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Les passants étaient forcés à retirer de l'argent à un distributeur, à Clermont-Ferrand : un SDF condamné

Le prévenu, un SDF de 47 ans, a admis avoir pratiqué "une manche agressive". Pour la justice, il s’agit ni plus ni moins de faits d’extorsion. Des vols avec menaces commis dans la rue, à l’encontre de trois jeunes hommes, en février et avril 2024, dans le centre-ville de Clermont-Ferrand.Le mode opératoire était toujours le même. La nuit, le quadragénaire engageait la conversation avec des passants cheminant seuls dans la rue, de façon insistante. Puis il leur intimait de retirer de l’argent à un distributeur automatique de billets, à son profit, sous peine de les frapper ou de sortir une arme.

"Je suis toxico, je suis armé et déterminé", a-t-il sommé face à l’un deux. "Il a agrippé mon client par le bras, de manière brutale et menaçante", rapporte Me Naïma Chabane, avocate de l’une des victimes. Le jeune homme a ensuite été contraint de remettre 680 euros."Il est étudiant boursier et a très peu d’argent", poursuit son avocate. "À la suite de cette histoire, il a rencontré des difficultés pour finir le mois. Aujourd’hui, il est encore traumatisé. Il a vraiment eu peur pour sa vie." Les deux autres victimes ont dû retirer respectivement 50 et 200 euros.

Une série de faits "inquiétantes"

Immobile dans le box, leur agresseur affirme qu’il les a choisis au hasard dans la rue. "Pour quelle raison faisiez-vous ça ?", cherche à comprendre Stéphane Descorciers, le président de l’audience. "Parce que j’étais dehors", se désole-t-il. "Avec l’argent, j’ai pu dormir à l’hôtel, m’acheter des vêtements."Quelques jours après ces faits, il était interpellé pour d’autres vols avec violences qui lui ont valu un an de prison. "Cette répétition est très inquiétante", s’alarme Fabienne Cancelier au parquet.

"Les victimes n’avaient pas d’autres choix que de s’exécuter. Ces faits sont susceptibles de créer chez elles un grave traumatisme."

Elle demande 30 mois de prison dont 12 assortis d’un sursis probatoire de trois ans, avec maintien en détention.L’expert psychiatre qui a examiné le SDF fait état des troubles schizophréniques, d’un risque "très fort" de récidive. Mais aussi d’une altération du discernement au moment des faits. Ce que ne manque pas de relever Me Nathalie Bernard, en défense."Certes, les faits sont graves mais au niveau pénal, vous avez cette altération qui peut diviser la peine de moitié", soutient-elle. Le conseil demande aussi une confusion des peines avec son précédent jugement. Le tribunal l’accorde.Abdelkader Rezali est condamné à 18 mois de prison dont six assortis d’un sursis probatoire de deux ans, avec maintien en détention.

Olivier Choruszko

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