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La Creusoise France-Manoush Sahatdjian expose son travail qui "parle du corps et interroge les normes"

C’est sa première exposition personnelle en Creuse, l’occasion donc de pleinement découvrir son travail. France-Manoush Sahatdjian, Creusoise d’origine, habite depuis deux ans la maison familiale de Felletin, où enfant elle passait ses vacances. Elle a renoué avec la Creuse quatre années auparavant, avant de décider de s’y installer et d’y travailler.

Elle expose depuis quelques jours à la médiathèque intercommunale. Elle explique vouloir, à cette occasion, partager son travail plastique avec les Felletinois et plus largement avec le public. Elle ajoute avoir cherché à se faire plaisir, à s’amuser, autour de sa pratique artistique.

Après une solide formation artistique

France-Manoush Sahatdjian a suivi, dès ses 5 ans, les cours de dessin et de peinture des Ateliers du Carrousel du Louvre et aux Arts décoratifs de Paris. Après un passage à Belleville, elle a quitté la capitale pour Bordeaux. Elle y a intégré l’école des Beaux-arts où elle a obtenu un DNAP (Diplôme national d’arts plastiques) en 2012 puis un DNSEP (Diplôme national supérieur d’expression plastique) en 2016.

Son parcours passe par une résidence dans les ateliers de la Villa Médicis mais aussi par un prix à la Cité internationale des arts de Paris. France-Manoush Sahatdjian, qui se présente comme une artiste chercheuse, s’appuie donc sur une solide formation.

A la médiathèque, elle a ajouté à la peinture des photographies réalisées avec des professionnels qu’elle a choisis (le Felletinois Maxime Authier, la Suisse Léa Girardin). Son exposition puise dans six séries autour d’une grande toile déjà exposée à l’église de Saint-Quentin-la-Chabanne voici deux ans. Sidéra, commencée voici plusieurs années, se poursuit.

Un travail qui parle du corps

« Le motif est toujours figuratif à la base et il devient abstrait in fine, de par le processus chimique utilisé. Je travaille à partir d’images qui présentent le corps féminin comme réifié et tronqué. Il y a une dénonciation de cette violence et une volonté de réparation dans l’érosion et la disparition de la figure finale », explique l’artiste qui ajoute aimer regarder les gens, porter sur eux un regard sociologique, voire politique.

Elle fabrique elle-même sa peinture, aime mélanger, doser. Elle se délecte du choix des couleurs. Si le bleu domine à la médiathèque, elle précise que ce n’est pas sa couleur préférée mais le bleu absorbe le regard… Elle travaille au sol, composant avec les couleurs, les formes et donnant le temps à un processus chimique d’opérer.

L’univers de France-Manoush Sahatdjian se décline aussi au travers de Lemniscate, série de dessins à partir d’un motif organique et végétal, Ar.a.fact, série photographique qui s’amuse de la superficialité de la mode, Trouble Gender, recherches photographiques autour du genre, de la sororité et de la fluidité, About transitionning illustre la réflexion de l’artiste sur la transition (l’un de ses amis est en train de transitionner). Vient enfin la série naissante Bal du 14 juillet ou le dernier homme, sur le thème de la rencontre.

D’une manière générale, mon travail observe de manière sociologique les comportements sociétaux, parle du corps, des corps, interroge les normes, codes, grilles, qui l’entravent ou le corsètent. 

Médiathèque intercommunale de Felletin, jusqu’au 7 septembre, entrée libre. L’artiste, sur demande, peut faire visiter son atelier. Contact : france.manoush.sahatdjian@gmail.com.

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