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Trophées des entreprises de l'Allier : la mobilité réinventée grâce au fauteuil roulant de la société GusNGo

En fondant GusNGo, en mars 2023, Philippe Cardoso et son beau-père, Pascal Malvezin, n’ont pas seulement voulu faire aboutir leur projet de fauteuil roulant gyroscopique mais que leur entreprise GusNGo, basée à Vallon-en-Sully, soit porteuse de valeurs.

C’est pourquoi le fait que GusNGo participe aux Trophées des entreprises de l’Allier dans la catégorie « Elles s’engagent », à Moulins, jeudi 7 novembre, a vraiment du sens pour Philippe Cardoso. « Avec le Gus nous avons voulu faire un fauteuil roulant pour les personnes à mobilité réduite accessible au plus grand nombre. Un fauteuil roulant électrique coûte entre 3.000 et 35.000 euros. Le Gus est à 7.500 euros. Quand on gagne 900 euros, c’est une somme qui fait moins peur que de voir débourser 30.000 euros, même s’il y a des aides pour acheter un fauteuil », souligne le créateur du Gus.

Un fauteuil moins stigmatisant

Au-delà son prix, le fauteuil roulant de Philippe Cardoso innove aussi par ses dimensions et sa manipulation. Élaborer autour d’une base gyroscopique, le Gus est facile à manœuvrer et ses dimensions font qu’il peut passer dans des encadrements de porte standards.

Le Gus est moins stigmatisant. Il est compact, ne fait que 63 cm de large. Il a besoin de 93 cm de diamètre pour un demi-tour. La béquille anti-bascule se déclenche automatiquement si besoin.

« Notre philosophie était aussi de limiter les phases de transfert. Après s’être installé sur le Gus à la sortie du lit, pas besoin de se transférer sur une chaise au moment du petit-déjeuner. Beaucoup d’éléments sont démontables et notre fauteuil passe sous la table », pointe Philippe Cardoso.

Des prix et des améliorations

Primé, entre autres, au salon Silver Eco à Cannes en 2023, au salon Made in 92 cette année, à Puteaux, le Gus a déjà séduit des clients dans toute la France et même en Europe (Espagne et Irlande).

Grâce aux retours de ces utilisateurs, l’entreprise GusNGo continue d’innover en personnalisant son fauteuil. Mais ausssi en développant d’autres produits afin de prendre en compte leur usage au quotidien.

Pour une personne qui n’a plus qu’une main, on peut faire un repose-moignon. On peut aussi adapter les commandes du guidon pour renforcer un côté pour les personnes hémiplégiques. On travaille sur une plateforme qui permettra de mettre le Gus dans le coffre facilement.

L’installation d’une poignée à l’arrière du fauteuil doit permettre à des ambulanciers, des sapeurs-pompiers ou d’autres services de secours d’utiliser le Gus dans leurs interventions.

Un produit français à 80 %

L’entreprise doit sa réactivité à sa maîtrise de la production de son fauteuil gyroscopique : « 80 % des pièces sont françaises, 60 % sont même originaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Quant au montage, il est réalisé à 100 % dans nos locaux de Vallon-en-Sully. On a été démarché par quelqu’un qui nous a proposé : “moi, je peux vous le produire pour trois fois moins qu’aujourd’hui !” Cela sous-entend qu’il le fera fabriquer en Chine et pour nous, cela n’a aucun sens. Ce n’est pas dans nos valeurs », insiste Philippe Cardoso.

Le Gus est aussi éligible aux aides. Son coût est pris en charge à 75 % par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Pour les personnes à faibles revenus, le fonds de compensation de la MDPH apporte une aide supplémentaire.

Florence Farina

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