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Une urgence avant tout "sanitaire" : les éleveurs ovins et bovins de Haute-Loire reçus à la préfecture

Une soixantaine d’éleveurs ovins et bovins se sont donné rendez-vous, hier matin, devant la préfecture. Depuis plusieurs mois, la fièvre catarrhale ovine décime les cheptels du pays et la Haute-Loire n’y échappe pas. Depuis le 1er juillet, 8.000 brebis sont mortes dans le département. Et 460 bovins. Les éleveurs réclament aujourd’hui le soutien de l’État pour sortir de cette crise. Ils ont été reçus pendant plus d’une heure par Benoît de Lagarde, directeur de cabinet du préfet.

Les éleveurs invités à vacciner leurs troupeaux

« Les 75 millions d’euros promis par le Premier ministre ne concernent que la fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO 3). Ici, en Haute-Loire, c’est la FCO 8 qui a fait des ravages. Nous ne sommes donc pas concernés par ce plan d’urgence », explique Nicolas Merle, président de la FDSEA 43.

C’est un sentiment d’abandon qui prédomine alors chez les éleveurs. Une sensation exprimée par la présence d’une cinquantaine de panneaux communaux sur les grilles de la préfecture ainsi que le déversement de 3,5 tonnes de laine devant le portail. « On se demande pourquoi le ministère de l’Agriculture ne veut pas reconnaître la FCO 8 alors qu’elle a engendré une surmortalité. On espère qu’ils la prendront bientôt en compte et qu’ils nous aideront à sortir de cette crise. » Car, avec des troupeaux qui diminuent, c’est la stabilité financière des exploitations qui vacille. Notamment quand les veaux ne peuvent être vendus à cause de la contamination.« Nous demandons une indemnité ovine à la perte d’environ 300 € par brebis. Entre 10 et 20 % du cheptel départemental a été décimé. La FCO, si elle ne tue pas, peut provoquer l’infertilité. Si rien n’est fait, les conséquences à moyen et long terme peuvent être problématiques pour tout le monde », ajoute Julien Duplomb, producteur laitier et président des Jeunes agriculteurs 43.

Au sortir du rendez-vous en préfecture, les représentants des éleveurs ne sont pas revenus avec des certitudes sur le volet financier. Mais, l’accent a été mis sur la santé des bêtes. « L’urgence est avant tout sanitaire pour protéger les animaux. Il ne faut pas attendre et vacciner le plus possible contre la FCO 3 », indique Anthony Fayolle, secrétaire général de la FDSEA 43.Si les éleveurs attendent trop longtemps, la maladie peut évoluer et résister au vaccin. Il faut donc « être prêt à le faire tant que c’est efficace ». « Il faut distinguer le sanitaire et le commerce. Les vaccins sont disponibles et gratuits (le vaccin contre la FCO 8 est à la charge de l’éleveur, ndlr). Si on a les armes, il ne faut pas hésiter à s’en servir », conclut le secrétaire général. Mais Anthony Fayolle n’oublie pas le volet économique : « Le budget évoqué n’est pas en calage avec les pertes, il va falloir remettre des sous dans la caisse. Nous aurons des réponses dans les prochaines semaines. »

Mais si leurs attentes ne sont pas entendues, les éleveurs n’hésiteront pas : « Si notre mobilisation ne porte pas ses fruits, nous irons plus loin. En attendant, voyons comment cela va avancer », tempère Julien Duplomb.

Nathan Marliac

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