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Florian Grill, président de la FFR : "Je garde l'image de Didier Codorniou comme le grand international qu'il a été"

Dans le cadre de la campagne pour les élections à la FFR, le président sortant Florian Grill a fait étape jeudi soir à Brive.

Cela ne doit pas être simple de faire campagne quand on parle plus de rugby dans les colonnes faits divers que dans les pages sportives…

Moi je fais une campagne “pour”, avec un programme positif, pas une campagne “contre”. Je parle de tous les sujets. Si les gens m’interrogent sur les événements de l’été, sur le drame du petit Medhi, je leur réponds. Ma campagne est sur le rugby amateur. Je ne fais pas différemment de d’habitude, à savoir que je suis sur les terrains depuis sept ans.

« Dire du mal des gens du rugby fait mal au rugby »

En accédant à la présidence vous ne vous attendiez pas à avoir à gérer tout cet extra-sportif.

Non. Cela prouve à quel point le rugby était tendu et à quel point le chantier est énorme. Notamment sur les valeurs. Dès le mois de février, j’ai lancé une commission sur les addictions. Je n’ai pas attendu les événements de l’été pour le faire. Il y a aussi un chantier en cours sur l’organisation de la Fédération, un autre sur son redressement financier. Un autre sur la relance du rugby amateur, du rugby des villages et villes moyennes qui est en train de s’écrouler alors que 50 % des joueurs de l’équipe de France viennent de villes de moins de 15.000 habitants. On a lancé des choses en 15 mois, maintenant, il faut transformer l’essai.

Vous n’avez pas réussi à endiguer la baisse du nombre de licenciés chez les amateurs...

On a grandi sur le rugby féminin, sur le rugby à 5, sur le baby rugby. Mais on a baissé sur les catégories cadets, juniors et même minimes. C’est ce qu’il faut redresser. On a des clubs qui se regroupent jusqu’à neuf pour faire une seule équipe junior. Avec une seule équipe juniors, on ne peut pas alimenter neuf clubs en seniors demain. Il faut vraiment relancer par la base. Cela suppose de travailler dans le scolaire. On a fait un vrai plan Marshall pour les installations. On a redonné des titres de champions de France supplémentaires, à raison de huit cette saison. Je crois aussi à une Fédération décentralisée. On a mis 50 % de moyens supplémentaires pour les Ligues régionales et les Départements.

Un mot sur vos opposants ?

Je préfère garder l’image de Didier Codorniou comme le grand international français qu’il a été. J’ai toujours considéré que dire du mal des gens du rugby faisait mal au rugby. Je n’ai pas envie de tirer le rugby vers le bas, vers une bagarre générale que voudraient certains. Ce n’est pas mon style, ni mon envie.

Vos opposants vous critiquent notamment sur votre gestion de l’affaire Auradou-Jégou. Quels enseignements tirez-vous de ce qui s’est passé en Argentine ?

Il y aura un avant et un après. Depuis des années, on avait un système fondé sur l’autonomie et la responsabilisation. Cela ne marche pas. Il faut encadrer les joueurs. On va mettre en place un système de sanctions, qui pourra prévoir des non-sélections, temporaires ou définitives en équipe de France. Les états généraux doivent aussi aboutir à un vrai plan de performance pour le rugby français. On ne peut pas performer au plus haut niveau avec des quatrièmes ou des cinquièmes mi-temps. À un moment, on voit l’incompatibilité entre l’hydratation, la récupération, la nutrition, la data et une quatrième ou une cinquième mi-temps. Par respect pour les bénévoles qui expliquent à tous les parents que mettre les enfants dans les écoles de rugby, c’est leur apprendre le respect, à un moment donné, il faut un peu de cohérence. Aussi vis-à-vis de nos partenaires qui associent leur image au coq du XV de France.

« La Fédération française et la Ligue nationale parlent d’une seule voix »

En parlant du XV de France, Fabien Galthié aura de nouveau 42 joueurs pour ses rassemblements. Les négociations ont-elles été âpres avec la Ligue ?

Cela se passe très bien avec la LNR. Dès le début, on a dit que la France serait forte si la Ligue et la Fédération parlent d’une seule voix. C’est comme ça que cela se passe. On discute intelligemment, sans postures. Jean-Marc Lhermet me fait un travail phénoménal là-dessus. On peut- être fier de la façon dont on travaille, à la fois pour la France, mais aussi à l’international. On bosse d’ailleurs très bien ensemble pour faire monter en puissance l’arbitrage français.

D’aucuns regrettent que les meilleurs joueurs français ne feront pas la prochaine tournée d’été.

Il faut arrêter avec ça. Aujourd’hui, on joue avec 45 joueurs, pas un nombre fini de 15 joueurs. On a le Top 14, demain la Nations Cup, le Tournoi des VI nations, la Coupe du monde. On doit jouer avec un nombre de joueurs plus importants. Le Stade Toulousain donne un bon exemple en la matière et personne ne dit qu’il joue l’équipe B du Stade Toulousain. 

Propos recueillis par Pascal Goumy

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