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Mercosur : les députés valident l’opposition du gouvernement au traité de libre-échange

Alors que les agriculteurs poursuivent leur mobilisation dans toute la France, les députés ont voté, ce mardi 26 novembre, contre le traité de libre-échange entre l’UE et des pays du Mercosur, à l’issue d’un débat à l’Assemblée nationale. Il s’agit d’un refus "en l’état" de cet accord considéré comme néfaste à l’agriculture française.

Par 484 voix contre 70, les députés ont approuvé, à travers un vote non contraignant, la position du gouvernement dans ces négociations. Ce résultat est "un mandat démocratique renforçant notre légitimité pour défendre la voix du ’non’ auprès de la Commission et du Conseil européen", avait souligné par avance la ministre déléguée chargée du Commerce extérieur, Sophie Primas.

Une lutte d'influence au sein de l'UE

"Dans les conditions actuelles", ce projet d’accord entre l’UE et des pays du Mercosur ne garantit pas des "conditions de concurrence loyales pour nos agriculteurs", a déclaré avant le vote la ministre de l’Agriculture Annie Genevard. Cependant il serait "irresponsable pour la France de s’opposer par anticipation et par principe à tout accord de libre-échange", a lancé l’ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale.

La France espère rallier d’autres pays européens pour parvenir à une minorité de blocage au sein du Conseil de l’UE, qui rassemble les 27, et dont l’accord est nécessaire une fois les négociations terminées. La France n’est en tout cas plus seule dans son refus : "le Conseil des ministres polonais a décidé de voter contre", s’est félicitée Annie Genevard, une annonce confirmée par Varsovie. Une bonne partie de la gauche et le RN craignent toutefois que cette opposition de l’exécutif au traité, seulement en l’état et pas de manière définitive, ne soit pas suffisante.

Les agriculteurs ont relancé en France leur mobilisation, moins d’un an après une fronde historique, pour protester notamment contre l’accord de libre-échange avec le Mercosur que la Commission européenne, poussée par des pays comme l’Allemagne et l’Espagne, semble déterminée à signer avant la fin de l’année.

A leurs yeux, ce texte entraînerait une concurrence déloyale, avec notamment une déferlante de viande argentine ou brésilienne non soumise aux strictes normes sanitaires et environnementales de l’Union européenne. Le président Emmanuel Macron n’a eu de cesse de marteler, tout au long d’une tournée en Amérique du Sud, qu’il refusait l’accord "en l’état".

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