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Cet établissement scolaire de Haute-Loire a interdit les téléphones portables aux collégiens depuis la rentrée

"Il y avait une vraie problématique liée à l’utilisation du téléphone portable. " Ce constat est posé par David Crespy, directeur du collège-lycée Saint-Julien de Brioude. Il justifie à lui seul l’interdiction d’utilisation du téléphone portable pendant le temps scolaire pour les 370 collégiens de l’établissement. Comme c’est le cas dans 199 autres collèges volontaires pour expérimenter la " pause numérique " à la rentrée 2024.

" On a dû faire face à de multiples incivilités, insultes et même règlements de comptes. Des faits prenant racine le plus souvent sur les réseaux sociaux, en dehors du collège "

détaille Emmanuelle Chaumet, responsable de la vie scolaire à Saint-Julien. L’utilisation du téléphone est même interdite depuis une loi de 2018, les élèves étant juste autorisés à conserver leur portable sur eux.

Les portables dans une boîte

À Saint-Julien, les téléphones des collégiens doivent être éteints et rangés dès qu’ils franchissent les grilles de l’établissement. Quand ils rentrent dans la salle de cours, ils les déposent dans une boîte collective prévue à cet effet. De quoi faire rimer téléphone rangé avec climat apaisé. C’est en tout cas le sentiment de la responsable de la vie scolaire : 

" Quand on retrouve les élèves le lundi matin, on sent un regain de sérénité dans l’établissement. "

 En particulier dans la cour de récréation : " On voit moins les élèves se planquer dans les toilettes pour utiliser leurs téléphones. "Une boîte est à disposition des élèves dans chaque salle de cours (photo JV)

Enseignants et élèves plutôt satisfaits

Une interdiction plutôt bien perçue par les enseignants et surtout par les élèves. Ils ont vite pris le pli de ce nouveau mode de fonctionnement :

" Ça ne change pas grand-chose pour moi. Maintenant, je préfère laisser mon portable chez moi vu qu’il est de toute façon interdit au collège "

Même sentiment pour sa camarade Ninon, elle aussi en classe de 3e : " C’est plutôt bien organisé. En tant qu’externe, on peut le récupérer quand on rentre chez nous pour la coupure à midi. En fin de journée, on nous le redonne un peu avant la fin des cours. " L’interdiction englobe aussi, outre le téléphone portable, d’autres outils numérique comme les tablettes ou les montres connectées.

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Pas d'impact sur l'apprentissage

Peut-être au détriment d’une certaine forme de pédagogie d’apprentissage. Un argument battu en brèche par Nathalie Lescop, responsable pédagogique au sein de l’établissement. " De toute manière, il n’a jamais été question d’utiliser le portable comme support d’apprentissage. Les élèves ont accès à des outils numériques dans l’établissement mais évidemment pas aux réseaux sociaux.

Une relation de confiance

"Que se passe-t-il si jamais un élève transgresse, par tel ou tel moyen, cette interdiction ? " Si on surprend un élève avec un téléphone récupéré dans une boîte, on garde le téléphone jusqu’à ce que les parents viennent le récupérer. Après, il y a une sanction ", précise Emmanuelle Chaumet. Même si elle veut toujours privilégier une logique de confiance vis-à-vis des élèves.

" On ne vérifie pas sur le coup s’ils ont bien déposé leur téléphone. On leur fait confiance. Ils savent ce qu’ils ont à faire. En tout cas, ils connaissent les risques en cas de manquement… " 

L’interdiction est totale ou presque car il y a des exceptions. C’est le cas pour les élèves diabétiques qui ont une application sur leur téléphone en lien avec leur pathologie. Il est aussi possible de l’utiliser en cas d’appel urgent, une situation qui se gère avec la vie scolaire. La généralisation de l’interdiction à l’ensemble des collèges est prévue pour le 1er janvier 2025. 

Le rituel est immuable. Tous les matins, à 8 heures, les élèves doivent se séparer de leur précieux outil de communication. " Au collège, on a 13 classes, il y a une boîte par salle où les élèves déposent leur téléphone et on passe récupérer chaque boîte entre 8 heures et 8 h 15 ", explique Emmanuelle Chaumet, responsable de la vie scolaire.

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Une boîte par salle

Elles sont entreposées à la vie scolaire : " Si un élève est externe où s’il est malade, c’est plus simple pour le récupérer. Laisser les boîtes dans les salles de classe, ce n’était pas gérable " Un peu avant 17 heures, une équipe de la vie scolaire se charge de dispatcher chaque boîte dans chaque salle pour la restitution :

" Il y a eu un conseil pédagogique avec l’équipe enseignante pour discuter de ce projet compte tenu du fait que cela perturbe un peu les débuts et fins de cours. L’idée a été globalement bien accueillie "

confie la responsable de la vie scolaire. " Ça se fait de manière très naturelle. Les enseignants comprennent et apprécient cette méthode ", appuie Nathalie Lescop, la responsable pédagogique. Les téléphones sont étiquetés pour éviter les confusions.Les portables sont stockés dans des boîtes dans les bureaux de la vie scolaire de l'établissement (photo JV)

Sécurité renforcée

L’établissement a opté pour des boîtes plutôt que des casiers individuels dans la cour de récréation, comme cela peut se faire dans d’autres établissements. Pour une plus grande sécurité selon David Crespy, directeur du collège-lycée Saint-Julien :

" On a voulu gérer nous-mêmes le dépôt du téléphone pour éviter des problèmes de vol et surtout de détérioration. Un téléphone qui tombe d’un casier, ça peut arriver. "

La prohibition de l’usage du téléphone s’étend aussi aux lycéens qui n’ont pas le droit de l’utiliser dans l’espace restauration. " C’est avant tout un lieu de convivialité et d’échange, donc pas de téléphone ", estime Emmanuelle Chaumet.

 

Jérémy Virot

L'application Tenten.C’est un outil très prisé des collégiens et en même temps, le cauchemar des enseignants. L’application Ten Ten permet d’utiliser un téléphone en mode " talkie-walkie ", même quand celui-ci est verrouillé ou en silencieux. Elle était utilisée au collège en classe ou en étude. Des professeurs ont fait remonté le problème " C’est ce qui nous a décidés, en mai dernier, à franchir le pas vers une interdiction totale, ce n’était plus possible ", explique Emmanuelle Chaumet, la responsable de la vie scolaire.

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