Mathilde Panot et Marie Toussaint attendues en Creuse pour la mobilisation contre le projet de "méga-usine à bois"
L’heure était au debrief, ce vendredi après-midi, sur le site de l’ancien stade Gilbert-Andrivet, à Guéret. Un vrai petit village s’est construit sur le terrain en friche, prêté par la mairie en marge de la manifestation contre le projet d’usine de granulés bois, porté par l’entreprise Biosyl.
La manifestation va s'élancer de la gare routièreAu fil de la journée, plusieurs centaines de personnes venues de toute la France y ont convergé pour poser leur tente. Les premières banderoles sur le camp de base, fraîchement taguées, ont vite donné le ton. “La filière bois à de l’avenir, sans les méga projets.” Initialement prévu en juin, le rendez-vous a finalement été donné ce week-end, en Creuse.
"La filière bois à de l'avenir, sans les méga projets", ont affiché les manifestants à leur arrivée.
« Ce rassemblement doit être festif. Il va permettre d’informer le public, de tous les dangers écologiques de cette usine. Et plus largement de demander l’arrêt de l’industrialisation à grande échelle de la filière bois. Près de 30 collectifs contre le projet, originaires du Limousin, vont rejoindre le rassemblement », déclare Justine, du collectif Forêt Debout. D’autres manifestants, en provenance des quatre coins du pays, ont également prévu de passer le week-end en Creuse. Selon plusieurs organisateurs, entre 2.000 et 3.000 personnes sont attendues. À la tête du cortège, Marie Toussaint, députée écologiste européenne et Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, sont également attendues.
Les accès à la préfecture bouclés« On pensait avoir Philippe Poutou. Mais on va déjà pouvoir parler avec ces élus, c’est l’occasion de se faire entendre un peu plus haut. Mathilde Panot s’intéresse particulièrement aux questions en lien avec la forêt. Elle connaît très bien le sujet », assure la militante. La maire de Guéret, Marie-Françoise Fournier, ira elle aussi manifester contre ce projet. « On nous a soumis le projet de façon très rapide. On a demandé une étude d’impact sur le site, qu’on nous a refusée. Qu’est ce qu’on nous cache ? C’est du mépris envers les élus. On est inquiet pour notre forêt, on demande juste à être rassuré. »
Avant l'ouverture des portes, les bénévoles ont donné les dernières consignes.
Ce vendredi, une visite de sécurité a été effectuée sur le village. Les abords de la préfecture vont être bouclés toute la journée, par précaution, comme l’accès aux rues commerçantes. « C’est une manifestation multigénérationnelle. L’infiltration de personnes de mauvaises intentions est possible. Comme dans d’autres. Mais cette mobilisation ne doit pas faire plus peur qu’une autre. Il ne faut pas faire d’amalgames », rassure l’élue. « On gagne l’opinion publique. De plus en plus d’élus locaux se rangent avec nous. Nous n’avons aucun d’intérêt à dénaturer nos revendications, par tel ou tel débordements. Ça ne dessert pas notre cause première », promet Jean-Yves Lesage, représentant de la CGT.
Cinq arrêtés pris par la préfèteContactées, la Préfecture de la Creuse et les forces de l’ordre ne s’étendent pas sur les dispositifs mis en place, mais assurent « que tout est prévu », pour maintenir l’ordre. Dans ce sens, Anne Frackowiak-Jacobs, Préfète de la Creuse, a pris cinq arrêtés par mesures préventives. Sont notamment interdits, les rassemblements festifs à caractère musical n’ayant pas été préalablement déclarés, le port et le transport d’armes, d’artifices ou de produits inflammables, ainsi que la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de caméras installées sur les aéronefs.
Le programme. Après une visite du site d’implantation de l’usine Biosyl à 10h, la manifestation doit s’élancer à 14h de la gare routière de Guéret pour rejoindre le centre-ville.
Pacôme Bienvenu