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A Moulins, l'hôtel de ville, en partie inscrit aux Monuments historiques, va retrouver son lustre d'antan

L’hôtel de Ville de Moulins, constitué de deux corps de bâtiments distincts et dont la construction remonte pour l’essentiel aux années 1830, n’avait pas connu de chantier important depuis les années 1980. Hormis le service état civil, situé au rez-de-chaussée, rendu plus accessible en 2021.Le chantier porté par la Ville de Moulins qui vient de démarrer, pour 1,020 millions d’euros, comprend la reprise de la façade principale, la rénovation d’une partie des locaux et de la salle des mariages.

Economies d'énergie

« Il n’était pas possible de tout rénover d’un coup, au vu des montants à engager », précisent la maire-adjointe à l’urbanisme Dominique Legrand et le directeur des bâtiments, Igor Milavaud. « En dehors de travaux de conservation des locaux, nous remettons en l’état du XIXe siècle une bonne partie des 150 fenêtres. Cette meilleure isolation vise aussi à faire des économies d’énergie et à améliorer le confort du personne », souligne Dominique Legrand.

 

L'hôtel de ville partiellement inscrit

Les colonnes de la façade, en grès de Coulandon, sont abîmées. Photos Séverine TREMODEUXLes travaux sont menés sur les prescriptions de la Drac, avec un architecte du patrimoine, le Moulinois Timothée Gaudron, de la Fabrique d’architecture.L’hôtel de ville est inscrit partiellement au titre des monuments historiques depuis 1987. Sont protégées, les façades, toitures, galeries à arcades sur la cour?; la bibliothèque avec ses boiseries au premier étage (actuelle salle du conseil municipal)?; la grande salle d’apparat avec son décor au premier étage : ces deux salles ne seront pas rénovées dans cette tranche de travaux.L’escalier principal qui mène à la salle des mariages est rénové : les marches en pierre noire de Volvic seront rénovées et mises en valeur, et le tapis sera changé pour du beige. Aux murs, une tapisserie claire va remplacer le tissu. Sol, plafond, tout sera changé. Les luminaires Pouenat (actuellement verts) seront repeints et les ampoules remplacées par des led.

En chiffres. 1,020 million € : Le coût des travaux, financés par l’État, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Conseil départemental et grâce à du mécénat, à hauteur de 790.000 €.230.000 € : Ce qui reste à la charge de la ville.150 : le nombre de fenêtres de l’hôtel de ville, dont un certain nombre sont d’origine. 

La salle des mariages accessible en avril 2025

La salle des mariages, vidée, juste avant le chantier, qui démarre la semaine prochaine. Des panneaux présentent le futur look de la salle. Photos Séverine TREMODEUX

Dès avril 2025, la salle des mariages arborera un nouveau look, dans différents tons de beige, du plus clair, avec un blanc crème pour les boiseries, à un beige terreux, pour certains éléments de décor. Le parquet sera vitrifié. Les travaux démarrent juste : « L’idée est de garder un cachet ancien tout en faisant moderne ». Les deux portes du fond seront dissimulées, des miroirs seront installés dans chaque niche. Aux murs, les appliques, signées Pouenat, seront conservées mais repeintes. Deux grands lustres seront ajoutés. La corniche est rénovée. La table et les fauteuils en bois, qui portent le sigle de la ville, sont conservés et seront restaurés. Des bancs seront fabriqués sur mesure pour compléter le mobilier.

Une partie des bureaux font peau neuve

Les bureaux, aux premier et deuxième étages (bureau des adjoints, service communication…), dont la rénovation a débuté en juin 2024, seront achevés en juin 2025 : ils concernent l’entretien des menuiseries, l’isolation thermique, la peinture des murs et le revêtement des sols, l’installation d’un nouvel éclairage. Ce chantier, sur site occupé, doit prendre en compte certaines contraintes, comme l’organisation des conseils municipaux qui doivent rester accessibles au public.Un nouveau tapis sera par ailleurs posé dans l’escalier d’honneur, qui mène à la salle d’apparat (où se tiennent les bureaux de vote). Pendant les travaux, les mariages y ont lieu provisoirement. La cuisine attenante, actuellement dans un style très seventies, est, elle, entièrement reprise.

La façade principale également rénovée

Enfin, la façade principale sera restaurée d’avril à juin 2025 : nettoyage, remplacement des pierres de taille en grès de Coulandon altérées, remplacement et/ou restauration des menuiseries, réfection des étanchéités des balcons et entablements des corniches.Certaines pierres des colonnes, en pied de façades, montrent des signes importants de desquamation, les traces verdâtres sur les corniches résultent de la stagnation et l’écoulement des eaux de pluie.Près d’une dizaine d’entreprises, essentiellement locales, sont mobilisées sur le chantier, Bonglet, Riotte, LBA Tonnerre, Lepage, Thevenet, Dagois et Ceme.D’autres salles, comme le salon d’honneur, devraient être rénovées lors d’une prochaine tranche de travaux, qui reste à programmer.

 Ariane Bouhours

 Comment est né l’hôtel de ville?actuel ?En 1821, le maire M. de Champflour demande le remplacement des immeubles existants (dont l’hôtel de Maltaverne) par un hôtel de ville fonctionnel.L’architecte départemental François Agnéty réalise les plans dans l’esprit des villas Renaissance de l’architecte italien Palladio. Il conçoit, dans un style néo-classique, deux corps de bâtiments asymétriques organisés autour d’une cour créant deux passages : l’un pour l’ouverture de l’hôtel de ville sur le centre historique?; l’autre pour la bibliothèque donnant sur la rue Voltaire dans laxe de la nouvelle place Marx-Dornoy.Cette place a été créée à l’emplacement de l’ancienne église Saint-Pierre des Ménestreaux, détruite sous la Révolution.L'ancienne bibliothèque, aménagée dans un style XVIIIe, est aujourd'hui la salle du conseil municipal. Photo Corentin GaraultLa bibliothèque, devenue salle du conseil municipalLa bibliothèque, héritière des traditionnelles bibliothèques du XVIIIe siècle, pouvait accueillir 25.000 volumes en provenance des séquestres révolutionnaires dans les grandes armoires tout autour de la salle.L’ouverture de la nouvelle médiathèque, en 1976, place Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, a permis de libérer cet espace pour y aménager l’actuelle salle du conseil municipal.La façade monumentale s’ouvre sur l’ancienne place du marché aux vaches. Elle est rythmée par un jeu de colonnes en grès délimitant les travées pour le passage. La verticalité de la façade est interrompue par un entablement décoré de triglyphes et se poursuit par les colonnes du premier niveau, entre lesquelles s’ouvrent de larges baies prolongées par des balcons à balustres. Cet enchaînement de lignes verticales et horizontales contribue à l’équilibre de l’ensemble. Source : Service du patrimoine de Moulins Communauté. 

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