Entre belle histoire et petites anecdotes
La première fois, se souviennent des anciens du club, Michel Dhérat et Pierre Rochais, ce fut en 1995, brièvement, et surtout la saison 2009-2010 où les Scacistes terminent quatrième du championnat Fédéral 3, leur plus gros fait d’armes. Plus près de nous, en 2019, les Chiens verts, champions d’Auvergne de Pré-Fédéral, retrouvent encore une fois le niveau Fédéral 3, réussissant à se maintenir pendant deux saisons (hors années covid).
C’est en 1970, à l’initiative de Jean Suchet, que fut créé le Scac qui a petit à petit grimpé les échelons. La toute première rencontre eut lieu sur le stade de Montbeton, face à l’Olympique de Vichy, premier match, première victoire, fêtée par une mémorable troisième mi-temps.
Une scission et un 2 e club à la fin des années soixante-dixDans un premier temps, il se frotte à des clubs appartenant à des communes comparables à la cité des Chiens verts, comme Givors, Riom, Saint-Savin, Tarare ou Ampuis. Mais il est aussi appelé à jouer dans de petites communes d’Auvergne, évoluant sur des stades qui n’avaient quelquefois de stade que le nom.
Michel Dhérat, qui fut président du club, se souvient aussi de la scission, à la fin des années soixante-dix, qui amena à la création d’un deuxième club de rugby à Cusset, le RCC, vers lequel certains joueurs choisirent d’émigrer.
« Fort heureusement, la “guéguerre” n’aura duré que trois ou quatre ans, se souvient l’ancien dirigeant, et la plupart des joueurs sont rentrés au bercail pour poursuivre la belle aventure du Scac. »
Un autre ancien du club, Jean-Michel Frélastre qui porta les couleurs du Scac dans les années 1970, avec son frère Bernard, relate dans son livre Les tribulations d’un Vichyssois en Auvergne et ailleurs , de savoureuses anecdotes que les deux frères ont vécu dans ces années-là.
Aux Ancizes, se remémore Jean-Michel, « le terrain n’ayant pas de garde-fous, le public se tenait près de la ligne de touche, un supporter de l’équipe adverse tenta de m’attraper par le cou avec son parapluie, on en vint aux mains… Ce club ne disposant pas de vestiaires, encore moins de douches, c’est le restaurant d’à côté qui mettait à disposition son vaste garage les jours de matchs, lequel ne disposait, pour se « décrotter », que d’un lavoir en béton rempli d’eau froide, comme il en existait autrefois, pas l’idéal, surtout en hiver, mais quelles parties de rigolade… »
Des vestiaires… dans un car désaffectéDans un autre club, c’est un car désaffecté qui faisait office de vestiaires. L’entraîneur de l’époque, Jean-Claude Gauby, qui avait joué au RC Vichy aux côtés de pointures comme Jean Carrère, Amédée Domenech surnommé « le Duc », ou Guy Ligier et Jean-Paul Bonnefoy, avait l’habitude de terrains plats et bien engazonnés, si bien que quand les Chiens verts ont joué à Saint-Sauves, le « stade » avait comme défaut notoire d’être en pente. En cas d’interception dans les 22 mètres adverses, la remontée pour atteindre la ligne d’essai semblait bien longue. Heureusement, la mi-temps suivante, c’était plus facile…
À Pulvérières, là encore, pas de vestiaires, les joueurs devaient se changer sur le parking, près de leurs voitures. Lors de la rencontre, se souvient Jean-Michel dans un grand rire, « un de nos joueurs, un trois quart très athlétique, s’est fait mordre méchamment dans le dos par un adversaire lors d’un ruck, il alla se plaindre à l’arbitre qui le crut bien volontiers, et pour cause, un chewing-gum était resté collé sur son dos à l’endroit de la morsure… Le rugby amateur dans les villages, c’était cela. Il nous arrivait aussi de nous faire traiter d’étrangers par le public dans certains clubs de la campagne auvergnate ».
Un chewing-gum était resté collé sur son dos à l’endroit de la morsure…Cela prête à sourire à l’époque où maintenant le rugby hexagonal recrute des joueurs jusqu’en Nouvelle Zélande. Heureusement, les choses ont bien changé, avec des infrastructures sportives plus décentes, même s’il reste un large fossé entre rugby amateur et professionnel, mais c’est tout cela qui contribue à la beauté de ce sport qui véhicule de belles valeurs, à Cusset comme dans les autres clubs, respect, intégrité, solidarité. Le Scac rugby, club formateur avec son école labellisée, poursuit son chemin.
Cette saison 2023-2024, c’est Didier Llorca, le nouvel entraîneur qui succède à Franck Dupin, toujours au club. Les adversaires de cette saison ont pour nom, Gerzat, Mauriac, Saint-Flour, Moulins, Saint-Simon, Brioude, Bort-les-Orgues, Les Ancizes et Commentry. Les Scacistes tenteront de décrocher leur ticket pour une nouvelle accession à l’étage supérieur, en espérant que les terrains soient partout plats et les vestiaires bien équipés… en souvenir des années passées.