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Podor- Des centaines d’hectares de riz emportés par les eaux : Les riziculteurs laissés avec leurs pertes

Les périmètres rizicoles de Gamadji Saré, Pathé Gallo, Boki Sarankobé, Pété, Boké Dialloubé, Lougué, Mbolo Birane…, pour ne citer que ceux-là, sont noyés par les crues du fleuve Sénégal et ses affluents. Dans certains périmètres, les paysans avaient déjà fait leurs récoltes et n’attendaient que l’arrivée des batteuses pour ramener le riz paddy à la maison. Mais les riziculteurs laissés avec leurs pertes
Dans d’autres zones, les signaux étaient au vert pour une bonne moisson. En quelques heures, l’eau qui était leur allié a tout détruit. La Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta du Fleuve Sénégal et des Vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé (Saed) envoie ses chefs de secteur et délégués mais les paysans restent sur leur faim.

Lundi dernier, le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, était dans les départements de Matam et Kanel pour, comme il l’a dit lui-même, «voir de près la situation et l’évaluer». Moins de 72 heures après, le soutien «en matériel et en vivres en route» promis par le ministre arrive avec le déplacement des ministres de la Santé et de l’action sociale, Ibrahima Sy, des Infrastructures, des transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye, et de la Famille et des solidarités, Maïmouna Dièye.

Cependant, le ministre en charge de l’Agriculture n’a toujours pas foulé le sol de Matam et Podor pour constater l’ampleur des pertes agricoles et financières. Les heures suivant le désastre, les riziculteurs ont reçu la visite dans leur casier les délégués et chefs de secteur de la Saed pour des points sur la situation. Chez ces paysans sinistrés de Podor au même titre que ceux de Matam, on s’attendait à la visite du ministre de l’Agriculture car, selon les riziculteurs de Gamadji Saré, «les pertes sont énormes».

De l’argent dans les eaux

L’argent investi est parti dans les eaux. Et ce n’est pas demain la reprise des activités rizicoles. Chez les exploitants du casier Wodoss, les récoltes étaient programmées dans la première semaine de crue.

«Des techniciens viennent faire des constats et puis c’est fini. Nous réclamons des indemnisations et exigeons une réparation des aménagements hydro agricoles», fustige Djiby, un paysan. Pour se convaincre de la force des eaux de crues et de leur grande quantité, il suffit de se rendre au grand casier de Mbolo Birane où 22 hectares de riz ont été emportés par les eaux, avec les digues et les canaux bétonnés qui ont cédé.

«Nous avions déjà récolté et nous n’attendions que la batteuse», regrette Ablaye Sy. Le riziculteur de Mbolo 5 (un périmètre dans le casier de Mbolo Birane) de se désoler : «On regardait impuissants l’eau traîner les épis de riz récoltés. Ceux qui ont en charge des aménagements ont du boulot, vu l’ampleur des dégâts.»

Le ministre de la Santé et de l’action sociale, qui séjourne dans le département de Podor depuis vendredi, s’est rendu à Aram, une localité très touchée par les crues du Doué. Ibrahima Sy a promis aux populations le soutien de l’état dans les prochains jours.

L’agriculture de décrue, un soulagement possible

Le malheur des populations riveraines des cours d’eau au nord n’est pas encore terminé car la Société d’exploitation du barrage de Manantali et de Félou (Semaf) a annoncé que dans la semaine, «il y a un lâcher des eaux» et avertit les populations. Ainsi cette année, la superficie des terres argileuses inondées sera très vaste, contrairement à l’année dernière.

Cet envahissement des eaux sur de grandes superficies favorise aussi l’agriculture de décrue pratiquée sur les terres argileuses appelées Walo, considérée comme les mines d’or du Fouta. Et les riziculteurs sinistrés sont aussi des exploitants de ces terres à l’heure des décrues.

La campagne hivernale déjà irrécupérable, les paysans pensent alors à l’agriculture de décrue et ils attendent le soutien de l’Etat pour la réussite de cette activité qui les soulagera. Samba, un riziculteur de Wodoss déclare : «La campagne hivernale est déjà dans les eaux, l’Etat doit nous appuyer en semences en sorgho, mais, niébé pour l’agriculture de décrue qui va employer beaucoup de monde avec l’immensité des terres qui ont reçu des crues.»


Bes Bi

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