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"Je ne suis pas serein du tout" : des parents de 6e inquiets de la fermeture, une rentrée "floue" au collège de La Jordanne à Aurillac

Slogans contre la fermeture du collège de La Jordanne qui flottent au vent. Soleil rasant. Visages sérieux, inquiets ou enjoués. Il y avait, ce lundi 2 septembre, devant le collège de La Jordanne, à Aurillac, pléthore d’émotions. Les sixièmes y faisaient leur rentrée. Les derniers à être assurés d’achever leurs années collège ici.« Je ne suis pas serein du tout. Je ne comprends pas qu’ils continuent d’envoyer des gamins ici. » Christophe, père d’un élève qui bénéficie du dispositif Ulis (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) est habitant à Sansac-de-Marmiesse. Il avait demandé à ce que son fils intègre le collège de Saint-Mamet-la-Salvetat, l’un de ceux ciblés dans les établissements à privilégier dès la rentrée 2025, dans la nouvelle sectorisation qui encadre la fermeture de La Jordanne.

« Le collège de Saint-Mamet est plus petit, je ne travaille pas loin, ça aurait été mieux pour lui. Mais notre demande n’a pas été prise en compte, déplore-t-il. Je ne comprends pas. Donc on se retrouve ici, sans aucune visibilité sur l’avenir, et avec le risque que mon enfant soit déstabilisé en cours de scolarité. » C’est ma crainte : quelles seront les conditions d’enseignement dans un collège qui ferme des niveaux à mesure que nos enfants avancent ? »  

La fermeture entérinée pour 2028

Les risques liés à la présence d’amiante, et à la structure du collège, ont poussé le Conseil départemental à acter fermement la fermeture du collège, d’ici à 2028. 2026 sera la première rentrée sans élèves de 6e. « Ces établissements dits “Pailleron” brûlent en trente minutes en cas d’incendie », assure Bruno Faure, président du Conseil départemental (lire notre édition du 12 juillet dernier). Mais le collectif de soutien au collège de La Jordanne et la FCPE a déposé, en fin d’année scolaire, un recours contentieux au tribunal administratif de Clermont-Ferrand, pour « dénoncer les irrégularités » du dossier.

Les risques liés à la présence d’amiante, et à la structure du collège, ont poussé le Conseil départemental à acter fermement la fermeture du collège, d’ici à 2028. 2026 sera la première rentrée sans élèves de 6e.D’où le « flou » entourant cette rentrée. « On ne sait pas si nos filles vont finir leur 3e ici ou pas, ça change tout le temps, considère Laurence, mère de Lina.

Ce qui m’inquiète, c’est l’effectif de professeurs. L’an dernier, mon fils n’a pas eu de prof de français au début, et ça a été compliqué toute l’année…

 Sur les quarante enseignants du collège, une quinzaine a été mutée. Ce qui ne rassure pas les parents. « On se pose des questions, surtout au niveau des enseignants. Je crains qu’il y ait beaucoup de roulements, des professeurs contractuels… Je suppose qu’ils seront tout aussi investis, mais j’espère qu’ils seront suffisamment nombreux. »

Coralie, mère de Mathys, s’interroge aussi. « C’est ma crainte : quelles seront les conditions d’enseignement dans un collège qui ferme des niveaux à mesure que nos enfants avancent ? » Quatre parents sourient à l’idée que leurs enfants entrent en 6e. Mais : « Ce qui me fait peur, c’est l’impact de la fermeture sur leur parcours scolaire, estime Déborah. J’espère que ces sixièmes ne seront pas délaissés par l’Éducation nationale, que les professeurs seront présents… »« C’est du grand n’importe quoi. Fermer un collège, sur les quatre à Aurillac, a des effets collatéraux qu’on n'envisage pas : faire des classes à 35 élèves, dispatcher des enfants dans d’autres établissements ensuite… » Audrey, mère de Pharell, regrette quant à elle les conséquences sur tous ses enfants. « C’est dommage pour les fratries. Ma fille a un an et demi de moins que Pharell, elle ne connaîtra pas son entrée en 6e dans le même collège que son frère. Ce qui aurait été possible, ailleurs. Mais pas ici. » Christophe, le père de Maxime, intervient. « C’est du grand n’importe quoi. Fermer un collège, sur les quatre à Aurillac, a des effets collatéraux qu’on n'envisage pas : faire des classes à 35 élèves, dispatcher des enfants dans d’autres établissements ensuite… » 

Anna Modolo

« C’est dommage pour les fratries. Ma fille a un an et demi de moins que Pharell, elle ne connaîtra pas son entrée en 6e dans le même collège que son frère. Ce qui aurait été possible, ailleurs. Mais pas ici. »

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