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Venezuela : l'étrange avion de Nicolas Maduro dans le viseur de Washington

Une nouvelle fois, Washington tape sur les doigts de Caracas. Les Etats-Unis ont annoncé, lundi 2 septembre, avoir saisi un avion du président vénézuélien Nicolas Maduro, en raison de violations présumées de sanctions américaines. "Ce matin, le ministère de la Justice a saisi un avion que nous considérons comme ayant été acheté illégalement pour 13 millions de dollars par l’intermédiaire d’une société-écran et sorti clandestinement des États-Unis pour être utilisé par Nicolas Maduro et sa clique", a déclaré le ministre de la Justice, Merrick Garland, dans un communiqué.

L’appareil, un Falcon 900EX de Dassault a été saisi en République dominicaine et transféré en Floride (sud-est), est-il précisé dans le communiqué. "Le ministre des Affaires étrangères de la République dominicaine, Roberto Alvarez, a affirmé que le bureau du procureur général du pays avait reçu en mai dernier une ordonnance d’un tribunal national pour 'immobiliser' l’avion", souligne le média américain CNN. Le Venezuela a qualifié lundi d'"acte de piraterie" cette saisie, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

"Le Venezuela dénonce devant la communauté internationale qu’une fois de plus, les autorités des États-Unis d’Amérique, dans une pratique criminelle répétée qui ne peut être qualifiée que d’acte de piraterie, ont illégalement confisqué un avion utilisé par le président de la République", écrit le ministère vénézuélien.

Urrutia visé par un mandat d'arrêt

En août 2019, sous la présidence du républicain Donald Trump, l’exécutif américain avait publié un décret interdisant à toute personne aux Etats-Unis d’effectuer des transactions avec quiconque ayant "directement ou indirectement agi pour le gouvernement du Venezuela ou en son nom", a rappelé le ministère.

À noter que cette saisie s’inscrit dans un contexte politique tendu : Edmundo Gonzalez Urrutia, le candidat de l’opposition qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet contre Nicolas Maduro, est visé depuis lundi par un mandat d’arrêt de la justice vénézuélienne. Le parquet affirme avoir obtenu "l’ordre d’arrestation pour de graves" crimes de la part d’un tribunal compétent en terrorisme, selon un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. Le principal intéressé ne s’est pas rendu à trois convocations de la justice qui voulait l’entendre au sujet du site internet de l’opposition qui le donne vainqueur de la présidentielle.

Washington, le meilleur ennemi de Maduro

A la tête du Venezuela depuis 2013, Nicolas Maduro affiche une politique de plus en plus répressive comme en témoigne le récent remaniement de son gouvernement où le pouvoir se retrouve concentré entre les mains de ses fidèles. Parmi les nominations qui inquiètent le plus la société civile, celle du vice-président du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), Diosdado Cabello, à la tête du ministère de l’Intérieur et de la Justice. "C’est le signe d’une augmentation de la répression à venir", a fustigé sur X Juanita Goebertus, directrice de la section Amériques de l’ONG Human Rights Watch, repris par Courrier International.

Et les Etats-Unis, comme une grande partie de la communauté internationale, se sont récemment opposés à la décision de la Cour suprême du Venezuela de valider la réélection de Maduro. D’ailleurs le média américain CNN, parle de "relations glaciales" entre les deux chefs d’Etat. La Maison-Blanche estime que le président vénézuélien a "faussement revendiqué la victoire et a mené une répression à grande échelle pour se maintenir au pouvoir par la force". Dans le New York Times, on peut lire : " Ces dernières semaines, les forces de sécurité de Nicolas Maduro ont arrêté tous ceux qui semblaient douter de ses prétentions à six années supplémentaires au pouvoir, et de nombreux Vénézuéliens craignent que ses forces franchissent les frontières pour poursuivre leurs ennemis."

Cette saisie constitue "une étape importante pour que Maduro continue à subir les conséquences de sa mauvaise gouvernance", a-t-il ajouté. En mars 2020, le ministère américain de la Justice avait informé de l’inculpation de Nicolas Maduro et d’autres hauts responsables vénézuéliens et offert une prime pouvant atteindre 15 millions de dollars pour toute information qui permettrait d’arrêter le président socialiste, au pouvoir depuis 2013. Nicolas Maduro et ces responsables étaient accusés de s’être alliés avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), "pour inonder les Etats-Unis de cocaïne".

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