Les voiliers de voyage : Savoir trouver la perle rare en occasion
Dénicher son occasion, c’est trouver le juste équilibre entre une longueur, le temps et le budget de préparation disponible. Pas de panique, l’équation est soluble ! Archives Voile Magazine Mars 2024 - photos : Damien Bidaine
et offre, avec un peu d’astuce, un grand espace de vie et de stockage au mouillage. © D. Bidaine[/caption] Une petite unité mais une coque robuste et performante, bien dessinée par le trio Harlé/Mortain/Mavrikios. C’est le parti pris de cet Etap 32i « insubmersible », comme l’ensemble de la gamme du chantier belge qui, lui, a bel et bien sombré en 2009, mais c’est une autre histoire. On aime ici le sens marin des Etap ainsi que cette double coque qui assure l’insubmersibilité et une meilleure isolation phonique et thermique. Ce qu’on aime aussi, c’est ce plan de pont dégagé, sans embûche, et sécurisant avec son rail de fargue tubulaire caractéristique, très pratique en voyage, tout comme le liston qui défend le pavois. Pratique encore en voyage : sa jupe, ses emplacements pour deux bouteilles de gaz, sa penderie humide et son grand coffre arrière. [gallery columns="2" size="medium" ids="191807,191806"] Cette unité vue à Bénodet est une première main bien entretenue qui compte aussi un hale-bas rigide, une ralingue de grand-voile sur chariot, un tangon télescopique en carbone et un asymétrique en chaussette. Le revêtement du pont, ainsi que les panneaux de pont ont été refaits en 2009, un traitement époxy passé en 2007. L’intérieur est propre mais il faudra refaire les vernis de la descente qui ont bien vieilli. Une révision globale des systèmes est à prévoir électricité, électronique (pilote), guindeau, en s’attachant particulièrement au joint de l’embase saildrive et à l’état du gréement dormant (> 10 ans). Les voiles (que nous n’avons pas vues) seraient prêtes à partir. Notez la présence d’un chauffage et d’un circuit d’eau chaude, ce qui autorise un voyage en Europe [caption id="attachment_191808" align="aligncenter" width="500"] Les plans de l'Etap 32i par Voile Magazine © Voile Magazine[/caption]
Au sommaire :
- Nos conseils pour trouver la perle rare
- 4 voilier d'occasions pour voyager
- Astuce : Un voilier déjà équipé
Il faut le voir pour y croire
C’est à force de visites que vous arriverez à distinguer rapidement le croiseur bien entretenu de celui un peu trop négligé. On se rend mieux compte de ce qu’est un voilier bien entretenu lorsqu’on a visité son exact contraire ! C’est aussi à force d’exemples et de discussions que vous ferez le tri entre les équipements indispensables au grand voyage et les superflus. En quelques visites méticuleuses, vous deviendrez vite expert de vos exigences, car chacun a les siennes. Cela dit, si lors de ces visites il faut se fier à sa première intuition, il y a aussi une méthode à mettre en place et une règle : soyez intrusif ! Demandez à voir le maximum de documentation (factures, carnet d’entretien, livre de bord, notices d’équipement). De la tenue et de la présence de ces documents vous pourrez déduire la rigueur du capitaine. Explorez avec une lampe de poche les moindres recoins du voilier, videz les coffres si nécessaire. Insistez sur les fonds à la recherche de fissures : au niveau des varangues, au bas des cloisons. Inspectez bien les reprises des tirants de cadène où des infiltrations (coulure, rouille) peuvent être détectées. Toujours à l’intérieur, cherchez dans tous les coffres les fissures, ce n’est pas forcément grave mais il faudra les reprendre. Des coulures le long du bordé ? Attention, ce peut être un problème d’étanchéité du rail de fargue ou de la liaison coque-pont. Sur le pont, inspectez le pied du mât, les ancrages des cadènes, des balcons et des pieds de chandeliers : fissures et faïençage du pont, mais aussi des hublots, sont des signes de faiblesse et de possibles infiltrations. Faites ensuite un tour des pièces d’usure et cherchez à détecter s’il y a un jeu excessif, notamment au niveau du vît-demulet, du safran ou de la barre. Demandez à tester l’électronique, à voir les voiles, la capote et/ou le bimini, regardez les dates de péremption de l’armement de sécurité. Plus l’état des lieux sera exhaustif, plus vous saurez où aller. Il ne s’agit pas forcément d’arguments pour négocier un prix de vente à la baisse, mais de savoir si, une fois les travaux effectués, vous serez encore dans votre budget de préparation. Imaginer dès cette première visite les améliorations, les modifications et les aménagements que vous comptez faire est aussi la meilleure façon de se projeter efficacement dans votre futur voyageRetour au sommaire
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4 voiliers de 50 000 à 135 000 €
Les quatre voiliers présentés font partie du catalogue de Christian Dulot de l’agence Royal Nautisme installée à Port-la-Forêt, dans le Finistère. Nous les avons visités début janvier 2024, sans toutefois réaliser d’expertise, mais ils nous semblent d’excellents candidats au grand départ après une révision générale des systèmes (électricité, mécanique, gréement). Lors de nos recherches sur internet, nous avons trouvé d’autres unités intéressantes, tels ce Bavaria 40 de 2002 à 89 000 € prêt à partir ou ce Sun Odyssey 45.1 de 1997 très bien équipé pour le grand voyage et affiché à 110 000 €, chez Mea Dream Sailing.Etap 32i de 1993, 49 900 €
[caption id="attachment_191805" align="aligncenter" width="500"] Un plan de pont au clair idéal pour un petit croiseur car cela sécurise les manoeuvres au largeet offre, avec un peu d’astuce, un grand espace de vie et de stockage au mouillage. © D. Bidaine[/caption] Une petite unité mais une coque robuste et performante, bien dessinée par le trio Harlé/Mortain/Mavrikios. C’est le parti pris de cet Etap 32i « insubmersible », comme l’ensemble de la gamme du chantier belge qui, lui, a bel et bien sombré en 2009, mais c’est une autre histoire. On aime ici le sens marin des Etap ainsi que cette double coque qui assure l’insubmersibilité et une meilleure isolation phonique et thermique. Ce qu’on aime aussi, c’est ce plan de pont dégagé, sans embûche, et sécurisant avec son rail de fargue tubulaire caractéristique, très pratique en voyage, tout comme le liston qui défend le pavois. Pratique encore en voyage : sa jupe, ses emplacements pour deux bouteilles de gaz, sa penderie humide et son grand coffre arrière. [gallery columns="2" size="medium" ids="191807,191806"] Cette unité vue à Bénodet est une première main bien entretenue qui compte aussi un hale-bas rigide, une ralingue de grand-voile sur chariot, un tangon télescopique en carbone et un asymétrique en chaussette. Le revêtement du pont, ainsi que les panneaux de pont ont été refaits en 2009, un traitement époxy passé en 2007. L’intérieur est propre mais il faudra refaire les vernis de la descente qui ont bien vieilli. Une révision globale des systèmes est à prévoir électricité, électronique (pilote), guindeau, en s’attachant particulièrement au joint de l’embase saildrive et à l’état du gréement dormant (> 10 ans). Les voiles (que nous n’avons pas vues) seraient prêtes à partir. Notez la présence d’un chauffage et d’un circuit d’eau chaude, ce qui autorise un voyage en Europe [caption id="attachment_191808" align="aligncenter" width="500"] Les plans de l'Etap 32i par Voile Magazine © Voile Magazine[/caption]