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Tir mortel dans un camp de gens du voyage, à Riom : le suspect mis en examen pour meurtre et écroué

Tee-shirt rayé et pantalon de survêtement, Philippe M. pénètre dans le bureau du juge des libertés et de la détention escorté par trois policiers en tenue. L’air perdu et les traits tirés après 48 heures de garde à vue, le Riomois de 53 ans se contente de répondre d’une toute petite voix par oui ou par non aux questions du magistrat. Tout comme il a préféré garder le silence face au juge d’instruction qui, deux heures auparavant, lui a signifié sa mise en examen pour meurtre.

Les faits remontent à dimanche dernier. Ils ont pour cadre la rue de Planchepaleuil, à Riom, une longue voie qui abrite plusieurs terrains occupés par des gens du voyage. Philippe M. est l’un d’eux. Il est soupçonné, vers 2 heures du matin, d’avoir tiré sur Frédéric Bondieu, l’un de ses voisins, avec une carabine 22 long rifle.

Un vieux contentieux entre les deux voisins

Atteint en plein cœur, ce dernier, âgé de 33 ans a succombé à ses blessures peu après son admission au centre hospitalier de Riom. Selon les premiers éléments, le drame aurait pour contexte un vieux conflit entre les deux hommes qui aurait généré des tensions récurrentes. Ce soir-là, selon les dires du suspect, c’est une histoire de tapage nocturne qui l’aurait fait sortir de ses gonds. Il avait d’ailleurs appelé les policiers pour ces nuisances.

À ce stade, d’après le parquet, si le mis en examen ne nie pas le tir, il réfute l’intention de tuer. Des proches de la victime affirment avoir entendu d’autres coups de feu. Mais le trentenaire n’a été touché qu’une seule fois et les agents de la police technique et scientifique n’ont trouvé qu’une seule douille sur place. Le tireur présumé, sans emploi, a déjà eu affaire à la justice. Son casier porte quinze mentions, essentiellement pour des infractions routières, très peu pour violences.

Détention provisoire requise

Compte tenu notamment de la gravité des faits, Thibault Fouris, au parquet, a requis son placement en détention provisoire. « Il y a eu mort d’homme dans ce dossier, déplore le magistrat. Le mis en examen discutera de la notion d’homicide au cours de l’information judiciaire. Malgré tout, le résultat est là. Et il est dramatique. » Me Salomé Degoud, qui représente le quinquagénaire, souligne que son client est lui-même « effondré » de ce « résultat ».

"Il n’a jamais envisagé un seul moment le décès de la victime."

L’avocate, qui a plaidé pour un contrôle judiciaire, a par ailleurs souligné que Phillipe M. s’était de lui-même rendu au commissariat. Un « point positif », a reconnu Jean-Christophe Riboulet, juge des libertés et de la détention. « Mais la difficulté, ce sont les faits eux-mêmes. » Et de rappeler que le tir a eu lieu à cinq mètres de la victime, touchant directement le cœur. Quelles étaient les intentions réelles du Riomois ? C’est-ce que devra éclaircir, entre autres, l’instruction qui démarre. En attendant, Philippe M. a été écroué.

Olivier Choruszko

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