Le rideau tombe sur une belle saison
Philippe Bouchara, un premier sentiment général sur cette saison hippique 2024 ? « Mai, juin, le printemps en général, nous ont pourris un peu la vie. La météo plus que pluvieuse a impacté les entrées. Sans parler qu’elle a sacrément compliqué le travail de nos jardiniers. Fort heureusement, les deux gros mois d’été, juillet et août, ont changé la donne et rétabli la situation. Fin août, nous étions dans les clous de la saison précédente. Dès lors, septembre n’était que du bonus. »
Quelques regrets quand même ? « Bien sûr. Si les conditions météo nous avaient accompagnés, nous aurions certainement explosé les chiffres d’audience des autres années. Mais bon, nous sommes une activité d’extérieure contrainte par le ciel. C’est comme cela. »
Le public, parlons-en. Constatez-vous une évolution de ce côté-là ? « Indéniablement. Nous avons beaucoup travaillé ces dernières saisons afin d’accueillir de nouveaux visiteurs, sans oublier bien sûr les parieurs, qui restent le socle de notre clientèle. »
Quels sont ces « nouveaux visiteurs » ? « L’accueil à travers la boutique, les points de restauration, les baptêmes de sulky, les visites, les animations, attirent des gens, des familles avec ou sans enfants, des curieux qui viennent à l’hippodrome pour une sortie familiale ou entre amis. Il nous faut les fidéliser. Ce sont autant de parieurs potentiels. Un peu comme au casino, on vient voir les machines à sous et on finit par mettre une pièce. Regarder une course, c’est bien mais jouer une pièce – la mise minimale est de deux euros – cela rajoute de l’adrénaline. La France conserve un regard puritain sur le monde des paris. On peut se faire plaisir sans tomber dans l’addiction. Cette dernière ne représente qu’un infime pourcentage des parieurs. Pour l’immense majorité, c’est avant tout un jeu avec ce que cela comporte de ludique. »
Nouveau public, nouvelle ambiance, on se rapproche de ce parc à thème que vous évoquez souvent ? « Les gens viennent à l’hippodrome pour voir des chevaux, et ils n’en voient pas assez ou tout au moins pas d’assez près. Regardez le succès du rond de présentation, des baptêmes de sulky. Nous réfléchissons à offrir la possibilité de les toucher, de les caresser, voire même de leur offrir à manger. Bien sûr, ce ne seront pas les cracks qui courent, ceux-ci doivent être nécessairement protégés. Mais aller un peu sur le modèle des fermettes qui permettent de côtoyer des animaux domestiques. Pour beaucoup, le cheval reste un animal extraordinaire. Apprenons à mieux le connaître. »
Revenons au monde des courses. Quel est le regard des professionnels – propriétaires, entraîneurs, jockeys – sur l’hippodrome de Vichy ? « On évoque une montée en puissance. On parle beaucoup de la qualité des pistes, galop comme trot. Les professionnels sont très sensibles aux risques accidentogènes. Touchons du bois, nous n’avons connu aucun pépin cette saison. La qualité aussi des structures d’accueil des chevaux est reconnue. Et puis l’accueil, tout simplement humain. »
La région parisienne, la Normandie, la Côte d’Azur sont réputées pour être des terroirs à chevaux. Quid de l’Allier ? « Il faut raisonner Centre-Est, région qui nous concerne. Certes, nous n’avons pas la densité de structures de ces terroirs-là. Mais, on abrite deux des plus grands hippodromes de France, Lyon et Vichy, et d’autres qui suivent de près derrière. Il y a également les pôles d’entraînement lyonnais, de Moulins. Et puis nous avons une densité de courses et de grands prix exceptionnelle. Autre gros avantage de Vichy, c’est géographiquement au centre de la France. Pratique pour déplacer les bêtes. »
Des projets pour les années à venir ? « Bien sûr, déjà pour 2025, date du 150 e anniversaire de la création de l’hippodrome de Vichy. Mais chut... »