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Colomiers-Aurillac : une deuxième période sur laquelle le Stade peut bâtir

La comparaison entre le match de l’an passé du Stade Aurillacois à Colomiers et celui de vendredi 6 septembre (2e J. de Pro D2) est évidente. Un point pris à chaque fois, de gros regrets pour une équipe qui aurait pu rapporter plus, et la possibilité de se servir de ce match.

« J’espère qu’on va pouvoir bâtir dessus et, comme l’an dernier, partir de ce match pour se dire qu’on peut faire de grandes choses avec ce groupe jeune », soufflait Roméo Gontinéac après la partie. Un peu partagé entre l’envie d’être optimiste et l’obligation d’être objectif sur un match où il y a encore eu des manques, le manager cantalien n’oubliait pas de souligner la différence majeure entre les deux matches.

En 2023, c’était un Stade emballant et devant au score à la pause qui avait ensuite dû se contenter d’un point, la faute à un manque d’apport du banc et aussi de bouteille. Cette fois, c’est un Stade auteur d’une première période « pas bonne où on subit beaucoup » qui a été à un cheveu de renverser la table en deuxième période, par la grâce d’une prise de conscience sur le plan stratégique et en termes d’engagement.

Une stratégie revue et corrigée à la mi-temps

Pour s’éviter d’être encore sous pression en seconde période, le Stade a revu son schéma et notamment le jeu au pied. « Le problème c’est qu’on avait un jeu au pied trop long, avec peu de pression en dessous. Et vu les conditions (une pluie continue N.D.L.R.), si on se mettait en dessous, on savait les mettre en difficulté. Ils avaient moins de ballons faciles à relancer », décryptait Lucas Oudard. Le Stade avait donc réglé la mire, et a su s’appuyer sur le coaching et la bonne entrée de Léo Salvan en 10 dans le sillage du replacement d’Abzhandadze à l’arrière.

« On a changé de stratégie à la mi-temps », appuyait le demi polyvalent. « On a mis plus de pied de pression où on allait vraiment chasser dessous et on essayait de faire des contre rucks. Et vu que leur premier rideau était dense, le fait de jouer par dessus était aussi une bonne option », poursuivait Salvan, qui s’est signalé par un de ces coups de pied qui a lancé Talalua pour la très bonne séquence de l’heure de jeu qui aurait pu être le tournant. D’autant qu’Aurillac avait mis le cœur pour en faire quelque chose. 

« Dès qu’on a remis la marche avant on a changé de visage, on a pu récupérer plus de ballons et se donner des opportunités »

La grosse opportunité c’est donc cet enchaînement d’occasions dans les 22 mètres adverses, matérialisé par cette mêlée dominatrice, suivie d’une pénalité jouée à la main après un essai pas accordé à Masterson. « C’est le tournant, oui. Eoghan nous dit qu’il tombe avec le ballon dans l’en-but. Si on marque là, cet essai peut faire mal à la tête de Colomiers et ça peut faire tourner le match », confirmait Salvan. « Eoghan dit qu’il est dans l’en-but, mais on n’a pas su se manifester pour montrer ça à l’arbitre. Est-ce que la vidéo aurait pu le dire ? Je ne sais pas », observait Roméo Gontinéac.

En résumé, s’il ne s’agit pas de contester une décision, cette séquence doit apprendre aux Cantaliens quand susciter intelligemment une interrogation du corps arbitral, pour avoir cet appel à la vidéo.

Le manager n’avait en revanche pas de regret sur deux autres décisions à mettre au crédit de ses leaders. Dans cette fameuse séquence, le Stade n’a pas choisi de reprendre la mêlée. Étonnant vu de la tribune, logique en réalité. « On a Gio (Kartvelishvili) qui s’est fait mal à ce moment. Il prend un coup. C’était hors de question de prendre la mêlée. On a là une très bonne maîtrise de Masterson et Tison. Jouer à la main, c’est ce qu’il fallait ».

De la malchance  et des choix assumés 

Si, derrière, l’action ne donne rien, l’entraîneur justifiait là encore le choix de prendre ensuite les points au pied. Ce qui malheureusement n’a pas fonctionné, en raison de deux échecs d’Abzhandadze.

« C’était des points “faciles”. Il faut les tenter quand tu es une équipe qui a besoin de points et vient de perdre chez elle. Ces deux pénalités étaient dans les cordes de Tedo et doivent nous permettre d’espérer et se mettre en confiance. Bien sûr, on voudrait pouvoir prendre les touches et marquer, mais il y a une équipe devant, qui avait gagné ses alignements et embêté Mont-de-Marsan là-dessus la semaine dernière. Il faut regarder d’où on venait », insistait l’entraîneur.

On ne pouvait pas se prendre pour quelqu’un d’autre après Angoulême. Il y a eu de la maîtrise et de la conscience et aussi un peu de malchance. Mais je pense qu’on peut être plus ambitieux dans le futur.

Si Aurillac reprend le fil qu’il a noué à Colomiers dans le deuxième acte, alors peut-être bien qu’il peut poursuivre sur une pente ascendante. Mais ça supposera de ne pas commettre contre Grenoble le même premier acte trop neutre. 

Jean-Paul Cohade

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