Trois générations d'hôteliers au Bailliage, à Salers
Dans l’entrée, une série de photographies illustre les soixante-deux ans d’activité de l’hôtel Le Bailliage, transmis sur trois générations. Construit en 1962 par Charly et Denise Bancarel au cœur de Salers, l’un des Plus beaux villages de France, l’établissement se situe sur les anciens jardins qui entouraient la commune médiévale. À sa création, le bâtiment abrite douze chambres et un restaurant familial.
La maison s’agrandit en 1974 avec une nouvelle aile, des chambres plus spacieuses, la création d’une piscine, puis d’un spa en 2009, et l’arrivée dans l’aventure familiale de Dominique, leur fille. Elle s’occupe de la salle et met son goût pour la décoration au service de la maison : chaque chambre a un thème et un style unique. Derrière les fourneaux, son mari Jean-Marie Gouzon marque Le Bailliage de son empreinte avec sa cuisine et ses belles assiettes, qui font la renommée de l’établissement.
« Je ne voulais pas laisser tomber cette affaire de famille »Les années passent et la retraite approche. Leurs enfants ayant choisi une autre voie, Antoine Bancarel, le neveu de Dominique et sa femme Marion leur succèdent afin de perpétuer l’histoire et la tradition de convivialité, qualité et authenticité qui ont fait la renommée de cette maison de famille, tout en la mettant au goût du jour.
Sagranier pure souche, Antoine Bancarel a grandi entre la brasserie paternelle, la boulangerie de ses grands-parents, l’hôtel-restaurant de sa tante et le magasin de souvenirs de sa maman. Mais il n’était pas forcément prédestiné à l’hôtellerie-restauration. « Je ne voulais pas laisser tomber cette affaire de famille », explique l’agriculteur, qui exploite, en parallèle, 40 vaches salers dans sa ferme entre Salers et Saint-Bonnet-de-Salers. Marion Bancarel, elle, met son expérience acquise dans les mairies du Cantal pour gérer la partie administrative.
650.000 € d’investissements réalisés en moins de cinq ansAprès une saison à quatre, le couple prend seul la direction du Bailliage le 1er février 2020. « Et arrive le Covid qui nous oblige à fermer l’établissement le 16 mars… » Antoine et Marion Bancarel mettent à profit cette fermeture contrainte pour avancer le plan d’investissement qu’ils ont prévu.
Informatisation de l’hôtel et du restaurant, agrandissement et modernisation du spa, réaménagement de la salle des petits-déjeuners, équipement et réaménagement de la cuisine, rénovation de 13 chambres sur 23 en quatre ans ainsi que de la salle de restaurant…
650.000 € d’investissements ont été réalisés en moins de cinq ans.
Leur propre viande salers Label rouge dans les assiettesLe couple a également fait le choix d’ouvrir leur établissement neuf mois par an, « afin de pérenniser les emplois de nos quatorze salariés en CDI (l’effectif monte jusqu’à 30 personnes en pleine saison, NDLR) », explique Marion Bancarel. « Certains comme Jean-Claude sont là depuis les grands-parents d’Antoine, ils font partie de la famille. »Autres nouveautés : leur propre viande salers Label rouge est servie dans leur restaurant et Antoine et Marion Bancarel commercialisent dorénavant leurs chambres en direct. « Nous vendons plus de nuitées en direct qu’avec les plateformes de réservation d’hébergement en ligne, ce qui permet un prix plus juste pour le client et une meilleure rémunération des équipes. »Autant de décisions payantes puisque le chiffre d’affaires a augmenté de 45 % depuis leur reprise.
Emmanuel Tremet