World News

Le Cantal gagne peu à peu des médecins, même si certaines spécialités restent sous-dotées

« Dans le Cantal, on a constaté que le solde des installations est positif. Et je peux vous dire que c’est assez rare », souligne le Dr François Arnault. Le président national de l’Ordre des médecins était de passage à Aurillac, ce vendredi 20 septembre. L’occasion de dresser un état des lieux de la démographie médicale dans le département.

Aujourd’hui, 575 médecins sont inscrits à l’Ordre dans le Cantal. C’est 64 de plus qu’en mars 2020 (+ 12 %).

La médecine scolaire est malade dans le Cantal : voici le diagnostic de l'Ordre des médecins

Parmi eux, 416 exercent une activité régulière, 159 sont retraités et inactifs.Les 416 médecins actifs du Cantal se décomposent ainsi : 218 sont généralistes, 198 sont spécialistes. À noter, 55 d’entre eux sont retraités… et continuent tout de même d’exercer, le plus souvent à temps partiel.

« Nous avons une courbe démographique plutôt favorable, qui nous rapproche petit à petit de la moyenne nationale », retient le Dr Jean-François Collin, président départemental de l’Ordre. Alors qu’il y a un médecin pour 290 habitants en France, il n’y en a qu’un pour 350 Cantaliens.

Exonérations fiscales

Cela a des conséquences. « En moyenne, un médecin traitant a 800 patients, expose le Dr Jean-François Collin. Dans le Cantal, la moyenne va au-delà des 1.000 patients. Ceci compense cela : les médecins ont une activité un peu plus soutenue… »

Alors comment expliquer ces chiffres, plutôt bons ? On peut commencer par les avantages fiscaux dont bénéficient les médecins qui s’installent dans le Cantal. Tous ont droit à une exonération totale d’impôts durant leurs cinq premières années. Ce dispositif, anciennement ZRR, vient d’être transformé en FRR : depuis, même Aurillac en profite.

Les stages, un énorme « levier »

Mais bien sûr, il n’y a pas que l’argent qui compte. Le Dr Jean-François Collin cite « la politique d’accueil des internes menée avec le Conseil départemental. Les accompagner, répondre à leurs questions… À tous les échelons, des propositions peuvent être faites à des jeunes candidats à l’installation dans le Cantal », note-t-il.

Le président départemental de l’Ordre évoque aussi le « levier énorme » des stages chez les praticiens, qu’il convient à tout prix de favoriser, selon lui. « C’est cette formation par compagnonnage qui fait que certains de nos jeunes apprécient et ont envie de rester. »

Ophtalmologie, psychiatrie : ça coince

Enfin, la souplesse des modes d’exercice de la médecine peut faire la différence. « L’Ordre des médecins a développé de nombreux modes de contrats : collaborateur libéral ou salarié, adjoint, remplaçant, assistant… De quoi permettre aux jeunes de travailler et de prendre en charge nos patients sans franchir le pas d’une installation immédiate, développe le Dr Jean-François Collin. Avant, tout cela n’existait pas. » Maintenant, il est possible de se tester.

Des efforts restent à faire, car certaines spécialités sont loin du compte. D’après l’Ordre, il n’y a que six ophtalmologues et cinq dermatologues à équivalent temps plein dans le Cantal, alors qu’il en faudrait deux fois plus pour atteindre la moyenne nationale. Les psychiatres sont les moins bien dotés, avec 14 praticiens, tandis qu’il devrait y en avoir 32 pour coller aux standards français.

Romain Blanc

Follow @rmnblanc

Читайте на 123ru.net