La cocotte-minute occidentale
Avec les récentes émeutes au Royaume-Uni, on a pu constater que la société britannique n’était plus ce miracle d’équilibre entre les populations locales et les populations importées récemment. On sent même que les tensions qui se sont exprimées (et qui sont maintenant réprimées, même sur les réseaux sociaux, avec une brutalité particulièrement surprenante pour un pays jadis démocratique) ne sont pas apparues spontanément en quelques jours suite à un triple meurtre d’enfants, présenté comme quasiment fortuit par une presse en dessous de tout.
En réalité, ce qui s’est récemment passé au Royaume-Uni n’est pas fortuit et ressemble à une étape supplémentaire de la société occidentale vers le chaos. Nouvelle étape qui, bien que prévisible, n’en a pas moins stupéfait la droite française qui découvre, avec la Lune, que ces émeutes illustrent l’échec du multiculturalisme.
Oui, il faut être borné comme un politicien ou un pisse-copie français pour ne pas voir l’échec complet de ce multiculturalisme, d’autant qu’en lieu et place d’une stricte égalité en droit, il s’est accompagné d’un favoritisme des cultures et pratiques alternatives au détriment de la société autochtone. Cela ne pouvait pas bien se terminer.
En fait, il faut être extrêmement reclus loin de tout contact avec la réalité de terrain pour ne pas percevoir les tensions qui s’accumulent aussi en France… Et qui grandissent aussi dans d’autres pays occidentaux touchés par les mêmes phénomènes de base (multiculturalisme, laïcité devenue arme contre le christianisme et égalitarisme à géométrie variable pour nommer les plus saillants).
Ainsi aux États-Unis, on se doute que les prochains mois seront propices à des débordements de tous types. Quels que soient les résultats des élections de novembre, on peut parier sur de profonds troubles chez l’Oncle Sam : si la candidate des Démocrates l’emporte (Harris ou qui que ce soit d’autre), peu pourront ignorer les fraudes massives qui ne manqueront pas d’émailler le scrutin ; et si c’est Trump, il n’y a guère d’effort à faire pour imaginer les hordes d’antifas et autres militants BLM lâchés dans les rues des villes démocrates pour y faire régner le chaos…
En fait, la polarisation de la société en camps irréconciliables a atteint des sommets d’autant que, pour les peuples, les institutions sur lesquelles ils s’appuient traditionnellement ont perdu toute leur confiance : les politiciens comme les médias se sont amplement discrédités ces dernières années.
Ces tensions sociétales se reflètent aussi dans les tensions géopolitiques, qui s’illustrent aussi dans la nervosité évidente des différents dirigeants occidentaux et leur absolue certitude (évidemment tue) ne pas être suivis par l’essentiel de leur population derrière eux.
Autant d’éléments qui se mettent en place et transforment la société occidentale, la France notamment, en une véritable cocotte-minute dans laquelle la pression monte sans qu’aucune soupape ne semble avoir été prévue.
À ce constat s’ajoute celui, encore plus alarmant, de la dégradation mesurée de la santé mentale d’une part croissante de la population et qui achève de donner à l’ensemble un parfum d’Union soviétique repeinte d’arcs-en-ciel compulsivement répartis un peu partout avec obligation d’agréer. Et comme dans l’URSS de jadis, on retrouve une élite déconnectée des contingences quotidiennes du peuple. La première mène une vie relativement simple et décontractée, et le reste de la population confrontée à des complications toujours plus nombreuses, qui déprime de voir son avenir se boucher, son niveau de vie dégringoler et ses services publics partir en cacahuète périmée.
Peut-être est-ce ce constat qui explique la hausse inquiétante des suicides, notamment chez les populations jeunes : on constate ainsi en 2021-2022 une hausse de 71 % des hospitalisations pour ces motifs par rapport à la moyenne de la période 2010-2019, et une hausse de 246 % (!) sur la même période des hospitalisations en psychiatrie chez les filles de 10 à 14 ans (avec une augmentation est de 163 % chez les 15-19 ans).
Au passage, cette hausse récente des suicides chez les jeunes s’observe aussi ailleurs qu’en France : on la note aux États-Unis par exemple où le triste record de 2022 a été battu en 2023 en dépassant les 50 000 suicides annuels. Cette tendance à la hausse est visible ailleurs dans d’autres pays occidentaux, comme en Espagne…
Et pendant que les jeunes semblent vouloir hâter leur propre disparition, les dernières statistiques de natalité dans l’Occident montrent une nette tendance à la baisse.
En somme, il semble bien qu’en bouchant ainsi l’avenir avec leurs politiques « progressistes » (marxistes et collectivistes en réalité), les dirigeants, aidés de médias à leur botte, ont durablement implanté dans l’esprit des jeunes générations que, non seulement il ne fallait plus faire d’enfants, mais qu’à tout prendre, le suicide est une solution envisageable (voire l’euthanasie)…
Autrement dit, la cocotte-minute évoquée dans les paragraphes précédents est loin d’être retirée du feu : à mesure que les impacts de la crise économique vont se ressentir de plus en plus fort sur toutes les populations, l’incitation à procréer et à s’inscrire sur la durée va aussi diminuer.
Or, les enfants constituent probablement la raison la plus solide de se projeter dans l’avenir et se fixer des objectifs ; la véritable bataille psychologique actuellement menée par les dirigeants (de moins en moins ont d’enfants) et les médias contre le fait d’avoir des enfants constitue donc la plus néfaste des tendances sociétales actuelles, qui explique probablement la plupart des renoncements moraux, politiques ou sociétaux des élites de l’Occident actuel.
Pire : cet effondrement démographique rapide signifie effondrement économique à court terme, qui à son tour se traduit logiquement par un appauvrissement général, à commencer par celui de la classe moyenne. Lorsque cette dernière commence à ne plus avoir d’avenir clair et meilleur que son passé, que son niveau de vie baisse visiblement et qu’en plus de cela, les institutions se montrent corrompues et les élites déconnectées, des mouvements violents ne sont plus très loin.
Or, lorsque le chaos s’installe, lorsque la cocotte-minute finit par exploser, cela n’aboutit jamais à un grand mouvement de liberté rafraîchissant. Tout au contraire, même.