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Caméras clandestines

Le militant dénonce la politique sécuritaire du maire de sa commune, qu’il poursuit au tribunal


Cédric Herrou refait parler de lui. Le gentil producteur de volailles et d’olives, bien connu de la justice pour être un passeur de migrants à la frontière avec l’Italie, n’aime apparemment pas le nouveau maire de sa commune. Quand il a découvert que l’édile, le ciottiste Sébastien Olharan, entendait installer une quarantaine de caméras de surveillance dans la petite ville de Breil-sur-Roya (06), il a donc cherché la petite bête. « On a découvert que le maire avait déjà installé une dizaine de caméras sans autorisation et sans dossier déposé auprès de la préfecture », a dénoncé le défenseur des exilés au micro de France Inter. Nul n’est censé ignorer la loi ! Et en matière d’illégalité, Cédric Herrou en connaît un rayon : il a été poursuivi tellement de fois que son parcours judiciaire a permis à la notion de « délit de solidarité » d’émerger en France, et à notre prestigieux Conseil constitutionnel d’estimer en 2018 qu’incriminer un citoyen facilitant l’entrée ou le séjour irrégulier d’un clandestin sur le sol français était « partiellement inconstitutionnel » lorsque c’était pour des raisons humanitaires.

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Avec 15 habitants de gauche, M. Herrou a donc déposé un recours contre les caméras clandestines au tribunal administratif de Nice. Évidemment, au-delà, le militant dénonce un dispositif « inutile et disproportionné », avec à terme une caméra pour 55 habitants, soit le double de Nice selon ses calculs. « Un outil matériel répressif et restrictif des libertés publiques ! » s’énerve le militant, interrogé par L’Humanité. Oui, mais si Breil-sur-Roya n’est peut-être pas Chicago, les statistiques de la gendarmerie montrent bien une augmentation de la délinquance, plaide le maire, lequel rappelle que la commune s’étalant sur 86 kilomètres carrés, il faudra bien autant d’appareils… Il assure en outre que les caméras déjà installées n’enregistrent aucune image, et que la mairie attendra le feu vert de la préfecture, pas avant cet automne. Il a déjà gagné au tribunal contre Herrou en référé, le 14 août. Affaire à suivre… M. Herrou doit-il craindre que la gendarmerie puisse d’ici quelques semaines facilement surveiller ses allées et venues ?

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