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De Sam Altman à Mark Zuckerberg, ces rivaux d'Elon Musk qui craignent d'être pris pour cible

Après avoir investi 200 millions de dollars dans la campagne de Donald Trump, Elon Musk a été nommé par ce dernier ministre de l’Efficacité gouvernementale du futur gouvernement américain. Déjà prompt à s’attaquer à ses rivaux sur la place publique depuis qu’il a acquis le réseau social Twitter, renommé X, avec ses 200 millions de followers, l’excentrique patron de Tesla pourrait bien désormais s’attaquer à eux par le biais de ses nouvelles fonctions. C’est en tout cas ce que craignent certains grands patrons de la tech.

Parmi eux, Sam Altman, le directeur général d’OpenAI. En fin de semaine dernière, Elon Musk a de nouveau demandé à la justice américaine d’empêcher la maison mère de ChatGPT de se transformer en une entreprise entièrement à but lucratif, selon des informations publiées samedi 30 novembre sur le site Internet de la chaîne de télévision américaine CNBC. "Les avocats représentant Musk, sa start-up d’IA xAI, et l’ancien membre du conseil d’administration d’OpenAI, Shivon Zilis, ont déposé vendredi une injonction préliminaire contre OpenAI", selon ces informations. "L’injonction empêcherait également OpenAI d’exiger prétendument de ses investisseurs qu’ils s’abstiennent de financer des concurrents, notamment xAI et d’autres", est-il précisé.

Elon Musk n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’il avait déposé en mars une première plainte contre OpenAI et ses deux fondateurs, Sam Altman et Greg Brockman, qu’il accusait alors de fraude, conspiration et publicité mensongère. Il avait ensuite retiré cette plainte, avant de la relancer, puis de l’élargir "pour inclure des allégations selon lesquelles Microsoft et OpenAI auraient violé les lois antitrust lorsque le créateur de ChatGPT aurait demandé aux investisseurs d’accepter de ne pas investir dans des sociétés concurrentes, y compris la dernière start-up de Musk, xAI", a précisé la chaîne CNBC.

Politique de la terre brûlée

Ce nouveau front judiciaire marque une nouvelle étape dans la querelle judiciaire entre Elon Musk et le PDG d’OpenAI, Sam Altman. Avec une différence de taille, aujourd’hui Elon Musk est le bras droit du président, le "first buddy" de Trump, note The Wall Street Journal. Dans un style très similaire au président élu, Musk a récemment également épinglé sa correspondance personnelle avec Sam Altman à son compte X et lui a donné le surnom de "Swindly Sam" (Sam l’escroc, en français). En outre, le quotidien souligne que l’homme est si proche du président américain que cela met ses rivaux personnels, comme Sam Altman, dans une position peu enviable. "On sait qu’il est PNG", ou persona non grata, a déclaré une personne proche de la famille Trump, parlant d’Altman, rapporte The Wall Street Journal. La nouvelle administration aura ainsi une énorme influence sur la réglementation du secteur naissant de l’IA, y compris sur la société de Musk, xAI.

Les tactiques de terre brûlée de Musk ont suscité des vagues d’inquiétude parmi sa longue liste de rivaux, qui au fil des ans a inclus le cofondateur et philanthrope de Microsoft, Bill Gates, et le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos ou encore Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook. Bill Gates a intégré la liste des ennemis d’Elon Musk lorsqu’il a fait un pari sur les actions de Tesla, assurant qu’un excédent de voitures électriques ferait baisser le prix de l’entreprise automobile. Le patron de Tesla était tellement furieux qu’il a affiché une photo peu flatteuse de Bill Gates sur X à côté d’un émoji d’homme enceinte, en écrivant "au cas où vous auriez besoin de perdre une érection rapidement", raconte The Wall Street Journal. Tandis que le patron de Facebook s’était attiré les foudres du milliardaire lorsque Meta, la maison mère, a lancé l’application Threads, similaire à X.

Ses entreprises favorisées ?

"L’influence de Musk sur le gouvernement fédéral est à la fois extraordinaire, et extraordinairement lucrative", constatait récemment The New York Times. Avec SpaceX, il a accumulé plus de 15 milliards de dollars en contrats fédéraux au cours de la dernière décennie. Tandis que, rien qu’en 2023, Elon Musk a noué "près de 100 contrats différents avec 17 agences fédérales" pour un montant total de "3 milliards de dollars". Dont certaines sont actuellement en train de mener des investigations sur ses entreprises, et pourraient ainsi être empêchées puisque désormais sous le joug du milliardaire.

Toujours selon le Wall Street Journal, les responsables et les conseillers des entreprises automobiles disent suivre de près la manière dont l’administration Trump pourrait favoriser Tesla. Elon Musk a déclaré qu’il appuyait l’annulation du crédit fédéral de 7 500 dollars sur les achats de véhicules électriques, ce qui, selon lui, nuira à Tesla, mais nuira davantage à ses concurrents. D’autres politiques de Donald Trump, comme les tarifs douaniers sur les produits mexicains, pourraient également nuire aux concurrents de Tesla, dont beaucoup fabriquent des voitures au Mexique pour les exporter vers les Etats-Unis. Les dirigeants de Facebook et d’Alphabet (la maison mère de Google) sont préoccupés par le fait qu’Elon Musk pourrait pousser à réglementer leurs entreprises de manière plus agressive, en leur accordant une attention antitrust supplémentaire, ont déclaré certains de leurs proches au quotidien.

D’autant que certains des rivaux de Musk n’ont pas forcément les faveurs de Donald Trump. Le nouveau président a ainsi qualifié Mark Zuckerberg de "Zuckerschmuck" (Zuckerberg l’imbécile, en français) et Facebook d’ennemi du peuple, et a surnommé Jeff Bezos de "Jeff Bozo", dénonçant le monopole d’Amazon.

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