées pour pouvoir toucher la texture du bois.

Amélie Paupert

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