EN DIRECT. Motion de censure : Michel Barnier demande que le gouvernement "soit jugé sur ses actes"
Le Premier ministre Michel Barnier affronte ce mardi 8 octobre sa première motion de censure depuis sa prise de fonction. Les députés signataires du Nouveau Front Populaire entendent ainsi protester contre "la négation du résultat des législatives". Pour la gauche, "le président de la République aurait dû nommer à Matignon la personnalité proposée par le Nouveau Front populaire, coalition ayant recueilli le plus grand nombre de sièges (193) à l’Assemblée nationale.
"Second motif de censure" avancé, "les orientations politiques du gouvernement Barnier", notamment le refus de l’exécutif de revenir sur la réforme des retraites et des textes budgétaires parmi "les plus austéritaires de ces vingt-cinq années". Les députés dénoncent également "un gouvernement qui reprend les concepts et le vocabulaire de l’extrême droite".
La motion a cependant peu de chances d’être adoptée, le Rassemblement national ayant fait savoir qu’il ne la voterait pas. La motion pourrait en revanche être votée au-delà des bancs de la gauche, par des députés non-inscrits, du groupe Liot (indépendants) voire du camp présidentiel. Le résultat des votes devrait être connu en fin de journée.
Les infos à retenir
⇒ L’Assemblée nationale examine la motion de censure de la gauche contre Michel Barnier
⇒ En l’absence du soutien des députés RN, celle-ci a peu de chances d’être adoptée
⇒ Le NFP pourrait néanmoins rallier le soutien de députés non-inscrits
17h15
Laurent Wauquiez dénonce la "passion de tout renverser" de la gauche
Le président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, prend à présent la parole pour dix minutes. Il dénonce une "passion de tout renverser" de la gauche, qu'il juge "d'autant plus dangereuse que la situation du pays est d'une extrême gravité".
"L'esprit de responsabilité", affirme Laurent Wauquiez, "c'est de juger aux actes". "Vous avez versé dans l'intolérance et l'intransigeance", affirme le président du groupe DR, en référence à la candidature de Lucie Castets proposée par le NFP pour Matignon.
17h05
Michel Barnier répond à Olivier Faure
Répondant à Olivier Faure, le Premier ministre s'est d'abord prononcé sur le premier motif de censure brandi par la gauche - la "négation" des résultats des élections législatives anticipées -, affirmant que le NFP dressait un "procès en illégitimité au gouvernement". "Il y a des majorités relatives, c'est le choix du peuple français", défend Michel Barnier.
Le chef du gouvernement est aussi revenu sur le second motif de censure, qui porte sur les orientations du gouvernement. "Nous devons dépenser moins", martèle-t-il. "Il vaut mieux chercher à être responsable que populaire", déclare-t-il. Il affirme vouloir "co-construire" le budget 2025. Michel Barnier confirme par ailleurs la volonté du gouvernement de revenir sur la réforme des retraites.
"Je demande que le gouvernement soit jugé sur ses actes", a conclu Michel Barnier.
16h50
Olivier Faure dénonce un "hold-up électoral"
Le premier secrétaire du Parti socialiste disposait de dix minutes pour défendre la motion de censure déposée par la gauche contre le gouvernement de Michel Barnier. Olivier Faure a dénoncé le "hold-up électoral" et le "détournement démocratique" du gouvernement Barnier. Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
Olivier Faure, qui a notamment déclaré que le gouvernement Barnier portait "en lui les germes d'une contre-révolution conservatrice", a été interrompu par la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour avoir dépassé son temps de parole.
15h40
La motion de censure : nouvelle épée de Damoclès au-dessus des gouvernements ?
Autrefois déployé sous la Ve République par formalité politique ou coup de communication, l'outil de la motion de censure prend une tout autre signification dans une Assemblée nationale morcellée. Chaque gouvernement semble désormais condamné à vivre sous la menace d’une coalition des oppositions. Une analyse de notre journaliste Paul Chaulet.
15h00
Tensions entre Barnier et les macronistes autour du budget
Michel Barnier a eu une réunion visiblement tendue mardi avec les députés macronistes sur fond de désaccords sur le projet de budget. En se rendant à la réunion de groupe des macronistes, l’objectif du Premier ministre était de "fluidifier" les relations avec le principal groupe de la coalition gouvernementale. Mais, selon un participant, l’ambiance est devenue "délétère" après les questions critiques des députés. "Quand il a repris la parole, il a dit qu’il n’acceptait aucune critique et avait passé l’âge de recevoir des leçons", a-t-il résumé.
Le budget, qui prévoit 60 milliards d’euros d’économies, dont 40 de réduction de dépenses et 20 de hausses d’impôts, ne fait pas l’unanimité dans les rangs des macronistes, qui ont prévu de se réunir en fin de journée pour arbitrer leurs propositions puis de tenir une conférence de presse mercredi.
14h41
Projets de lois finances : une semaine périlleuse pour Barnier
L’examen de la motion de censure intervient alors que le gouvernement doit s’atteler à un dossier politique très périlleux cette semaine : la présentation du projet de loi de finances (PLF) et du projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS), jeudi 10 octobre, en Conseil des Ministres.
L’objectif : réaliser 60 milliards d’euros d’économies, dont 40 milliards de réductions de dépenses. Le coût de la dette française (112 % du PIB) a en effet nettement augmenté ces derniers mois sur fond d’instabilité politique et de nouvelles révélations sur l’ampleur du déficit légué par l’ancien ministre Bruno Le Maire. Elle frôlera 115 % l’an prochain, presque le double du maximum fixé à 60 % par l’Union européenne.
Le calendrier est serré, le gouvernement étant en retard sur la présentation du budget, en raison des tergiversations dans la nomination d’un Premier ministre. Report de l’indexation des retraites, fusion de certains services publics, baisse du nombre de fonctionnaires : les mesures déjà annoncées par Michel Barnier sont très critiquées à gauche. Elles ne font pas l’unanimité non plus dans le camp macroniste, critiquant les hausses d’impôts, donnant lieu à de vives échanges ce mardi après-midi entre les députés de l’ex-majorité et le Premier ministre.
Retrouvez dans cet épisode du podcast La Loupe l’analyse de Thibault Marotte, journaliste au service Économie de L’Express, qui a sorti sa calculette pour voir combien les pistes étudiées par Michel Barnier pourraient réellement rapporter.
14h00
Début de l’examen de la motion attendu vers 16 h 30
C’est Olivier Faure qui montera à la tribune, a priori autour de 16 h 30, pour défendre le texte cosigné par la quasi-intégralité de l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire. "Ce sera le moment de vérité. On verra qui s’oppose au gouvernement et qui ne s’oppose pas", a déclaré le premier secrétaire du PS, qui compte pointer dans son discours un "gouvernement tournant le dos au Front populaire, mais surtout au Front républicain et au vote des électeurs".
Michel Barnier lui répondra, puis viendra une longue série d’interventions des groupes politiques, avant un vote dont le résultat devrait n’être connu qu’en fin de journée.