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Les fouilles s'achèvent dans le "cimetière d'Émile Louis" à Rouvray : voilà ce que l'on sait

Les fouilles lancées le 24 septembre 2024 dans le « cimetière d'Émile Louis » à Rouvray, commune de moins de 500 âmes au nord d'Auxerre, suscitaient de grands espoirs. Ceux, pour la famille de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, de pouvoir offrir une digne sépulture à cette femme, dont le crâne avait été découvert en 2018 le long du Serein. Et ceux, pour les enquêteurs et la justice, de pouvoir exhumer les corps de cinq des sept victimes connues d'Émile Louis, introuvables depuis une cinquantaine d'années.

Une éventuelle reprise des fouilles

Les fouilles se sont arrêtées ce vendredi 4 octobre 2024, conformément à l'agenda prévu, a annoncé le procureur de la République d'Auxerre Hugues de Phily. Les opérations de recherche se sont révélées vaines et seuls des morceaux de vêtements ont été sortis de terre. Aucun ossement humain n'a été découvert dans ce bois de 8.000 m², à 400 mètres de l'endroit où les squelettes de Jacqueline Weis et de Madeleine Dejust avaient été exhumés en décembre 2000 et février 2001. 

Le magistrat auxerrois n'a « pas exclu de nouvelles fouilles », bien que « rien ne soit pour l'instant programmé. Comme tout le monde, j'ai envie d'en savoir plus. Si nous avons des possibilités de faire émerger la vérité, nous le ferons. »

Il y a 24 ans, deux squelettes étaient découverts dans le « cimetière » d'Émile Louis

Ces éventuelles opérations pourraient être menées sur la base d'un nouveau témoignage apporté aux enquêteurs, ces derniers jours. Celui d'un homme, familier du secteur et propriétaire d'une parcelle, qui aurait déjà vu Émile Louis en compagnie de femmes, de l'autre côté de la rivière Serein. Connaissant bien le secteur et les évolutions du lit de la rivière, il aurait expliqué l'ensemble des modifications topographiques des lieux aux enquêteurs. « Ce sont notamment des endroits un peu plus éloignés qui n'ont pas été fouillés, précise l'avocat de la famille de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, Me Didier Seban. Ce témoignage pourrait être intéressant pour une éventuelle reprise de fouilles. »

Une douzaine de pièces

L'heure est désormais aux analyses scientifiques « d'une douzaine de pièces découvertes et exploitables », dont les résultats ne seront pas connus avant plusieurs semaines. Parmi elles, un vêtement, deux tissus, des emballages, une boîte de médicaments, un bout de chaussures de femme. « Il est probable que le vêtement date des années soixante-dix », poursuit le procureur de la République d'Auxerre. 

Ces vêtements seront, d'une part, envoyés en laboratoire pour trouver des traces d'ADN, et d'autre part photographiés et présentés à la famille de Marie-Jeanne Ambroisine Coussin. Au début des années 2000, lors des premières fouilles à Rouvray dans le cadre de l'affaire des disparues de l'Yonne, une centaine de pièces avaient été collectées par les militaires. Deux des familles des victimes, auxquelles a été présenté un album de 105 photographies, avaient reconnu les vêtements de leur fille ou sœur. 

Tiphaine Sirieix

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