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Les cinquante ans d'une belle amitié à Saint-Chamant

Un roman d’amitié qui commence… en 1959. Maurice Delpuech, originaire de Saint-Projet-de-Salers, rencontre André Grasset, originaire d’un petit village près d’Angers (Maine-et-Loire). Une rencontre d’abord contrainte, par des circonstances de la vie : le service militaire obligatoire. Qui se transformera en séjour tout aussi obligatoire en Algérie, durant cet épisode douloureux de l’histoire de France que l’on appelle la guerre d’Algérie. L’un et l’autre y resteront jusqu’à la fin de l’année 1959.

Puis ils rentrent au pays, chacun chez soi. Chacun dans sa région. Mais quelques années plus tard, André Grasset veut retrouver son pote d’armée, son copain de régiment. Il réussit à le retrouver. Le bougre a déménagé à quelques kilomètres, dans un hameau de Saint-Chamant. Et en 1974, quelques semaines après l’élection de Valéry Giscard d’Estaing à la présidence de la République, la famille Grasset au grand complet, arrive dans le village, la caravane accrochée à la voiture. Nous sommes au cœur de l’été. « J’ai un petit pré, vous n’avez qu’à vous installer là », explique alors Maurice Delpuech.

On a même cru à un moment qu’on allait en marier deux de nos enfants de nos deux familles… Et puis, ça ne s’est pas fait

« Nous n’avons pas raté une seule année depuis », souligne Gilberte Grasset. Elle porte beau ses 87 printemps. André, son époux, est décédé en 2005. « La première fois où nous sommes venus, les enfants étaient tous nés ». Dans l’ordre d’arrivée, la fille aînée Dominique (63 ans), Jean-François (61 ans), Myriam (57 ans) et Jocelyn (53 ans). Aujourd’hui, « Maman a dix petits-enfants et cinq arrière-petits-enfants », détaille l’aînée, Dominique.

Du côté cantalien, c’est aujourd’hui Roger Boulay qui a suivi la tradition familiale d’accueil de la famille Grasset. Avec son épouse Yolande, ils ont eu trois enfants : Didier (58 ans), Stéphanie (50 ans) et Eddy (48 ans). Trois petits-enfants et un arrière-petit-fils, Justin, ont agrandi la famille. « En fait, nous sommes devenus une grande famille. Et les réunions sont à la fois joyeuses et nombreuses ».

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La famille occupe toujours le petit pré, même si le propriétaire a changé, mais reste dans la famille. Ce petit espace de verdure situé dans le hameau de Cors est même devenu « le pré de la caravane ». « Vous savez, nous avons déjà été dans votre journal, une fois. C’était en 1994, il y avait eu une sorte de tempête et des arbres étaient tombés dans le pré. Certains sur l’emplacement de la tente qu’occupait notre frère deux jours plus tôt. À l’époque, La Montagne avait titré “Les miraculés de Cors” », se souvient Dominique. Aujourd’hui, une si longue amitié entre deux familles tient aussi, un peu, du miracle. Non ?

Bruno-Serge Leroy

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