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"J’ai perdu mon p’tit garçon" : un conducteur condamné après un accident qui avait coûté la vie à un motard dans le Puy-de-Dôme

Le 4 août 2022, les pompiers sont appelés peu avant 18 heures. Quelques instants plus tôt, le prévenu, 19 ans et jeune conducteur à l’époque, partait de Chauriat pour rentrer à Billom. À un carrefour, sur la D 212, à hauteur de la commune de Saint-Georges-sur-Allier, l’automobiliste s’engage.Sur sa gauche arrive un motard, venant de Billom et circulant en direction de Pérignat-sur-Allier. Il ne peut éviter la collision et percute violemment l’arrière de la Polo du prévenu, âgé de 21 ans aujourd’hui.

"Je veux savoir la vérité"

Malgré l’intervention des secours et les tentatives de réanimation, le pilote décède sur le coup. Il avait 37 ans. "C’est pas le but d’enfoncer ce jeune homme, affirme la maman du défunt à l’audience, très émue. Mais j’avais que celui-là comme garçon, moi…"Aucun des deux protagonistes n’avait bu, ni consommé des stupéfiants et ils n’étaient pas non plus au téléphone.Des témoins automobilistes attestent que le motard ne roulait pas à une vitesse excessive, sur cet axe qui venait de repasser à une limitation de 90 km/h trois jours plus tôt, après la limitation à 80.Alors, que s’est-il passé ? "J’ai pas d’explication particulière. Il n’y avait rien dans mon champ de vision. J’ai entendu un bruit, c’est pour ça que j’ai regardé sur ma gauche et j’ai vu cette moto se coucher", se défend le prévenu.Au départ, selon les gendarmes, il avait pourtant expliqué avoir vu le motard et pensait avoir le temps de passer. Avant de contester ces déclarations. "Y avait personne dans mon champ de vision", maintient-il. "On a un carrefour particulièrement accidentogène, avec dix accidents depuis 2010, dont un mortel en 2017", plaide Me Romain Forgette en défense.De l’autre côté, sur le banc des parties civiles, la mère du pilote aimerait des réponses. "Je veux savoir la vérité. J’ai besoin de comprendre ce qui s’est passé. J’ai perdu mon p’tit garçon, on était fusionnel…"

Le président Stéphane Descorsiers insiste auprès du prévenu. Mais la maman n’en saura pas plus. "On a beaucoup de question en suspens. Le prévenu s’est retrouvé dans une situation où beaucoup d’automobilistes auraient pu malheureusement se retrouver", nuance Thibault Fouris au parquet. Tout en ajoutant que "cette moto n’est pas arrivée là comme par magie. Il y a manifestement une mauvaise estimation de la distance".Suivant les réquisitions du parquet, le tribunal condamne le jeune automobiliste à douze mois de prison avec sursis. Son permis est suspendu pendant douze mois. 

Julien Moreau

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