Tournoi ITF junior 2024 de Clermont : "Un avant-goût du circuit international " pour Aloïs Beust
Quel est votre rôle à la Fédération Française de tennis ?
Je suis entraîneur national, principalement responsable des projets 15/20 ans et adjoint au directeur de haut niveau, c'est-à-dire, tout ce qui a trait au pilotage du tennis français. Cela requiert de ma part une présence sur un grand nombre de tournois juniors, en France, mais aussi, très régulièrement, à l'international. Je me dois, enfin, d'être un interlocuteur pour les joueurs, les entraîneurs et leurs familles.
Quelles sont les spécificités de ce tournoi ITF ?
Il s'agit d'un tournoi pour les 13-18 ans dont l'objectif est de leur permettre de performer sur un circuit sensiblement similaire au circuit professionnel (avec un système de points qui se met à jour toutes les semaines, notamment, ndlr). Il se compose d'une compétition en simple et d'une compétition en double.
Lenny Petit a remporté le tournoi simple ITF Junior 2024 de Clermont, Photo francis campagnoni
Sur un tournoi J100, comme celui de Clermont, les vainqueurs du simple remportent 100 points tandis et les vainqueurs du double empochent chacun 75 points. En France, il n'existe que deux autres tournois J100 : celui de Saint-Grégoire, au Nord de Rennes et celui de Balma, dans la banlieue Est de Toulouse. Cela fait de Clermont le 4e tournoi junior le plus important de l'Hexagone, derrière les deux tournois J200 d'Istres et du Cap d'Ail et le J300 de Beaulieu-sur-mer.
"Un avant-goût du circuit international"
Qu'apprennent ces tournois aux jeunes ?
Ces tournois leur permettent d'abord d'effectuer un grand nombre de matchs dans la saison, aussi bien en simple qu'en double (ils jouent 50 matchs par saison environ, ndlr). Ensuite, au-delà de la pure performance, ils nous renseignent sur leur adaptabilité. En effet, ces compétitions leur apprennent à prendre de l'autonomie.
Ils doivent commencer à prendre en charge leurs propres déplacements, commencer à voyager seuls et à trouver des partenaires d'entraînement et de double. Cela leur donne un avant-goût du circuit international. C'est dans cette optique qu'on a développé, avec la FFT, beaucoup de tournois sur ces six dernières années. Des tournois accessibles (J30/J60), mais également des tournois plus relevés qui peuvent donner accès au circuit professionnel aux meilleurs jeunes.
Comment la Fédération accompagne-t-elle les joueurs du circuit junior au circuit professionnel ?
Nous travaillons d'abord à un niveau national, par le biais de nos compétitions. À travers les nouveaux tournois que nous avons développés ces six dernières années, nous espérons permettre à plus de jeunes de se frotter au haut-niveau, notamment en leur permettant d'accéder à certains tournois via des "wild cards".
Eleejah Inisan, vainqueur du tournoi simple féminin ITF Junior 2024 de Clermont s'entraîne au Centre national d'entraînement de Roland-Garros, Photo Fred MARQUET
Puis, au-delà de cet accompagnement, nous possédons des "centres de formation" de tennis. Le plus ancien, le Pôle France, est à Poitiers. Il accueille 18 jeunes espoirs du tennis français (filles et garçons) entre leur 13e et leur 15e anniversaire.
Le plus récent a été créé il y a 9 ans, Porte Molitor, à Paris, juste à côté des courts de Roland Garros. Ce "Centre national d'entraînement de Roland-Garros" accueille 14 espoirs du tennis (17-23 ans), pendant 5 ans (maximum), dans la fin de leur formation. Il doit leur permettre d'intégrer le circuit professionnel.
David Allias