Athlétisme: à Lausanne, Wanyonyi fond sur Rudisha, Tebogo a encore la forme
En 1 min 41 sec 11, Wanyonyi est devenu, à égalité avec le Danois Wilson Kipketer, le deuxième meilleur performer de l'histoire du double tour de piste, derrière Rudisha (1:40.91 en finale des Jeux de Londres en 2012).
"J'ai dit à mon corps: +Tu peux faire quelque chose pour moi, j'ai besoin de courir très vite+", a-t-il raconté.
Dans une discipline décidément en ébullition - cinq des sept hommes les plus rapides de l'histoire le sont avec des chronos courus en 2024 -, Wanyonyi s'est imposé devant le Canadien Marco Arop (1:41.72) et le Français Gabriel Tual (1:42.30).
Jusqu'à quand le chrono de référence de Rudisha tiendra-t-il ? "Il lui reste peut-être trois jours", pronostique Tual. Comprenez jusqu'à la prochaine course de Wanyonyi et consorts, dimanche en Pologne, au meeting de Ligue de diamant de Silésie.
"Sincèrement, quand je voyais la lumière (qui représentait en bord de piste le tempo du record du monde, NDLR) juste devant, c'était vraiment pas loin... Je pense que d'ici la Silésie ou à Bruxelles (en finale de la Ligue de diamant mi-septembre, NDLR), il sera tombé", estime-t-il.
Samba-Mayela "cramée nerveusement"
Wanyonyi, qui a fait progresser de huit centièmes son record personnel qui ne datait que de la finale olympique début août sur la piste violette du Stade de France, "espère le meilleur en Silésie".
Devenu le premier Africain champion olympique du 200 m au Stade de France, le Botswanais Letsile Tebogo a montré lui aussi qu'il avait encore du jus, même après son retour triomphal et festif au pays entre-temps: en relâchant visiblement son effort, il a dominé le demi-tour de piste en 19 sec 64 (vent: +0,9 m/s). Son troisième meilleur chrono sur la distance.
Malgré huit jours sans entraînement avoués la veille, peut-être compensés par le "soutien extraordinaire" reçu de "plus de 30.000 personnes au stade et le long de la route" à son retour à Gaborone, la capitale du Bostwana, Tebogo a devancé deux costauds américains, Erriyon Knighton (19.78) et Fred Kerley (19.86).
"C'était une super course", en particulier "après des accomplissements comme ceux que j'ai réussis aux JO", apprécie le jeune sprinter.
Contrecoup olympique au contraire pour Cyréna Samba-Mayela: douze jours après sa médaille d'argent à Paris, la hurdleuse française n'a pris que la septième et avant-dernière place du 100 m haies, en 12 sec 69 (vent: -0,9 m/s).
Devant, la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn, championne olympique en 2021 et médaillée de bronze à Paris, s'est imposée en 12 sec 35.
"Après un tel objectif comme les Jeux, on peut être assez cramé nerveusement. Ça peut prendre du temps, ça dépend de chacun. Moi, on dirait que ça prend du temps", sourit Samba-Mayela, qui avait évité à l'athlétisme français un embarrassant zéro pointé pour ses JO à domicile.
Première défaite en 2024 pour Holloway
Son rêve d'or olympique assouvi trois ans après l'argent amer de Tokyo, l'Américain Grant Holloway a lui connu sa première défaite de l'année au bout du 110 m haies, devancé de quatre centièmes par le Jamaïcain Rasheed Broadbell, victorieux en 13 sec 10 (vent: -0,1 m/s).
Le jeune Français Sasha Zhoya a terminé septième en 13 sec 37.
"Après l'apogée des JO, c'est difficile de maintenir le même rythme", reconnaît Holloway. "Une fois que vous avez atteint vos objectifs, ça peut-être difficile de continuer à se dépasser mais je suis prêt à défendre mes (trois) titres mondiaux" à Tokyo en 2025, rassure-t-il.
Lancé dans une tentative d'améliorer encore son record d'Europe du 1.500 m (3:26.73), Jakob Ingebrigtsen n'y est pas parvenu, mais le Norvégien, éjecté du podium de la distance aux JO, s'est néanmoins imposé en 3 min 27 sec 83, record du meeting, devant le champion olympique en titre, l'Américain Cole Hocker (3:29.85).
Comme la Néerlandaise Femke Bol sur 400 m haies, victorieuse en 52 sec 25.