Cet été, ces trois Creusois ont voyagé à vélo à travers l'Europe
De son côté, Victorio a choisi de partir de Sainte-Feyre en direction de la Croatie tandis que Chloé et Romane ont préféré partir en Corse et en Italie. Pour ces Creusois âgés de 18 à 19 ans, ce voyage constituait leur première expérience de bikepacking (voyage en itinérance avec des vélos équipés de sacoches). Mission remplie pour les trois qui ont réussi à arriver à destination sans problème mécanique ni chutes.
« La Slovénie, c’était magnifique »Pour Victorio, l’idée de ce voyage lui est venue grâce à une rencontre l’année dernière. « Je me suis cassé la clavicule, et j’ai dû aller voir un kiné. Quand je l’ai rencontré, il m’a dit qu’il avait fait le tour d’Europe à vélo en passant par la Slovénie. Ça a été le déclic. » Ancien vététiste en cross-country et enduro, il se lance seul avec son VTT le 4 juillet pour un peu moins de 2.000 km. Au final, il en fera près de 2.200 en un peu moins d’un mois grâce à quelques détours. « Je ne devais pas aller en Suisse, mais je voulais aller voir le lac Léman donc j’y suis allé. Ensuite, j’ai pris un bateau puis je suis passé par le Liechtenstein, l’Autriche, l’Italie, et la Slovénie, c’était magnifique. Une fois en Croatie, j’ai fait une boucle puis j’ai longé la mer jusqu’à Venise. »
Un mois plus tard, le 5 août, Chloé et Romane (en photo) partaient à leur tour avec leurs vélos et leurs sacoches. Compte tenu des nombreux cols présents sur leur itinéraire, les deux filles avaient, elles, choisi de partir avec des vélos de route. Au programme 600 km en 14 jours avec une première partie en Corse et une deuxième partie le long des côtes italiennes.
Si Victorio toquait à la porte des habitants pour pouvoir dormir le soir, les deux Creusoises avaient, elles, prévu des hébergements. Un choix moins risqué sur le papier, sauf que tout ne s’est pas passé comme prévu avec quelques ennuis dès la deuxième étape. « On a enchaîné les galères toute la journée », confie Chloé. « On avait 100 kilomètres à faire dans les montagnes corses et on n’avait plus d’eau et plus de nourriture sous la chaleur. On s’est lancé dans un col horrible puis on a été obligé de rouler sur une 2 x 2 voies pour finir l’étape. Une fois arrivé, on n’a jamais trouvé le logement qu’on avait loué, on s’était fait arnaquer. Heureusement, à la fin de la journée, on a miraculeusement trouvé une chambre d’hôtel ou on a enfin pu se poser », sourit Romane.
Avec son vélo et ses sacoches, (en photo) Victorio a, lui aussi, rencontré quelques galères. « J’ai dû changer complètement d’itinéraire parce que l’application n’avait pas pris en compte que tous les chemins n’étaient pas entretenus », explique le vététiste. « J’ai vraiment galéré dans la première partie de mon voyage, mais à partir de Mâcon, j’ai choisi de ne faire que de la route. » D’autres fois, les problèmes se déroulent dans un autre pays, à près de mille kilomètres de la Creuse « En Autriche, le train m’a refusé de monter parce que j’avais un vélo », explique Victorio. « Je me suis retrouvé à attendre un autre train pendant 6 heures sur le quai. »
À la fin du voyage, toutes ces difficultés se transforment en souvenirs d’aventure. « À chaque fois, on était toujours dans des situations vraiment compliquées où on se disait qu’il n’y a aucune chance de s’en sortir. Et quelques minutes après, quelque chose qui était encore mieux que ce qui avait été prévu initialement s’offrait à nous », explique Chloé. « Ce qui nous a beaucoup aidés aussi, c’est la cohésion entre nous, c’est dans ce genre de galère, que tu vois si tu es soudé ou pas. Avec la fatigue ça aurait pu être compliqué, mais quand il y en a une qui n’allait pas bien, l’autre la poussait vers le haut et vice-versa. » Après avoir tenté de trouver des compagnons de route, Victorio a choisi de partir seul de Sainte-Feyre. « Je ne me suis jamais ennuyé », explique l’intéressé. « On fait plus de rencontres quand on est seul. J’ai vu des personnes super généreuses m’accueillir à bras ouverts. »
C’était plus difficile que la première année de médecine !
Ils sont finalement rentrés en Creuse avec les jambes lourdes et des souvenirs plein la tête, du coucher de soleil dans les calanques de Piana en Corse (en photo), aux paysages de Slovénie en passant par les rives du lac Léman. « C’était plus difficile que la première année de médecine ! », rigole Romane. « C’est dur dans l’effort », explique Victorio, « surtout au début, quand je galérais dans les chemins, mais après, une fois qu’on l’a fait, on en est fier. »
En parallèle de leur voyage en Italie et en Corse, Chloé et Romane ont décidé d'ouvrir une cagnotte de don en ligne pour l’ONG « Pour un Sourire d’Enfant »
Un vlog documentaire de leur aventure sera également disponible en septembre sur la chaîne YouTube @romanetrd .
Lucas Robin-Lamotte