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Membre d'un bataillon de l'Armée secrète, il était un des derniers témoins directs de la Libération de Brive

Avec Gérard Coulon, il était un des derniers "passeurs de mémoire" de la Libération de Brive, comme l’avait souligné le maire, Frédéric Soulier, le 15 août 2024, lors du 80e anniversaire de la reddition de la garnison allemande. René Dubois est décédé mercredi à l’âge de 98 ans.

Chaque année, il participait au rassemblement, devant le monument érigé face à la cité scolaire d’Arsonval, pour rappeler que Brive a été la première ville de France à s’être libérée par ses propres moyens, en août 1944.

Natif d’Arnac-Pompadour, il avait rejoint les combattants de l’Armée secrète (AS) quelques semaines auparavant, à l’âge de 18 ans.

Assaut d'une casemate allemande

En août 2021, il avait raconté ses souvenirs dans nos colonnes : 

On était par petits groupes, dans les bois. Sur ordre, on s’est rassemblé à Uzerche et on est venu à Brive à pied, par les petites routes

Son bataillon, baptisé As de trèfle, reçoit pour mission de neutraliser "une casemate allemande, avec une mitrailleuse et deux ou trois gars", sur la route d’Objat, au carrefour près de La Bouvie.

" Les résistants les attaquent au fusil-mitrailleur. J’ai longtemps gardé le casque de cet Allemand à qui j’avais tiré une balle en pleine tête. Il était percé…". Cette action militaire permet de faire pression sur l’occupant, alors que des négociations sont en cours pour la reddition de la garnison allemande. 

On est resté aux abords, on a passé la nuit dehors… On est entré dans Brive le lendemain soir.

"C’était la folie, la liesse. Tout le monde s’embrassait, on dansait… J’ai été invité à dormir, pendant deux nuits, chez des gens que je ne connaissais pas".

Le jeune maquisard peut enfin "faire une toilette approfondie et dormir dans un vrai lit. Ça faisait des mois que ça ne m’était pas arrivé."

Il va poursuivre la guerre jusqu'en mai 1945

René Dubois ne s’arrête pas là. Il intègre une compagnie cycliste :  "On avait le paquetage, le fusil accroché sur le cadre…. On n’a pas continué à faire la fête. On est parti à Clermont, Vichy, Gannat, jusqu’à Moulins. On courait après les Allemands et on les faisait courir."

Le 4 octobre 1944, il signe un engagement volontaire pour la durée de la guerre contre l’Allemagne et rejoint le Régiment de Marche Corrèze Limousin.

Fin décembre 1944, suite aux lourdes pertes subies lors de la prise de Belfort, ce qui reste des effectifs, dont René Dubois, rejoint le 9e Régiment de Zouaves, cantonné dans la même ville.

Cité à l’ordre de ce régiment pour son courage et son dévouement, René Dubois va combattre jusqu’à Bregenz, en Autriche, le 8 mai 1945. Il est démobilisé fin octobre 1945.

Revenu à la vie civile, après de longues années de service dans la gendarmerie, René Dubois termine sa carrière professionnelle à Chartres, comme chef de service du bureau défense au cabinet du préfet d’Eure-et-Loir.

À ses proches, La Montagne présente ses sincères condoléances.

Éric Porte

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