Tunisie : le président Kaïs Saïed réélu avec 90,69% des voix
En Tunisie, le président de l’autorité électorale ISIE, Farouk Bouasker, a annoncé, le 7 octobre au soir, la victoire dès le premier tour du président sortant Kaïs Saïed à l’élection présidentielle organisée la veille, avec 90,69% des suffrages.
Lors d’un point de presse tenu pour présenter les résultats préliminaires du scrutin, le président de l’ISIE a indiqué que 2 438 954 électeurs avaient voté pour Kaïs Saïed, alors que les deux autres candidats Ayachi Zammel et Zouhair Maghzaoui ont obtenu, respectivement, 197 551 voix (7,35%) et 52 903 voix (1,97%).
Selon les chiffres présentés par l’instance, 34 187 électeurs ont rendu un bulletin vide tandis que 84 953 bulletins de vote ont été annulés. Le taux de participation générale à l’élection était de 28,8%.
L'ISIE a assuré que l'opération électorale s'était déroulée «dans de bonnes conditions», menaçant dans un communiqué qu’elle saisirait la justice contre «toute accusation gratuite» à son encontre de fraude ou de falsification des résultats, que ce soit par une «déclaration» ou une «insinuation».
Kaïs Saïed, 66 ans, avait remporté l’élection présidentielle de 2019 après avoir totalisé près de 72% des voix lors d'un deuxième tour du scrutin.
Ouverture de la période des recours
L’autorité électorale a fait savoir que la «période des recours» débutait dès ce 8 octobre. Toute personne voulant contester les résultats préliminaires peut saisir la Cour d’appel, conformément aux amendements apportés récemment à la loi électorale, a souligné l’ISIE.
Le 27 septembre dernier, le parlement tunisien avait adopté un projet d’amendement consistant à retirer la compétence du Tribunal administratif en matière de contentieux électoraux au profit de la Cour d’appel, relevant de la justice judiciaire.
Cet amendement, approuvé à seulement quelques jours de la présidentielle, intervenait à la suite d’un bras de fer entre le Tribunal administratif et l’autorité électorale, après que celle-ci avait rejeté la décision du tribunal amenant à réintégrer dans la course présidentielle trois candidats recalés auparavant par l'ISIE.
Les députés à l’origine de l’amendement estimaient que les désaccords entre l'autorité électorale et le Tribunal administratif «présageaient d'éventuelles crises et d'un danger imminent menaçant le processus électoral».
Les résultats définitifs seront proclamés au plus tard le 9 novembre, après épuisement de tous les recours. Après quoi, le président élu prêtera serment devant les deux chambres parlementaires réunies, conformément à l’article 92 de la Constitution de 2022, a précisé l’instance électorale.