Dix ans d’écriture pour une vie de cinéma
A l’occasion de la sortie de son livre, Claude Miller, une vie de films , Olivier Curchod a pris part à une rencontre-dédicace, samedi, à la médiathèque - troisième lieu, en la présence essentielle d’Annie Miller
Olivier Curchod est docteur en études cinématographiques, enseignant en cinéma à l’Université de Paris 3 et professeur agrégé de lettres classiques en classes préparatoires. Il est également collaborateur de la revue Positif, une des plus anciennes revues mensuelles de cinéma.
Après avoir consacré une grande partie de sa vie à l’étude de l’œuvre de Jean Renoir, avec plusieurs livres à la clé, il vient de passer plus de dix ans à écrire un documentaire amical sur Claude Miller et sa vie de films.
Une rencontre qui change une vieOlivier Curchod a découvert le cinéaste à la sortie de La Meilleure façon de marcher , en 1976, en pleine adolescence. Tombé amoureux de ce premier film, il a suivi les autres productions avec assiduité, même si Claude Miller n’était pas encore connu.
Il l’a rencontré quelques années plus tard, en 1985, lors de son service militaire en Allemagne. Responsable d’un ciné-club militaire, il avait organisé une « rétrospective Claude Miller » et l’avait invité à venir, avec son épouse Annie, à Berlin Ouest. Cette visite a déclenché une amitié de 27 ans, pendant lesquels chaque nouveau film donnait lieu à une interview et motivait le désir d’écrire un livre.
La mort de Claude Miller en 2012 a été perçue comme un déclic par Olivier Curchod, qui s’est dit « Je me dois maintenant d’écrire le livre que je lui avais promis ».
S’en sont suivies dix années d’un énorme travail d’historien cinéphile, de recherches, d’écoutes, de visionnages, de lectures, d’interviews et d’écriture.
Bourré de détails et d’anecdotes sur les tournages, son livre de 544 pages dresse une biographie du travail du cinéaste, comme une visite guidée ou un documentaire amical dépassant leurs 20 ans de différence d’âge. « J’ai raconté sa vie à travers ses films, comme un roman avec le principe de faire comme si j’avais participé à la fabrication de chacun de ses films, alors que je ne l’ai jamais vu travailler », explique Olivier Curchod. « Depuis l’âge de 3 ans et jusqu’à sa mort, Claude n’a pensé qu’au cinéma, et il n’a fait que ça toute sa vie ».