Drapeaux palestiniens: le président d'Aix-Marseille Université dénonce les "propos dangereux" de Mélenchon
"Ce sont des propos dangereux, qui risquent d'importer ce conflit au sein de nos campus", a insisté Eric Berton, président de la plus grande université francophone, avec ses 80.000 étudiants, regrettant que "certains veuillent instaurer le chaos pour des intérêts politiques personnels".
"Bien sûr qu'on regrette ce qui se passe à Gaza et au Liban, mais les étudiants juifs sur nos campus n'ont rien à voir avec ce qui s'y passe et l'université doit rester un refuge dans cette tempête", a ajouté l'universitaire. Pour lui, "il faut préserver la sérénité sur nos campus, l'urgence n'est pas de diviser les étudiants".
"Notre jeunesse est déjà très fracturée, entre une jeunesse aisée et une jeunesse en proie à une vraie pauvreté, et c'est ça le vrai combat à mener", a développé M. Berton, selon qui "le mieux serait de mettre plus d'argent pour la jeunesse, qui a besoin qu'on lui donne le temps de la réflexion, qu'on lui donne les clefs de la connaissance, les clefs d'une démarche intellectuelle rigoureuse, qu'on la protège de la surinformation et des idées toute faites".
En réponse au ministre
Vendredi, le leader de La France insoumise a appelé à "mettre des drapeaux palestiniens partout où c'est possible", en réaction à une circulaire du ministre Patrick Hetzel sur le "maintien de l'ordre" dans les universités à la veille du 7 octobre, date anniversaire de l'attaque du Hamas en Israël.
Le ministre "dit que comme l'université est laïque, il ne faut pas parler de Gaza", mais "parler de géopolitique n'est pas attentatoire à la laïcité", a plaidé M. Mélenchon, demandant à "la jeunesse étudiante de s'insoumettre (et) de ne pas accepter cet interdit".
Refusant de "rentrer dans le débat autour de la notion de laïcité, un débat politique", M. Berton a estimé que déjà "les étudiants juifs ne se sentent plus en sécurité sur les campus".
Le nouveau ministre de l'Enseignement supérieur, Patrick Hetzel, a mis en garde vendredi les présidents d'université sur leur responsabilité dans le "maintien de l'ordre" avant l'anniversaire de l'attaque du Hamas en Israël, condamnant "fermement" des manifestations pro-palestiniennes ces derniers jours, notamment à Sciences Po Paris.