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Vendée Globe. Charlie Dalin : « J’ai l’impression que nous avons été téléportés dans les mers du Sud !»

En tête du 10e Vendée Globe depuis 7 jours, le skipper de MACIF Santé Prévoyance prévoit de doubler le cap de Bonne Espérance demain, vendredi 29 novembre, à la mi-journée. En 2020, il avait déjà franchi ce premier cap mythique du tour du monde en solitaire avec 300 milles d’avance. Charlie pourrait donc être en passe de faire le doublé cette année, cette fois-ci suivi de très près par ses concurrents.

Le décor change en approche du 40e parallèle. Le ciel devient gris, les températures baissent, l’eau se refroidit, il faut désormais enfiler la polaire et sortir le duvet. Ce matin, Charlie Dalin nous racontait avec une voix claire et reposée : « Aujourd’hui, c’est tout gris, il fait frais, j’ai 17,7° dans la studette. En fait, j’étais tellement habitué au chaud, que j’ai l’impression que la température a baissé rapidement. Dans un mois, du côté du cap Horn, je porterais la même tenue qu’aujourd’hui ! Le froid est venu assez vite et cela change pas mal la façon de vivre. » Voilà donc le skipper de MACIF Santé Prévoyance en approche du cap de Bonne Espérance, paré à vivre un mois dans les mers du Sud. Ces mers sous le 40e parallèle, bien nommées les 40e rugissants, et les 50e hurlants. « Entrer dans les mers du Sud, ce n’est pas rien. Je ne m’en rends encore pas vraiment compte, tellement c’est allé vite. Là, on s’approche des 40e rugissants, et j’ai un peu de mal à réaliser. Nous allons passer un bon mois dedans, ça va être un peu le cœur de la course. » poursuivait-il.

Prudence au cœur de la régate intense

Les températures baissent mais la régate, elle, ne faiblit pas en intensité, bien au contraire. Les vitesses affolantes, la pluie de records sur 24h, le match grandiose qui se déroule en tête de course peuvent parfois faire perdre les pédales alors que la route est encore si longue (encore 18 000 milles à parcourir !). Charlie Dalin l’a bien compris et fait sa course sans se mettre la pression : « La route est encore longue, mais c’est facile de se faire emporter par le mode régate. On a envie de pousser un peu fort, mais une casse peut si vite arriver. J’essaie de ne pas me laisser emporter de manière déraisonnable. La concurrence est rude, ça va vite. Il faut cependant faire les changements de voile rapidement pour ne pas que les autres skippers s’en aperçoivent. Sur mon précédent Vendée Globe, j’avais 300 milles d’avance, ce n’était pas le même jeu. Cette fois-ci, la moindre manœuvre se voit tout de suite, le moindre ralentissement est observé, il ne faut pas perdre de temps. » expliquait le skipper de MACIF Santé Prévoyance ce matin, bien calé sur son siège de veille, pour ne pas subir trop violemment les secousses inhérentes à la vitesse. Et Charlie Dalin ajoute quant à ses conditions de vie très sportives : « On s’habitue au final, je fais des pointes à plus de 30 nœuds, cela ne me fait ni chaud ni froid. Je m’habitue aux hautes vitesses, l’être humain est bien fait. Il s’adapte à ces situations. Je me sens en forme, je n’ai pas de blessures, aucune douleur, je suis parfaitement opérationnel ! ».

Aux portes de l’océan Indien
L’emblématique cap de Bonne Espérance, premier des caps à doubler sur ce tour du monde (voir encadré), ce sera donc pour demain, avec probablement un temps record depuis l’équateur. Il reste moins de 500 milles à Charlie Dalin avant d’entrer dans l’océan Indien. « Pour l’instant, la première partie de l’océan Indien n’a pas l’air trop engagée, alors que la dernière fois, sitôt le cap de Bonne Espérance dépassé, j’avais rencontré 45 nœuds de vent. A priori, nous devrions avoir des conditions plus maniables cette fois-ci. Nous allons devoir slalomer dans les heures qui viennent, faire des empannages sous un anticyclone situé sous l’Afrique du Sud. Il va falloir trouver un couloir de vent pour se faufiler. » expliquait Charlie, visiblement en train d’observer les derniers fichiers météo depuis son poste de veille. Avant de rentrer pour de bon dans ce tunnel des mers du Sud rythmé par les fortes dépressions et les températures glaciales. Le skipper de MACIF Santé Prévoyance va contrôler les points stratégiques de son bateau. « Avant d’entrer dans l’océan Indien, il y a des éléments à contrôler sur le bateau. J’ai une check-list affichée dans le bateau, même un calendrier. J’avoue que je suis un peu en retard sur mes checks au regard des conditions météo qu’on a eu. Je vais aussi récupérer mes vêtements et la nourriture grand froid et les ranger dans la studette. » ajoutait-il avant de replonger dans sa course…

Les mots de la mer de Charlie Dalin
« Nous sommes rentrés dans un couloir de vitesse depuis quelques jours, c’est assez impressionnant. J’apprends encore tous les jours sur le bateau, sur les réglages par rapport aux conditions que nous avons ici. En ce moment, j’ai un ciel gris uniforme, un petit clapot, et un vent rafaleux, qui passe de 22 à 28 nœuds sans prévenir. Je pense doubler Bonne Espérance demain (vendredi 29 novembre) à la mi-journée. Je naviguais en short et torse nu, et désormais je rajoute des couches, les sous couches du haut, puis du bas, et j’ai mis la polaire depuis hier. Je suis encore pieds nus mais je vais ajouter les chaussettes épaisses incessamment sous peu. Le ventilateur était allumé H24 du côté de l’équateur, après je le mettais seulement la journée, et maintenant il ne tourne plus. »

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