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Surfcasting : La flottaison, comment l’exploiter au mieux

Le but fondamental du pêcheur en surfcasting est de présenter un appât d’une façon aussi naturelle que possible aux yeux du poisson. L’utilisation de systèmes flottants permet de frôler la perfection, à condition cependant d’en comprendre les règles

Sommaire :

L’utilisation de perles flottantes ou de « pop-ups » est devenue aujourd’hui une des composantes essentielles de la stratégie des pêcheurs en surfcasting. Il est même possible de s’aventurer à affirmer que les systèmes flottants sont quasiment indispensables dans un grand nombre de situations. Cela dit, il ne suffit pas de placer un gros flotteur au-dessus des appâts pour multiplier les prises. Le problème est plus complexe qu’il n’y paraît, mais néanmoins à la portée de tout un chacun !

Le problème des crabes

L’erreur la plus répandue consiste à considérer les perles flottantes comme de véritables flotteurs. Nombreux sont ceux qui pensent que la fonction primaire des perles flottantes est d’extraire les appâts de l’appétit féroce des crabes. Je me permets d’ouvrir une parenthèse concernant les crabes. Lorsqu’ils sont actifs, il est impossible d’envisager la prise de poissons. La raison est somme toute assez compréhensible : les daurades et les bars, pour ne citer qu’eux, chassent les crabes ! Lorsque ces derniers sont hors du sable, cela signifie, bien évidemment, qu’ils ne présentent aucun risque, autrement dit que les prédateurs sont absents. Utiliser les perles flottantes pour éviter les crabes est donc un non-sens, mieux vaut retirer les lignes et attendre que la mer évolue. J’ajoute également que les crabes de sable (dotés de pattes palmées) savent très bien nager pour aller cueillir un appât suspendu. Une fois arrimé à l’esche, le crabe fait son œuvre ! Oubliez donc l’idée de réduire la perle flottante à cette voie sans issue, elle a bien mieux à faire… [caption id="attachment_191014" align="aligncenter" width="500"] Avec un hameçon et un bas de ligne, ce ver ne sera jamais aussi naturel qu’on le souhaite, à moins que… © DR[/caption]

Le comportement de l’appât

La perle flottante a pour vocation d’améliorer le comportement de l’appât. Revenons à présent aux bases de la présentation en surfcasting. Cette notion de présentation englobe une multitude de points précis qui doivent, une fois ajustés, donner à l’appât une attitude quasi identique à celle d’un aliment naturel. Pour optimiser la présentation, il est important de tenir compte de deux choses : l’appât et son environnement. Le but est de comprendre l’interaction qui existe entre les deux. 1. L’appât : il est défini par une densité ainsi que par un volume. Un morceau de chair de poisson est plus dense qu’un chapelet de gravettes. Une seiche entière est plus volumineuse qu’une languette de blanc de seiche. Dans un environnement naturel, un aliment se comporte d’une certaine façon, laquelle est intimement liée à la nature de cet environnement. Pour être clair, disons qu’un ver très léger peut être pratiquement immobile dans une eau morte alors qu’il serait promené sans cesse par les vagues. Chaque situation est donc différente et appelle à des réglages différents. Pour le poisson, le comportement de l’appât est une donnée fondamentale. Prenons un exemple tout simple : imaginez-vous en train de vous promener à proximité d’arbres en automne. Deux cas sont possibles. Dans le premier, le vent est inexistant, dans le second, il souffle fortement. À présent que le tableau est décrit, réfléchissez à ce que serait votre réaction si vous constatiez les choses suivantes : si les feuilles volaient devant vous le jour où le vent ne souffle pas… et si elles restaient collées au sol le jour de grand vent, que penseriez-vous ? Pour le poisson, votre appât ne réagit pas au vent, mais au courant. Le principe est le même, un appât trop immobile est douteux, de même qu’un appât trop mobile. Il faut donc trouver la bonne adéquation entre l’appât et son environnement. 2. L’environnement : l’état de la mer est déterminant pour l’utilisation des perles flottantes. Sur une échelle de 1 à 10 qualifiant le niveau d’agitation de l’eau (1 étant une mer morte, 10 une mer en furie), les perles sont essentiellement efficaces sur une plage de 1 à 5. Au delà, la puissance des vagues ou des courants est amplement suffisante pour faire vivre les appâts sans l’aide de systèmes de flottaison. Ce qu’il faut comprendre, c’est l’interaction entre l’état des eaux et la densité de l’appât. Plus la mer est calme, plus l’appât a du mal à se comporter correctement. Précisons que la mer n’est jamais totalement « morte ». Qu’un appât soit totalement immobile au fond est rare. Le poisson a plus l’habitude de voir sa nourriture bouger que de la voir totalement inerte. Il est donc temps d’aborder ce qui fait toute la différence entre un aliment naturel et un appât : la ligne et l’hameçon. Le nylon et, pire encore, le fluorocarbone (plus dense que le nylon) sont selon l’expression confirmée : comme un fil à la patte. Ils ajoutent une densité supplémentaire aux appâts légers, laquelle s’ajoute à celle de l’hameçon. Au final, toutes les pêches fines en eaux calmes sont techniquement plus difficiles à maîtriser pour le pêcheur. Il faut impérativement compenser ce surpoids pour éliminer toute suspicion de la part du poisson. [caption id="attachment_191013" align="aligncenter" width="500"] Perles, pop-ups, billes de polystyrène permettent de gérer avec une grande précision la flottaison des esches. © DR[/caption]

L’intelligence animale

Un poisson réagit différemment vis-à-vis de l’appât selon que la mer est agitée ou non. La visibilité et surtout les circonstances jouent un rôle capital. En d’autres termes, l’agressivité de l’animal n’est pas systématique et reste liée à certaines conditions bien particulières. Plus la mer est calme, moins il est agressif (sauf dans le cas d’une concurrence alimentaire, voir l’encadré page précédente). Quand rien ne l’en empêcher le poisson prend tout son temps. Si l’eau ne bouge pas, si les courants sont très faibles ou inexistants, il scrute l’appât, l’observe sous tous les angles. Il peut tenter sa chance, mais prudemment. C’est là que la flottaison entre en ligne de compte, ou plutôt la réduction de la densité. Si un appât semble incohérent au poisson, parce que trop lourd (même de façon extrêmement faible), il se montre plus prudent. Il le déchiquette du bout des dents sans prendre le moindre risque. L’adjonction d’une perle flottante bien calibrée permet de diminuer la densité de l’esche, et de lui rendre un comportement réaliste. Cela conduit à des attaques plus franches, car le poisson doute moins. Inversement, si l’appât est délesté de façon excessive, il flotte trop… et cet excès conduit à la même prudence chez le poisson ! L’animal est capable de faire une distinction très fine entre un appât douteux et ce lui semble un aliment fiable et sans risque. Vous comprenez que cette distinction est la limite exacte entre un poisson pris et un poisson potentiellement manqué… [caption id="attachment_191012" align="aligncenter" width="500"] Les montages avec empiles ou traînards flottants fleurissent dans les boîtes des spécialistes. © DR[/caption]

La bonne utilisation des systèmes flottants

On dispose aujourd’hui de trois systèmes de flottaison différents : les perles en polystyrène expansé, les pop-ups cylindriques en mousse molle et les perles en mousse dure. Peu importe la matière, c’est la capacité de portance qui est capitale ici. Vous devez choisir le système en fonction de l’esche (poids/volume) et des conditions de mer. Dans une eau morte, la portance est prioritaire. Il faut « décoller » les esches, mais sans pour autant les faire remonter vers la surface. Lorsque les courants se forment (avec ou sans la houle), la portance des perles doit diminuer, parfois même jusqu’à disparaître. Pour ce qui est du système à utiliser, le choix est déterminé par le rapport poids/volume de l’appât.
  • Perles en polystyrène : il en existe de toutes les tailles. Elles sont sphériques et très molles. On peut donc les enfiler sur les hameçons sans peine. Ces perles sont idéales pour soulager des petits vers. On peut en placer deux ou trois pour des grosses bouchées.
  • Pop-ups en mousse : les pop-ups sont des cylindres de mousse. On les enfile à l’aiguille sur le bas de ligne. L’avantage est que l’on peut régler la longueur en fonction des besoins. Plus le cylindre est coupé long, plus il est portant. Cela convient bien aux très grosses bouchées de vers, aux filets de poissons et autres esches assez denses.
  • Perles en mousse dure ou flotteurs : pour les gros appâts du style poisson entier ou seiche entière, il faut y aller franchement ! Plus l’appât est lourd, plus il faut le délester. Prenons l’exemple d’une seiche de 100 grammes… Y’a du lourd à porter ! Enfilez dans l’animal un flotteur de 20 grammes de portance (on tient compte de l’os qui fait aussi office de flotteur). Votre seiche paraîtra bien plus naturelle dans les vagues, aussi légère que naturelle !
L’utilisation des systèmes flottants permet d’améliorer considérablement ses résultats, pour peu qu’ils soient correctement employés. En conclusion, je vous invite à profiter de la saison morte pour vous familiariser avec toutes les combinaisons envisageables. Prenez le temps d’une partie de pêche pour tester les différents systèmes, formes et tailles comprises, et avec divers appâts. Recherchez à chaque fois un état de densité neutre, ajustez de manière à ce que vos appâts ne remontent pas vers la surface. Ils doivent être aussi proches que possible de leur densité naturelle. Vous remarquerez que, dans la plupart des cas, on a tendance à exagérer la taille et le volume de la perle ou du pop-up ! [caption id="attachment_191010" align="aligncenter" width="500"] © DR[/caption]

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La concurrence alimentaire

La concurrence alimentaire est une situation qui met en œuvre de nombreux poissons. Même si les eaux sont calmes, la présence de plusieurs individus en quête de nourriture peut les conduire à développer une agressivité liée à la concurrence qu’ils génèrent. Dans ce cas précis, l’agressivité naturelle des animaux suffit à éliminer toute méfiance.

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La couleur des perles

La couleur est une donnée variable. Le blanc est probablement la teinte la plus passe-partout. On peut considérer qu’elle est neutre aux yeux du poisson. Les fluorescents et les tons vifs (rouges, orangés, jaunes) sont assez délicats dans les eaux translucides. On préfère les utiliser dans des eaux teintées, juste pour apporter un signal visuel minimal. Pour les perles phosphorescentes, on retient le même principe pour la turbidité de l’eau. Il faut en effet éviter d’employer les perles phospho de nuit dans des eaux très claires, car elles rendent le poisson méfiant. En revanche, bien chargées dans une eau teintée, elles peuvent faire des merveilles !

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Les courants

La couleur est une donnée variable. Le blanc est probablement la teinte la plus passe-partout. On peut considérer qu’elle est neutre aux yeux du poisson. Les fluorescents et les tons vifs (rouges, orangés, jaunes) sont assez délicats dans les eaux translucides. On préfère les utiliser dans des eaux teintées, juste pour apporter un signal visuel minimal. Pour les perles phosphorescentes, on retient le même principe pour la turbidité de l’eau. Il faut en effet éviter d’employer les perles phospho de nuit dans des eaux très claires, car elles rendent le poisson méfiant. En revanche, bien chargées dans une eau teintée, elles peuvent faire des merveilles !

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