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Ministre en sursis, Belloubet trace un cap en pointillé pour l'Education nationale

Nicole Belloubet, critiquée par certains sur les réseaux sociaux pour mener ce temps fort que représente la conférence de presse de rentrée malgré un gouvernement démissionnaire, a évoqué "un temps d'action" avant la rentrée de 12 millions d'élèves, le 2 septembre.

Il s'agit, selon elle, d'un "contexte un peu inédit sur le plan politique" mais "les affaires courantes ne sont ni un temps suspendu pour l'école, ni un temps mort", a-t-elle justifié.

La veille, la ministre, en poste depuis près de sept mois, avait réuni les recteurs pour leur traditionnelle rentrée.

Parmi les sujets phares, le budget de l’Éducation nationale, premier budget de l’État.

"La cohérence voudrait que le budget de l’Éducation nationale soit a minima sanctuarisé. Le prochain gouvernement devra y être très attentif s'il souhaite maintenir une réelle ambition pour cette priorité nationale", a déclaré Nicole Belloubet.

Gabriel Attal a transmis la semaine dernière aux ministères les "lettres plafonds" d'un projet de budget 2025 dont il propose l'exacte reconduction du total des crédits, à charge pour son successeur d'y mettre sa patte politique.

Autre sujet brûlant de cette rentrée scolaire particulière, la mise en place de l’enseignement du français et des mathématiques en groupes en sixième et en cinquième qui font l'objet de fortes résistances dans les écoles et les collèges.

Ils seront mis en place "avec souplesse et pragmatisme", a promis la ministre de l'Education.
"Pause numérique"
Annoncés par Gabriel Attal alors ministre de l’Éducation nationale mais vilipendés par une bonne partie du monde éducatif, les groupes de niveau, rebaptisés "groupes de besoins" par Nicole Belloubet, ont pour objectif de faire "progresser tous les élèves dans la maîtrise des savoirs fondamentaux en prenant mieux en compte leur diversité", a avancé la ministre.

Cette mesure controversée devrait être évaluée parallèlement à sa mise en place, souligne-t-on au ministère.

Sujet de long terme, les postes d'enseignants non pourvus, représentent l'une des "urgences structurelles", selon les syndicats enseignants.

"A la réouverture des académies, nous étions tout proche de l’atteinte de nos objectifs de 100% de couverture du besoin en enseignants", a assuré Mme Belloubet.

La crise perdure encore cette année, avec plus de 3.000 postes non pourvus aux concours enseignants du public et du privé. Comme l'an passé, l'enjeu sera d'assurer la présence d'un enseignant devant chaque classe, à la rentrée et sur la durée.

"Dans le premier degré, toutes les académies, à l’exception de Créteil, Versailles, Mayotte et la Guyane, ont pourvu l'intégralité des postes offerts" et "dans le second degré, le rendement des concours s'est amélioré de deux points par rapport à l’année dernière en passant de 86,3% à 88,3% et les postes non pourvus baissent de 15%", a détaillé la ministre.

Nicole Belloubet a aussi précisé que l'obtention du brevet ne sera probablement pas obligatoire pour le passage en classe de seconde. "Ces nouvelles modalités d'évaluation ne sont pas nécessairement corrélées avec l’obligation d’obtention du brevet pour intégrer le lycée, le décret prévu à cette fin étant gelé à ce stade".

A la suite des préconisations de la commission "écrans" voulue par Emmanuel Macron, la ministre démissionnaire a également annoncé l'expérimentation de l'interdiction du téléphone portable dans 200 collèges avant une possible généralisation de cette "pause numérique" en janvier 2025.

A la fin de son discours, Nicole Belloubet, tout en affirmant avoir "envie" de continuer à occuper la place de ministre de l’Éducation, a ouvert la voie à une "réflexion globale sur le temps de l'enfant". "Cet enjeu pourrait se décomposer en trois volets : le temps des familles ; le temps scolaire ; le temps de l'enseignant", a-t-elle dit, proposant "une large réflexion partagée".

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