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Michel Barnier "au bord du précipice" : la presse étrangère prédit un "chaos politique"

Une nouvelle fois, les Français sont plongés dans le flou. Une habitude depuis la dissolution de l'Assemblée nationale ordonnée par le président Emmanuel Macron après les élections européennes de juin dernier. Alors que le Premier ministre, Michel Barnier, s'est résolu ce lundi 2 décembre à passer en force, via un 49.3, pour faire adopter son budget de la Sécurité sociale, les députés décideront si son gouvernement passera le cap des trois mois. "Le compte à rebours est lancé pour le gouvernement Barnier", titrent nos confrères belges du Soir. Pour eux, tout dépendra de "l'attitude de l’extrême droite, qui fait monter les ­enchères." Le site américain Politico abonde en ce sens : "Le gouvernement français ne tient qu’à un fil alors que l’extrême droite menace d’appuyer sur la gâchette".

Plus cinglant encore, un éditorial au vitriol du quotidien espagnol El Pais fait référence à un président français "parrainé par Marine Le Pen, cheffe du Rassemblement natonal", parti dont dépend la survie du gouvernement. Malgré les concessions obtenues auprès du Premier ministre, la figure de l'extrême droite votera la motion de censure déposée par la gauche, au risque de "plonger la France dans l'incertitude", toujours selon El Pais. Dans ses pages, y est décrit un Emmanuel Macron "crépusculaire" et "fané depuis les Jeux olympiques". Le ton n'est pas plus flatteur pour le locataire de Matignon, présenté comme étant "au bord du précipice".

Chez les Suisses, on ironise. "Notre-Dame, priez pour la France (et Emmanuel Macron)", titre un éditorial du Temps en référence à la réouverture de la cathédrale, un moment solennel que le chef de l'Etat espère transformer en temps fort politique. "Mais il en faudra davantage pour rasséréner nos voisins", tance le quotidien francophone. Afin de mettre en avant les multiples rebondissements à l'Assemblée nationale ces derniers mois, un chroniqueur abuse du champ lexical de la fiction : "psychodrame budgétaire français", "feuilleton", allant même jusqu'à parler d'un "concours Lépine budgétaire".

"Dilemme imminent de la France"

Du côté du quotidien britannique The Guardian, situé à gauche sur l'échiquier politique, l'heure est à la compréhension. On tente de décortiquer ce qu'il se passera en cas du vote d'une motion de censure contre le gouvernement. Et de rassurer : "Il n'y a aucune crainte d'un shutdown à l'américaine puisque la constitution française permet à un gouvernement – même un gouvernement intérimaire – d'adopter une loi d'urgence prolongeant de quelques mois le budget de l'année précédente, pour que les travailleurs du secteur public, par exemple, continuent à être payés."

Le New York Times, lui, parle d'un "dilemme imminent de la France", martelant "pas de confiance, pas de gouvernement, pas de budget." Le quotidien national américain revient sur la crise politique et sur le parcours de Michel Barnier, nommé en septembre 2024, qui a vécu "l'enfer de Matignon", expression utilisée par des générations de commentateurs politiques pour décrire les difficultés de cette fonction.

Plus alarmiste, la chaîne d'informations en continu CNN prédit une "France dans le chaos politique" si cette motion de censure des partis de l'opposition était adoptée. Et d'ajouter : "Un effondrement du gouvernement effrayerait également les marchés financiers, inquiets de savoir si la deuxième économie européenne dispose à la fois de la discipline budgétaire et des politiques nécessaires pour remettre de l'ordre dans ses finances." CNN rappelle que le déficit budgétaire de la France devrait atteindre 6,1 % du PIB en 2024, soit plus du double du montant autorisé par la Commission européenne.

Derrière cette crise politique, le journal belge, Le Soir, pose la question : "Se profilerait-il une présidentielle anticipée, tant réclamée par l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon ?". Affaire à suivre.

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