Où va Michelin en France ? Les syndicats en appellent au patron, Florent Menegaux
Pas d’annonces de fermetures de sites ni autres restructurations drastiques, ce mercredi 9 octobre, au comité social et économique central (CESC) de Michelin France, à Clermont-Ferrand. Mais des craintes toujours plus fortes des représentants du personnel. L’intersyndicale et la CFDT ont voté la poursuite de la procédure de droit d’alerte économique déclenchée en juin pour les sites de Cholet, Vannes et Joué-lès-Tours, dont les difficultés structurelles ont été confirmées par l’expert sollicité et qui emploient près de 1.500 personnes, soit un peu moins de 10 % des quelque 17.000 employés Michelin dans l’Hexagone.
S’expliquer clairementLa suite?? C’est la saisine du patron du manufacturier lui-même, Florent Menegaux étant sommé de s’expliquer clairement sans plus attendre. "Les difficultés sont évidentes, mais nous n’avons pas de réponse de la direction qui gagne du temps, déplore José Tarantini pour la CFE-CGC. Nous ne l’acceptons plus. Il s'agit de savoir où on va."
"C’est la première fois que nous activons un tel droit d’alerte, qui plus est sur trois sites, abonde Nicolas Robert pour SUD. Le dialogue social est rompu depuis deux ans. L’entreprise a communiqué en avril sur le salaire “décent”. Et la pérennité des emplois?? On ressent trop de non-dits."
Fermetures de sites ou dégraissages d’effectifs, voilà ce que craignent les syndicats, à terme, tout en conservant la volonté de trouver des solutions collectivement et d’élaborer des perspectives.
"Nous espérons qu’il n’est pas trop tard pour adapter l’outil industriel, souligne Laurent Bador pour la CFDT. Il faut que la direction informe les salariés et, si possible, qu’elle les rassure."
Vive inquiétude sur tous les sitesRomain Baciak, au nom de la CGT, est pour sa part bien plus dur : "Nous attendons que Florent Menegaux soit honnête avec les salariés, qu’il arrête de leur mentir et de les laisser dans l’incertitude. Pour nous, les sites de Montceau, Troyes et Le Puy sont aussi dans des situations compliquées."
Préoccupation que les autres syndicats ne partagent pas forcément, se focalisant sur les turbulences que vivent les sites de l’ouest du groupe, quatre ans après la fermeture de l’usine de La Roche-sur-Yon, en Vendée.
De son côté, la direction assure, ce mercredi soir, vouloir "examiner avec la plus grande attention les réactions et propositions exprimées par les organisations syndicales lors du CSEC". Reste à connaître la réaction de Florent Menegaux en personne. Les syndicats espèrent un retour rapide, car l’inquiétude du personnel est vive, insistent-ils, pas seulement sur les sites directement cités.
Patrice Campo