"L’accès aux services de santé s’effondre" : une maire de la Nièvre prend un arrêté qui interdit de tomber malade
En raison des limitations répétées de l’accès aux urgences du Centre hospitalier de Decize et de « l’absence de réponses concrètes des autorités sanitaires », la maire de Decize, Justine Guyot (*), a décidé d’alerter sur ce problème de façon originale.
L’élue a, en effet, pris une décision qu’elle qualifie de « symbolique, mais nécessaire : un arrêté interdisant de tomber malade sur notre territoire ».
L'accès aux urgences à Decize de nouveau limité
Dans un courrier qu’elle a envoyé aux maires des communes environnantes, elle explique que l’arrêté municipal n°2024-606 interdit officiellement à ses administrés de contracter toute forme de maladie. « Si cette mesure peut prêter à sourire, elle traduit surtout le désespoir d’une population laissée sans recours face à un service de santé en ruine. Nous avons tous été témoins, au sein de nos communes respectives, des fermetures répétées des urgences, des délais d’attente insupportables, de l’épuisement des professionnels de santé ainsi que de l’ensemble des acteurs de la sécurité civile ».
À Decize, la situation est désormais telle que, faute de soins disponibles, il ne nous reste plus qu’à espérer que nos citoyens ne tombent plus malades.
Et d’ajouter : « Derrière cet arrêté, se cache une véritable alerte : l’accès aux services de santé dans notre département s’effondre et met en péril la sécurité de nos habitants. Comme vous, je me retrouve face à des administrés inquiets qui n’ont plus confiance en notre système de santé. Nous devons exiger des réponses claires. Quelles solutions les autorités sanitaires envisagent-elles pour répondre à cette crise qui s’aggrave jour après jour ? Comment envisagent-elles de maintenir un service de santé opérationnel pour nos communes ? La fermeture répétée des urgences n’est pas un simple dysfonctionnement passager ; elle révèle une carence profonde du système de santé, une carence qui ne peut plus être ignorée. Le gouvernement ne devra pas compter sur la santé de nos concitoyens pour faire des économies ! »
L’élue invite les autres maires à faire front commun et les invite à prendre également cet arrêté « pour interpeller les instances compétentes et demander des engagements concrets quant à la prise en charge de nos concitoyens ».
(*) Par ailleurs, présidente du Conseil de surveillance du Centre hospitalier de Decize et vice-présidente du Conseil départemental de la Nièvre.
Estelle Pion