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L’expulsion se rapproche de jour en jour pour les cinq familles sans-papiers qui vivent en Creuse

Les rassemblements organisés tous les mardis soir du mois d’août devant la préfecture à Guéret réunissent de plus en plus de monde. Selon les organisateurs, ils étaient 200 mardi 27 août, venus soutenir cinq familles menacées d’expulsion de leur hébergement d’urgence. La semaine précédente, 150 personnes avaient fait le déplacement, à l’appel de treize associations.

Originaires de Côte d’Ivoire, de Géorgie, d’Angola et des Comores, les familles (essentiellement des femmes isolées avec sept enfants) ont vu leur demande d’asile rejetée. À partir du 31 août, c’est-à-dire samedi, elles ne seront plus prises en charge par le 115. Le dispositif d’hébergement d’urgence fait actuellement face à une « saturation » selon la préfecture.

Une réunion à la préfecture mardi

Les associations ont été reçues mardi 27 août, dans l'après-midi, à la préfecture. « Nous avons eu l’impression que la préfecture ne bougeait pas et restait ferme sur sa décision », indique Pierrette Bidon, du Réseau éducation sans frontières de la Creuse (RESF).Photo Bruno Barlier 

Les cinq familles seraient concernées par une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). « Nous restons attentifs à ce qui peut se passer en lien avec les familles pour les soutenir, poursuit la militante. Elles sont très inquiètes. Il y a beaucoup de femmes avec des enfants. Nous demandons que ces familles qui sont là depuis longtemps, depuis cinq à sept ans, on leur donne un titre de séjour. Elles n’ont plus de lien avec leur pays. Elles veulent rester ici. » Et d’ajouter : « Si on leur donne un titre de séjour, elles vont travailler, être autonomes. Pour nous, c’est la seule solution. »

Les enfants de ces familles sont scolarisés en Creuse. « Ils veulent retourner à l’école à la rentrée. »

Des enfants scolarisés en Creuse

Il y avait beaucoup d’élus au rassemblement organisé mardi à Guéret. La conseillère régionale écologiste de Corrèze Amandine Dewaele avait fait le déplacement. Elle ne comprend pas le choix de renvoyer ces familles dans leur pays d’origine. « La démographie en Creuse est peu réjouissante. Quand on voit la perte d’habitants d’un côté et des gens installés en Creuse depuis des années de l’autre, avec des enfants qui vont à l’école, au collège ou au lycée dans le département. Ces gens-là sont une richesse. Ils amènent leur force de travail et ont la volonté de s’intégrer, affirme l’élue. C’est de l’idéologie de la part de l’État de refuser ces familles. Il y a un durcissement depuis la loi Immigration. »

La conseillère régionale a adressé une lettre à la préfète de la Creuse. Elle compte aussi mobiliser « les élus de gauche de la Creuse et de la Région ». « Je vais essayer de contacter Alain Rousset. Il peut être sensible à cette problématique », ajoute-t-elle.

La mairie de Guéret continue à se mobiliser pour que les familles soient maintenues dans leur logement et qu’elles soient régularisées.Photo Bruno Barlier 

Des procédures judiciaires sont encore en cours, notamment des référés déposés au tribunal administratif de Limoges pour contester la fin de la prise en charge des hébergements d’urgence. Les réponses sont attendues aujourd’hui. « Si c’est accepté, ça peut prolonger un peu l’hébergement d’urgence, indique Pierrette Bidon. Mais c’est temporaire, ça ne leur permet pas d’avoir les moyens de vivre. Sur le long terme, ça n’est pas une solution. »

Plus de 3.750 signatures sur la pétition

La préfecture de la Creuse ne souhaite pour l’instant pas communiquer sur le sujet. Elle attend les décisions judiciaires, notamment les recours devant le tribunal administratif.

La pétition lancée sur la plateforme Change.org pour soutenir les familles a recueilli plus de 3.750 signatures

Catherine Perrot

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