Pétition contre le saumon, compte à rebours pour migrer : trois faits à connaître sur le saumon sauvage
Pierre Ribeyre, guide au Conservatoire national du saumon sauvage (CNSS), à Chanteuges, propose des visites autour de ce migrateur pour amener à une "prise de conscience". C'est aussi un adepte des anecdotes sur le saumon.
Un trop-plein de saumons frais pour les ouvriersConstruite en partie par la Compagnie du Grand-Central, la ligne des Cévennes demandera la main d’œuvre de plus de 6.000 hommes sur le chantier entre Langeac et Villefort au milieu du XIXe siècle. Une époque à laquelle le saumon se trouvait en abondance dans l’Allier.
Ces ouvriers, coincés dans les Rives du Haut-Allier, et pour certains à Chanteuges, il fallait bien les nourrir et les payer. Cela tombe bien puisque dans les deux cas, ils recevaient la même récompense : du saumon. "Ils en mangeaient pratiquement à tous les repas. Ils ont fini par rédiger une pétition pour avoir autre chose", partage Pierre Ribeyre.
Les femelles choisissent les mâles les plus rosesAu moment de la maturité sexuelle, vers 4 ans, le saumon revient dans son lieu de naissance à 10 km près. La femme choisi alors son partenaire et il faut qu’il soit le plus couleur saumon (rose qui tire sur l’orange).
"C’est une sorte de parade nuptiale. Le mâle utilise son pigment pour dire qu’il a mangé beaucoup de krill, qu’il est fort, qu’il connaît la route… Elles adorent aussi les mâles avec la gueule tordue. La femelle, elle, reste couleur camouflage (argentée) pour l’intégrer dans ses ovocytes afin qu’il ait la 'vitamine du pôle Nord', sinon l’alevin n’a aucune chance de survie dans la rivière", développe Pierre Ribeyre.
Les saumons de Chanteuges ont 30 jours pour migrerEntre mars et avril, ils commencent à migrer en direction de l’océan Atlantique. Les saumons de Chanteuges ont 30 jours pour y arriver. "C’est une question de compatibilité à l’eau salée. Si le saumon arrive en 25 jours, le sel le brûle, il meurt. Si le saumon arrive en 35 jours, le sel le brûle, il meurt", explique le guide du CNSS.
Un temps imparti qui change en fonction du lieu de naissance. Les saumons d’Issoire, qui sont plus proches de l’océan Atlantique, ont moins de jours pour dévaler ou ceux en Bretagne n’ont qu’une journée. Une tâche qui s’est compliquée avec la construction des barrages et la pollution des cours d’eau.
Félix Mouraille