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Des champignons à foison à la foire de Saint-Bonnet-le-Froid

Avec une météo idéale, l’événement a une nouvelle fois conquis les foules et permis à de nombreux visiteurs de faire le plein de bolets pour l’année. Côté marchandises, si les cèpes secs ont été moins présents que d’habitude, à l’inverse, les champignons frais débordaient des étals grâce à des conditions météo optimales.

Des champignons en nombre, un soleil resplendissant et des températures printanières. Toutes les conditions étaient réunies pour que la foire de Saint-Bonnet-le-Froid se passe dans les meilleures conditions, ce week-end. Plus grand rendez-vous des amateurs de champignons dans le département, l’événement a tenu toutes ses promesses avec des vendeurs en nombre et des acheteurs présents dès le lever du jour, samedi. Les premiers rayons de soleil avaient à peine illuminé le ciel altiligérien que la foire battait déjà son plein, place de l’Église. Certains acheteurs s’étaient levés aux aurores pour être sûrs de ne pas manquer de cèpes secs, les stars de l’événement.

Du frais vendu en grande quantitéAvec des milliers d’espèces différentes, pas facile de s’y retrouver. Pour aider le public, les mycologues ont présenté une exposition regroupant de nombreuses espèces de champignons pour ne plus se tromper.

Résultat, la vente n’a pas duré bien longtemps : à 8 heures, Marie et Blandine n’avaient déjà plus rien à proposer. Leurs 8 kilos de cèpes secs n’ont pas résisté à l’appétit des acheteurs. Quoique la mère et la fille, deux habituées, ont presque trouvé le temps long. « Normalement, on termine plus tôt. Cette année, il y a peut-être un peu moins d’acheteurs que d’habitude », observait Blandine. Pour voir les clients, il fallait attendre l’arrivée des particuliers. À mesure que le mercure grimpait, les allées de la foire se remplissaient et devenaient bien étroites. Avec des températures rarement connues en cette période automnale à Saint-Bonnet-le-Froid, qui ce week-end portait bien mal son nom, les acheteurs se faisaient plus nombreux. C’est le cas de Christophe, Annick et Gérard. Les trois cousins ont leurs habitudes dans la commune et profitaient de ce moment pour se réunir tout en faisant leur réserve de l’année.

Des prix similaires à ceux de l’année dernièreComme tous les ans, le menu proposé par la foire a conquis les foules. Dans la salle, les chaises étaient toutes prises d’assaut.

Les mains pleines de champignons, ils ne sont pas aussi regardants sur les prix que les grossistes. « On a nos habitudes avec certains vendeurs. Et sinon, on achète au coup de cœur en discutant avec les marchands. C’est ce qui fait le charme de cette foire », confiait Christophe. Malgré des produits proposés en abondance, comme du reste ils l’étaient dans les forêts depuis plusieurs semaines, les ventes se négociaient à des prix similaires à l’an passé. Entre 80 et 90 euros le kilo, pour les cèpes secs de moyenne qualité, et aux alentours de 100 euros pour les meilleurs. Des prix qui n’ont donc pas baissé malgré une bonne récolte. L’explication résiderait dans le fait que les cèpes secs ne sont pas particulièrement nombreux cette année. C’est l’avis de Denis, vendeur originaire de Pinols. « Le marché des cèpes frais a été très intéressant : entre 12 et 14 euros le kilo. Tant que les prix étaient bons, les gens ont vendu du frais et n’ont fait du sec qu’après ». Une tendance visible dans les allées où le résultat des cueillettes laissé frais était bien représenté. Girolles, pieds de moutons, chanterelles grises avaient envahi les étals.

Conséquence : les vendeurs ont baissé les prix. « Pour les chanterelles grises, l’année dernière on était à 18 euros le kilo ; là on est à 12. Et c’est pareil pour tous les champignons frais », constatait Pascal, collecteur à La Chaise-Dieu. Le cèpe sec restait cependant le plus recherché et les grossistes ont eu du mal à mettre la main dessus. Les acheteurs de la Maison Feste en ont fait les frais. Venus d’Avignon avec l’espoir de repartir avec 8 kilos, ils ont eu bien du mal à atteindre leur objectif. À 9 heures, samedi, ils n’en étaient qu’à la moitié. « Il y a beaucoup de ventes au détail et il fait beau, donc les gens ne sont pas pressés de faire des affaires », notait l’acheteur entre deux coups d’œil vers de potentiels sachets à acheter.Si le champignon était bien évidemment la star de la foire de Saint-Bonnet-le-Froid, les visiteurs ont pu garnir leur placard de fruits. De nombreux vendeurs de châtaignes, de noix, de pommes et autres avaient fait le déplacement ce week-end. Et comme leurs homologues marchands de champignons, ils n’ont eu aucun mal à écouler leurs stocks, avec un public au rendez-vous.

Alors, dès que quelqu’un proposait des cèpes secs à des prix abordables, ils partaient comme des petits pains. Pierre et Élisabeth pouvaient en témoigner. Arrivés à Saint-Bonnet-le-Froid avec 2 kilos de denrées, on ne les a pas laissés souffler. « Tout est parti en 10 minutes, s’exclamait Élisabeth. On ne s’y attendait pas. Je n’ai même pas eu le temps de vider mon sac et faire des sachets de 200 grammes que tout est parti », racontait encore la retraitée tout en faisant son retour de la foire après un repos forcé, mais bien mérité. « Cela faisait deux ans que l’on n’en trouvait plus. » Une mésaventure qui n’est plus qu’un mauvais souvenir avec une année 2024 au beau fixe pour les amateurs de champignons.

Guillaume Chorin

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