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C'est l'heure de la réparation pour cet avion emblématique de Haute-Loire

Il aura fallu toute la matinée de mardi et pas moins de deux grues, dont une de 40 tonnes, pour enlever de son piédestal le Fouga Magister installé depuis près de 25 ans à l’entrée de la commune de Loudes dont il est devenu le symbole. L’avion de 2,2 tonnes, 15 mètres d’envergure et plus de 10 mètres de long a pris la route, mais en plusieurs morceaux.Sa migration n’aura certes pas été bien longue, puisqu’il a rejoint un atelier de l’Emblavez afin d’y être restauré. Ce travail a été confié à la société Atomyk Pub dont le siège est à Saint-Germain-Laprade. Deux à trois mois de travail seront nécessaires avant que l’appareil ne retrouve son lustre originel. Nous nous en étions fait l’écho voilà quelques semaines, ce projet est celui du premier adjoint, Jordane Lesieur. Une initiative qui a reçu un avis favorable voire enthousiaste du premier magistrat, Laurent Barbalat.Les élus étaient las de voir depuis des années se dégrader l’avion qui fait désormais partie du patrimoine local, voire au-delà des frontières communales, du fait de sa position stratégique en bordure de nationale 102. Récemment, le maire avait déposé plainte pour des tags sur la carlingue. Au fil du temps, des pièces avaient été dérobées, le cockpit brisé.La carlingue du Fouga Magister est quelque peu abiméeLa machine a tout de même bien résisté aux agressions diverses. Elle a même conservé son moteur. « Quand j’ai ouvert la trappe du réservoir, après tant d’années, ça sentait le kérosène », s’étonne Franck Brize qui doit réaliser la restauration.

Une restauration « secret-défense »

Mardi, Laurent Barbalat avait convié le sénateur Olivier Cigolotti qui est membre de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées. Ce dernier a promis de faire le nécessaire auprès de l’armée de l’Air afin de recueillir de précieux renseignements en vue de la restauration. Mais attention, c’est… « secret-défense » autour du futur chantier et surtout du projet. Jordane Lesieur précise : « Nous voulons réserver la surprise aux habitants ». Le premier adjoint promet « un résultat étonnant ». En tout cas, on a senti chez les élus le souci de faire les choses dans les règles de l’art. La municipalité finance la restauration et pourrait faire appel au mécénat.Ce mardi, le démontage n’est pas passé inaperçu. Nombre d’automobilistes de passage s’arrêtaient pour immortaliser les opérations avec leur téléphone portable. La commune avait fait appel à de bons mécanos et à Haute-Loire manutention pour réaliser la délicate opération.Démontage. Le système de fixation des ailes de l’appareil s’est avéré particulièrement oxydé.Il fallut d’abord déposer une aile, puis la deuxième, user de pas mal d’adresse et de dégrippant ! Le corps de l’avion s’est ensuite élevé dans les airs au moyen de solides sangles pour être délicatement déposé sur le plateau de la semi-remorque tapissé de couvertures. Le voyage aura été moins long qu’il y a quelques décennies où l’appareil avait fait le déplacement depuis la base de Châteaudun. La ville d’Eure-et-Loir accueille une ancienne base militaire.L’histoire du Fouga Magister de Loudes est en général bien connue des autochtones. À l’époque (à la fin des années 90), la maire Nicole Allary, avait obtenu du ministre de la Défense François Léotard la cession gratuite de l’avion à la localité. Cet appareil servant à l’instruction des pilotes et à la Patrouille de France venait d’être réformé. S’il n’avait pas poursuivi son existence en Haute-Loire, sans doute aurait-il encore rendu de précieux services dans un pays du continent africain. D’aucuns sont ainsi partis en Afrique pour 500.000 francs.

Rares sont ceux  qui volent encore

« Le Fouga Magister, un biplace, était très apprécié des pilotes. Le Pilatus PC-21 construit par avionneur suisse l’a remplacé comme avion d’entraînement militaire. Les aviateurs ont aujourd’hui recours à des simulateurs », indique Olivier Cigolotti.Rares sont encore les Fouga Magister en service de nos jours. C’est pourtant bien ce type d’appareil qui s’est abîmé à proximité de la côte varoise, le 16 août dernier alors qu’il participait à un show aérien précédant celui de la Patrouille de France.

Loudes : connaissez-vous l'histoire du Fouga Magister ?

L’avion de Loudes avait quitté son abri de toile au cours de l’été 2000 pour être exposé à l’entrée du bourg (après aval de la préfecture) pour ce qui devait être son dernier voyage. Il était remonté par l’entreprise Chapon et par un féru de mécanique, Maurice Rapatel. Un simple « désoxydage » du biréacteur avait alors été nécessaire. Désormais, quelques dizaines d’heures de travail seront indispensables pour rendre au fuselage en aluminium son cachet.La commune étudie la possibilité de rehausser les piles en béton servant de support de manière à rendre l’appareil moins accessible. D’autres mesures de protection pourraient être mises en œuvre. Le « toilettage » du Fouga arrivera sensiblement en même temps que la fin des travaux de la caserne des pompiers, ce qui donnera lieu, sans doute, à une sympathique manifestation. 

Philippe SucAttachement. Le Fouga, « tout un symbole » pour le maire de la commune, Laurent Barbalat.

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