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Présidentielle en Algérie: deux candidats contestent le taux de participation et leurs résultats

Devant la presse à Alger, Abdelaali Hassani a toutefois reconnu la victoire du président sortant Abdelmadjid Tebboune.

Le président du MSP (Mouvement de la société pour la paix), principal parti islamiste, était l'un des deux candidats en lice face à M. Tebboune avec Youcef Aouchiche, le chef du FFS (Front des forces socialistes), plus vieux parti d'opposition.

La participation était le principal enjeu du scrutin où M. Tebboune partait grand favori.

M. Hassani a dénoncé une "fraude" avec de "faux chiffres" sur la participation "dès l'après-midi de samedi", demandant à ce que cesse "la mascarade".

M. Hassani a aussi contesté le pourcentage de voix qu'il a obtenu: seulement 3,17%, M. Aouchiche s'adjugeant 2,16% des suffrages, selon l'Anie.

Pour l'affluence à 17H00 (16H00 GMT), l'Anie avait annoncé "un taux moyen de participation" d'environ 26%, sept points de moins qu'à la même heure en 2019.

Peu après, l'autorité prolongeait d'une heure l'ouverture des urnes jusqu'à 20H00 (19H00 GMT). Vers minuit, le président de l'Anie, Mohamed Charfi, a annoncé "un taux moyen de participation de 48,03%", calculé en faisant la moyenne des relevés par préfecture (au nombre de 58) alors que le taux de participation correspond au nombre de votants divisé par le nombre d'inscrits.

Devant les médias lundi, M. Aouchiche a fustigé "une fraude planifiée et complète", exprimant sa "grande inquiétude" face au "manque de transparence" et à "l'ambiguïté entourant le processus de collecte et d'annonce des résultats provisoires".
"Enquête approfondie"
"Le pays se retrouve dans une situation très inconfortable, voire dangereuse", a estimé le chef du FFS, exigeant "une enquête approfondie" pour "déterminer les responsabilités, surtout concernant l'Anie", censée "veiller à la transparence" du vote.

"L'Anie porte l'entière responsabilité de ces dérives dangereuses qui mettent à mal le scrutin", a critiqué M. Aouchiche, en annonçant un recours contre les chiffres préliminaires devant la Cour constitutionnelle.

Cette instance devra examiner tous les recours et valider les résultats définitifs.

Dimanche, l'Anie a annoncé une victoire de M. Tebboune avec "94,65% des voix" et "5,32 millions de suffrages" sur "5,63 millions de voix" pour les trois candidats, sans communiquer les bulletins blancs ou nuls, ni de nouveaux chiffres sur la participation.

Pour l'analyste Hasni Abidi, le score record de M. Tebboune n'est "pas une surprise", en revanche il a échoué à mobiliser les électeurs: "il n'a gagné que 319.000 voix depuis 2019 et n'a fait déplacer qu'un peu plus de 5 millions d'électeurs sur 24 millions d'inscrits, soit moins d'un quart".

Dans une démarche inédite dimanche vers minuit, les trois candidats, y compris M. Tebboune, ont diffusé un communiqué commun pour dénoncer "des irrégularités dans les résultats annoncés par l'Anie".

Ils ont critiqué "un flou et des contradictions des chiffres de participation", mentionnant aussi "une erreur dans l'annonce des pourcentages pour chaque candidat" et des "données contradictoires avec les procès-verbaux de dépouillement des voix" envoyés par les commissions électorales locales.

Dans la nuit, l'Anie a répondu "qu'elle continuait de recevoir les originaux des procès-verbaux" des préfectures "qu'elle transmettra dès leur réception à la Cour constitutionnelle".

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