A Brioude, de nouveaux aménagements pour faire cohabiter piétons, vélos et voitures

« Heureux celui qui sait prendre son temps pour aller plus vite ! » Ce proverbe inuit pourrait être le leitmotiv de la Ville de Brioude dans le cadre de l’élaboration de son Plan vélo. Pour améliorer la circulation et la cohabitation de tous les usagers de la route, la Ville a choisi la concertation et opté pour le pragmatisme.

Des besoins, des attentes... 

Dans un premier temps, en 2022, une enquête a d’abord permis de mieux connaître les habitudes de déplacement des Brivadois, de cibler leurs besoins et attentes. Au temps de l’analyse a suivi celui des travaux pratiques. Des ateliers participatifs ont permis aux Brivadois de partager leurs idées et à la Ville de Brioude, épaulée dans la réalisation de ce plan par le cabinet Immergis, de dégager les priorités. 

Et les premières réalisations « concrètes » sont apparues en ville cet été. Elles n’ont pas pu échapper aux Brivadois. Sur plusieurs axes des pictogrammes ont été dessinés, rappelant l’importance du partage de la chaussée et légitimant la présence du vélo.

« C’est une manière de sensibiliser les automobilistes. Cela fait partie du processus de prise de conscience. Ce jalonnement, c’est une action simple, rapide à mettre en place et il faut bien le dire, peu onéreuse. »

De nouvelles étapes sont prévues en cette fin d’année : la création d’un chaussidou route du Pont-de-Bois et prochainement d’une zone de rencontre en hypercentre-ville.. Sans oublier, les pistes bi directionnelles qui sont prévues sur les boulevards actuellement en travaux. Et parce qu’il est aussi important de pouvoir garer son vélo de façon sécurisé, quarante-deux arceaux seront déployés progressivement dans la ville et viendront remplacer les désuets pince-roues. 

Le jalonnement

Le marquage au sol, réalisé avant l’été, a eu le mérite de donner une place au vélo sur la chaussée et de rappeler à tous que la route se partage ! Les pictogrammes ont été peints avenues d’Auvergne, Léon-Blum, du Velay, de Lamothe, boulevard Desaix, rues Vincent-Chazelet et des Vignes ainsi que sur certains ronds-points. Dans les jours à venir, de nouveaux axes vont être ainsi jalonnés : l’avenue Edouard-Herriot, le début de la rue de la Chaunière et la rue de la Borie Darles. « Nous aurons ainsi matérialisé un circuit sécurisé autour des écoles où, il est vrai, que l’on voit de plus en plus de parents et enfants à vélo », note l’ajointe en charge des affaires sociales, Marie-Christine Eyraud. Avenue d’Auvergne, le tracage de la bande destinée aux piétons et aux vélos a été refait. Et les « stop » destinés aux cyclistes ont disparu.  

Le chaussidou 

Un chaussidou va faire son apparition sur la petite route qui mène au Pont-de-Bois. Késako ? Sur la chaussée, trois bandes seront matérialisées : les voitures seront invitées à rouler sur la bande centrale de part et d’autres de laquelle se trouveront deux voies réservées aux vélos et aux piétons. Si cet aménagement peut paraitre un peu compliqué de prime abord, il est pourtant simple d’usage et en fait relativement logique : « S’il y a un vélo, on se cale derrière et on attend de pouvoir le doubler », résume l’élue.Plan vélo mise en place Chaussidou route du Pont de Bois 

La zone de rencontre

Si beau, le centre-ville historique est un casse-tête en termes de mobilité. Chacun doit pourtant y trouver sa place. Et ce en toute sécurité. Si le cœur de la cité Saint-Julien est pour l’instant très roulant, pas question pour les élus de le rendre complètement piéton. Le choix s’est donc porté sur la matérialisation de ce qu’on appelle une zone de rencontre.

« L’idée est vraiment d’apaiser la cohabitation de tous dans ce centre-ville pour l’instant très roulant. Il n’est pas question de dresser les usagers les uns contre les autres mais bien au contraire d’améliorer et faciliter le bien vivre ensemble. » 

À l’intérieur de celle-ci, le piéton est prioritaire sur la chaussée. Viennent ensuite les cyclistes puis les véhicules à moteur (y compris les trottinettes électriques). « La vitesse sera limitée à 20 km/h au lieu de 30 km/h en ce moment », ajoute Marie-Christine Eyraud. Chaque entrée de cette zone sera indiquée par un totem, sur lequel figureront les explications pédagogiques. 

Mathilde Fontès