Présidentielle américaine : Harris-Trump, que disent les derniers sondages ?
À un peu plus de deux mois de la date butoir du 5 novembre 2024 qui consacrera l’élection du 47e président américain, les sondages se démultiplient outre-Atlantique. Les votes des femmes, des hommes, des jeunes et moins jeunes, des cadres et des ouvriers mais surtout ceux des habitants des Etats pivots (dits "swing states", il s’agit de ces Etats aux résultats traditionnellement serrés qui peuvent basculer dans un camp comme dans l’autre) sont scrutés. D’autant que depuis l’abandon de la course à la Maison-Blanche de Joe Biden, la courbe des intentions de vote s’est radicalement inversée.
Jeudi 23 août, Kamala Harris, actuelle vice-présidente, est officiellement devenue la candidate démocrate pour l’élection présidentielle, lors de la clôture de la convention du parti à Chicago. Adoubée par l’ancien président Barack Obama, et sa femme, Michelle Obama, la candidature de Kamala Harris a encore été galvanisée.
Légère avance pour Harris
Selon l’agrégateur de sondages 538, la candidate démocrate devance d’environ 3,5 points son rival républicain Donald Trump. Le résultat s’annonce serré, mais la courbe de Kamala Harris est en progression tandis que celle de Donald Trump stagne depuis des semaines. Un sondage de l’université Fairleigh Dickinson, publié samedi 24 août, a révélé que Harris devançait Trump avec 50 % des voix contre 43 % au niveau national, tandis que 7 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles voteraient pour quelqu’un d’autre, rapporte le journal politique de Washington The Hill.
En outre, Kamala Harris semble prendre de l’avance dans de nombreux Etats clés. Au Texas, par exemple, terre républicaine depuis 1980, l’avance de Donald Trump s’est largement réduite. La démocrate est remontée à moins de 5 points du candidat républicain, alors que son camp était en retard de plus de 10 points avant son investiture, souligne The Texas Tribune. Un sondage publié par le New York Times le 12 août la donne ainsi gagnante de quatre points dans le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie. Trois Etats où Joe Biden était à la traîne avant de renoncer à sa candidature, et remportés de justesse en 2016 par Donald Trump.
Des divergences marquées entre hommes et femmes
Depuis le désistement de Joe Biden, le duel entre Kamala Harris et Donald Trump met en évidence une divergence particulièrement marquée entre électrices et électeurs. Dans une enquête d’opinion rendue publique par CBS, 56 % des femmes interrogées disent vouloir voter pour la vice-présidente et 44 % pour l’ancien chef d’Etat. La tendance s’inverse concernant le vote pour l’ancien président Donald Trump. 54 % disent ainsi le préférer contre 45 % pour Kamala Harris. Le journal The Hill observe que les sondeurs notent que la race ou le sexe jouent un rôle important dans l’avance de Kamala Harris. Lorsque les électeurs sont invités à réfléchir à la race ou au sexe, l’avance de la démocrate augmente considérablement, tandis que le soutien à Harris et à Trump est pratiquement à égalité lorsqu’ils ne sont pas amenés à y réfléchir, note le journal. Les chiffres d’un sondage Siena/New York Times, mené dans trois Etats décisifs, sont même plus frappants : 52 % des électeurs disent préférer le candidat républicain, et 39 % sa rivale ; alors que 56 % des électrices se rangent derrière la candidate démocrate, contre seulement 35 % derrière Donald Trump.
Interrogé jeudi dernier sur la chaîne Fox News, au sujet de la popularité croissante de Kamala Harris dans les sondages, Trump a répondu : "Non, elle n’a pas de succès. Moi, j’ai du succès. Je m’en sors très bien avec les électeurs hispaniques. Je m’en sors très bien avec les hommes noirs. Je m’en sors très bien avec les femmes, parce que les femmes veulent de la sécurité." Reste que, rien n’est joué d’avance. Les deux candidats doivent s’affronter le 10 septembre prochain lors d’un débat télévisé sur la chaîne ABC News. Une performance qui pourrait être déterminante.