Une équipe de cambrioleurs condamnée à de lourdes peines pour une série de vols aggravés en Haute-Loire
Les prévenus jugés hier cochent tristement toutes les cases des dégâts causés par les stupéfiants. Leurs addictions les ont poussés à voler pour trouver de l’argent et acheter leur drogue. Leur périple estival, 12 étapes, s’est terminé par deux lourdes peines à purger derrière les barreaux.Un cabinet dentaire, une entreprise horticole, le lycée agricole, le club de foot de Fontannes, une voiture accidentée laissée sur le bas-côté de la route… Le trio a fait feu de tout bois entre le 2 et le 23 août, ne négligeant aucune opportunité pour commettre de menus larcins ou voler un Volkswagen Tiguan. Le véhicule était devenu leur refuge dans une spirale estivale qui n’avait pas d’autre but que de « fumer de la cocaïne ».Le principal prévenu, 37 ans, 50 mentions au casier judiciaire dont la moitié prononcée par le tribunal pour enfants, est devenu dépendant à la drogue dure après le décès de son frère. Hier, il est arrivé à l’audience sous escorte pénitentiaire, tout comme le second prévenu, 26 ans, 7 mentions au casier judiciaire. Une jeune femme de 29 ans complétait le trio. Elle comparaissait libre, poursuivie pour les délits de complicité de vols et consommation de stupéfiants.Ils se sont tous fait prendre en flagrant délit, le 23 août à Vézézoux. Un témoin a vu les deux garçons qui venaient de se faufiler sur le terrain d’une entreprise horticole en découpant un morceau de grillage, un vendredi vers 18 heures. Il a prévenu le propriétaire qui s’est rendu sur place tout en alertant les gendarmes. C’est lui qui est arrivé le premier et il est intervenu, photographiant l’un des deux hommes sur la parcelle privée et tentant de le retenir. Il s’est fait mordre à l’avant-bras avant que les jeunes suspects ne filent à bord du Tiguan volé. Partis en marche arrière dans un chemin jonché d’ornières, ils ont rapidement abandonné le véhicule pour tenter de s’échapper à pied, avant de se faire attraper par les militaires du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie.La justice est parvenue à confondre cette petite équipe dans 12 vols commis en août dans le Brivadois et du côté d’Issoire, dans le Puy-de-Dôme.Les deux hommes ont été jugés par le tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand le 25 septembre. Reconnus coupables pour les faits commis dans le Puy-de-Dôme, ils avaient été respectivement condamnés à 2 ans ferme pour le plus âgé et un an ferme pour le plus jeune. Hier, ils avaient rendez-vous avec la juridiction du Puy pour les 6 délits perpétrés dans le département de la Haute-Loire. « La consommation de stupéfiants lie l’ensemble des faits qui ont été commis et il y a une absence totale de considération du préjudice subi par les victimes », a conclu la substitut du procureur de la République, Chloé Carayannakis, avant de requérir des peines de 2 et 3 ans ferme pour les hommes et 12 mois de sursis simple pour la femme, présente dans le véhicule durant chaque délit.Du côté de la défense, les avocats Me Anne-Sophie Clauzier et Me Nicolas Hilaire ont demandé une confusion des peines pour « des faits identiques commis à la même période entre le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire ». Le tribunal ne leur a pas accordé et a relaxé la femme pour les complicités de vols. Elle a en revanche été condamnée à 4 mois de sursis probatoire pour la consommation de stupéfiants. Les deux hommes, Cyril Rouquet et Eddie Eymere, ont écopé de la même peine de 2 ans de prison avec maintien en détention.
Céline Demars
Identités. Conformément à la charte du groupe de presse Centre France, nous indiquons l’identité des personnes condamnées à des peines de prison ferme d’un an, ou plus, avec maintien en détention.